Ce cartel est exceptionnel car entièrement fait de bronze et d'une extrême qualité de ciselure. Il s'agit là d'un véritable tour de force. Il est probablement l'oeuvre d'un bronzier de premier plan. Les formes découpées, baroques, les têtes de bélier ne sont pas sans rappeler les oeuvres d'André-Charles Boulle, tandis que les espagnolettes en partie basse font penser à Charles Cressent. Cependant, les premiers cartels tout de bronze doré de ce maître ne sont documentés qu'à partir de 1733.
Un cartel de forme identique, cependant en marqueterie d'écaille et de laiton, reposant sur une console d'applique, le mouvement signé de Etienne Roquelon (maître en 1718) a été vendu par Christie's Londres, le 20 juin 1985, lot 37. Il est illustré dans J.D.Augarde, Les Ouvriers du Temps, Genève, 1996, p. 61, fig. 38.

Jean Martinot (1698-1780)
Issue d'une dynastie d'horlogers, il exerça la charge de son père de Valet de chambre horloger ordinaire du Roi et Gouverneur du Grand Horloge en survivance en 1718, puis en titre, à la mort de son père en 1724. Il demeura sous le Gros Horloge jusqu'en 1750, puis rue des Gravilliers (1751), place Baudoyer (1753) et rue des Deux-Ponts à la Roche d'argent (1779). Il fournit divers mouvements de pendule et des pièces complètes pour le service du Roi. Il utilisa des caisses de Jacques Caffieri, Jean-Joseph de Saint Germain, Edme Jean Gallien.