Lot Essay
Le N. 2623 inscrit à l'encre, à la fois sur le bâti du meuble et sur le dessous du marbre, correspond à une livraison de l'ébéniste de la couronne, Gilles Joubert, portée dans le journal du garde meuble de la couronne en date du 1er juillet 1771:
" Joubert - Pour servir dans différents appartements au château de Compiègne :
Une commode à la Régence de bois violet et rose à placage à dessus de marbre veiné, ayant par devant deux grands tiroirs fermant à clef, les panneaux de devant et deux côtés formés par des bouquets de fleurs de plusieurs couleurs ornés d'entrées de serrures, carderons, rosettes, boutons, encoignures, chutes souspentes et pieds, le tout en bronze ciselé et doré d'or moulu, longue de 4 pieds 1/2 [146cm] sur 24 pouces de profondeur [64,8cm] et 33 pouces de haut [89cm]. Chambre de Madame la comtesse de Provence. " (Archives nationales, 01 3319, fol.62).
Cette commode avait été livrée à l'occasion du séjour de la Cour à Compiègne pendant l'été 1771 (" le roi est arrivé le 15 juillet sur les 9 heures du soir accompagné de M. le Dauphin, Mme la Dauphine, Monsieur et Madame la comtesse de Provence...…le roi en est parti le 29 août "). L'appartement dans lequel devait s'installer la comtesse de Provence tout récemment mariée avait été meublé à neuf, très richement. Les deux antichambres précédant le grand cabinet étaient tendues de tapisseries des Gobelins avec des banquettes de même tapisserie des Gobelins. Le mobilier tout neuf de la chambre de la princesse comprenait, outre la commode ci-dessus, un lustre, une paire de chenets à vases livrée par Pitoin et un somptueux meuble de taffetas chiné à grand dessein à fruits et couronnes composé d'un lit à la duchesse, de deux fauteuils, seize pliants, un paravent et un écran de bois doré, le même taffetas chiné étant utilisé pour la tenture murale et les trois paires de rideaux de fenêtres.
Gilles Joubert (1689-1775), ébéniste ordinaire du garde meuble royal depuis 1758, puis ébéniste du roi à la mort d'Oeben en 1763, fit souvent appel à ses confrères pour faire face aux commandes royales, portant les habitudes de sous-traitance des ébénistes royaux à des niveaux jamais égalés, notamment dans les années 1770. François Bayer (reçu maître en 1764) fit partie de ses sous-traitants comme le révèle une note dans l'inventaire de Joubert dressé après le décès de son épouse en 1771, faisant état " d'une somme de 106 livres due à Bailler ébéniste " (voir A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p.211).
" Joubert - Pour servir dans différents appartements au château de Compiègne :
Une commode à la Régence de bois violet et rose à placage à dessus de marbre veiné, ayant par devant deux grands tiroirs fermant à clef, les panneaux de devant et deux côtés formés par des bouquets de fleurs de plusieurs couleurs ornés d'entrées de serrures, carderons, rosettes, boutons, encoignures, chutes souspentes et pieds, le tout en bronze ciselé et doré d'or moulu, longue de 4 pieds 1/2 [146cm] sur 24 pouces de profondeur [64,8cm] et 33 pouces de haut [89cm]. Chambre de Madame la comtesse de Provence. " (Archives nationales, 01 3319, fol.62).
Cette commode avait été livrée à l'occasion du séjour de la Cour à Compiègne pendant l'été 1771 (" le roi est arrivé le 15 juillet sur les 9 heures du soir accompagné de M. le Dauphin, Mme la Dauphine, Monsieur et Madame la comtesse de Provence...…le roi en est parti le 29 août "). L'appartement dans lequel devait s'installer la comtesse de Provence tout récemment mariée avait été meublé à neuf, très richement. Les deux antichambres précédant le grand cabinet étaient tendues de tapisseries des Gobelins avec des banquettes de même tapisserie des Gobelins. Le mobilier tout neuf de la chambre de la princesse comprenait, outre la commode ci-dessus, un lustre, une paire de chenets à vases livrée par Pitoin et un somptueux meuble de taffetas chiné à grand dessein à fruits et couronnes composé d'un lit à la duchesse, de deux fauteuils, seize pliants, un paravent et un écran de bois doré, le même taffetas chiné étant utilisé pour la tenture murale et les trois paires de rideaux de fenêtres.
Gilles Joubert (1689-1775), ébéniste ordinaire du garde meuble royal depuis 1758, puis ébéniste du roi à la mort d'Oeben en 1763, fit souvent appel à ses confrères pour faire face aux commandes royales, portant les habitudes de sous-traitance des ébénistes royaux à des niveaux jamais égalés, notamment dans les années 1770. François Bayer (reçu maître en 1764) fit partie de ses sous-traitants comme le révèle une note dans l'inventaire de Joubert dressé après le décès de son épouse en 1771, faisant état " d'une somme de 106 livres due à Bailler ébéniste " (voir A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p.211).