Lot Essay
Le thème des grotesques apparut pour la première fois dans une tenture dessinée par l'assistant de Raphaël, Giovanni da Udine et tissée à Bruxelles aux environs de 1520 pour le pape Léon X. Elle connut un immense succès. La Manufacture des Gobelins s'en inspira pour la tenture Les Triomphes des Dieux, tissée pour Louis XIV en 1687. Peu après la Manufacture de Beauvais créa ses propres grotesques pour répondre au goût grandissant pour le sujet.
La présente tapisserie fait partie de la tenture connue sous le nom de Grotesques comprenant six pièces dont trois panneaux horizontaux, Le dresseur d'animaux, Le chameau, L'éléphant et trois panneaux verticaux, L'offrande à Bacchus, L'offrande à Pan (voir lot 251), et Les musiciens.
Jean-Baptiste Monnoyer (mort en 1699)
Désigné comme l'auteur des cartons dans une lettre de Daniel Cronström adressée depuis Paris à Nicodemus Tessin en Suède, datée du 7 janvier 1695: Baptiste, excellent peintre et dessignateur d'ornement icy, pour cette tenture décrite du goust de celle des Gobelins faite sur les desseins de Raphaël, de Rome. Monnoyer s'appuya probablement sur des dessins de Jean Bérain (au dix-neuvième siècle la tenture était connue sous le nom de Grotesques de Bérain). Ce dernier dessina en réalité les bordures d'une tenture exécutée pour le chancelier suédois Carl Piper. De plus, ses dessins sont en général plus denses, plus extravagants que ceux de cette tenture dont il existe au moins huit bordures différentes.
Les cartons étaient vraisemblablement achevés en 1688 car le 10 février 1689, Philippe Behagle (mort en 1705), directeur de la Manufacture Royale de Beauvais mettait en gage quatre pièces de cette série auprès du conseiller royal Jean Talon. Cette date concorde avec l'usage à la même époque de la couleur du fond par la manufacture de la Savonnerie. En 1694, treize tentures étaient déjà vendues, ce qui laisse même envisager une date antérieure à 1688. Le succès fut tel que l'on dut restaurer deux cartons en 1722. La dernière tenture sortit du métier en 1732. Noël-Antoine Moron, alors directeur, raconta que les cartons étaient tellement usés que le tissage en était difficile et qu'il devenait impossible d'obtenir un résultat précis.
Exemples comparables
Une suite de cinq tapisseries de cette tenture, mais sans le présent sujet est conservée au Metropolitan Museum of Arts, illustrée dans E. Standen, European Post-Medieval Tapestries and Related Hangings in The Metropolitan Museum of Art, New York, 1985, vol. II, pp. 441 - 458, tandis qu'une tenture complète se trouve au château Bruchsal (Tapisserien Wandteppiche aus den staatlichen Schlossern Baden-Wurttembergs, Weinheim, 2002, cat. 5, pp. 55 - 62).
La présente tapisserie fait partie de la tenture connue sous le nom de Grotesques comprenant six pièces dont trois panneaux horizontaux, Le dresseur d'animaux, Le chameau, L'éléphant et trois panneaux verticaux, L'offrande à Bacchus, L'offrande à Pan (voir lot 251), et Les musiciens.
Jean-Baptiste Monnoyer (mort en 1699)
Désigné comme l'auteur des cartons dans une lettre de Daniel Cronström adressée depuis Paris à Nicodemus Tessin en Suède, datée du 7 janvier 1695: Baptiste, excellent peintre et dessignateur d'ornement icy, pour cette tenture décrite du goust de celle des Gobelins faite sur les desseins de Raphaël, de Rome. Monnoyer s'appuya probablement sur des dessins de Jean Bérain (au dix-neuvième siècle la tenture était connue sous le nom de Grotesques de Bérain). Ce dernier dessina en réalité les bordures d'une tenture exécutée pour le chancelier suédois Carl Piper. De plus, ses dessins sont en général plus denses, plus extravagants que ceux de cette tenture dont il existe au moins huit bordures différentes.
Les cartons étaient vraisemblablement achevés en 1688 car le 10 février 1689, Philippe Behagle (mort en 1705), directeur de la Manufacture Royale de Beauvais mettait en gage quatre pièces de cette série auprès du conseiller royal Jean Talon. Cette date concorde avec l'usage à la même époque de la couleur du fond par la manufacture de la Savonnerie. En 1694, treize tentures étaient déjà vendues, ce qui laisse même envisager une date antérieure à 1688. Le succès fut tel que l'on dut restaurer deux cartons en 1722. La dernière tenture sortit du métier en 1732. Noël-Antoine Moron, alors directeur, raconta que les cartons étaient tellement usés que le tissage en était difficile et qu'il devenait impossible d'obtenir un résultat précis.
Exemples comparables
Une suite de cinq tapisseries de cette tenture, mais sans le présent sujet est conservée au Metropolitan Museum of Arts, illustrée dans E. Standen, European Post-Medieval Tapestries and Related Hangings in The Metropolitan Museum of Art, New York, 1985, vol. II, pp. 441 - 458, tandis qu'une tenture complète se trouve au château Bruchsal (Tapisserien Wandteppiche aus den staatlichen Schlossern Baden-Wurttembergs, Weinheim, 2002, cat. 5, pp. 55 - 62).