拍品專文
Talent très précoce, Théodore Chassériau intègre l'atelier d'Ingres à l'âge de 12 ans. Au fil des ans, il développe parallèlement un grand intérêt pour l'oeuvre de Delacroix, surtout à partir de 1840, lorsque le jeune peintre se fâche définitivement avec Ingres lors de son séjour à Rome.
Diane surprise par Actéon lie la couleur romantique - traditionnellement associée à Delacroix - à l'armature linéaire apprise auprès d'Ingres. Ce tableau s'inscrit directement dans l'exploration du nu entamée par Chassériau dans Suzanne au bain (Salon de 1839), Andromède attachée au rocher par les Néréides (Salon de 1840) et Esther se parant pour être présentée au roi Assuérus (Salon de 1841). Tous ces tableaux furent peints avant le séjour de l'artiste en Algérie en 1846, à la suite duquel il explora davantage les sujets orientalistes.
Ce tableau appartient donc à une importante série d'oeœuvres inspirées de thèmes classiques, mythologiques et bibliques. Diane surprise par Actéon fut rejetée par le jury du Salon de 1840, certainement en raison de cette synthèse étonnante d'éléments stylistiques jugés incompatibles. Certains critiques contemporains, notamment Jules Janin et Théophile Gautier, s'indignèrent contre l'aveuglement du jury. A partir de ce moment, Gautier ne cessa plus de défendre les innovations de Chassériau qu'il considère indispensables au romantisme.
Moins connu qu'Ingres et Delacroix, Chassériau reste néanmoins un des peintres français les plus importants de la première moitié du XIXème siècle. Sa réputation a souffert de sa mort prématurée à l'âge de 37 ans et de la destruction par le feu de son chef d'oeuvre: les vastes décorations murales du Palais d'Orsay réalisées en 1871. La récente exposition Chassériau : Un autre romantisme aux Galeries Nationales du Grand Palais à Paris, au musée des Beaux-Arts de Strasbourg et au Metropolitan Museum of Art de New York, dans laquelle a figuré ce tableau, a contribué à la redécouverte de l'ensemble de son oeuvre.
Inspirée des Métamorphoses d'Ovide, l'approche presque 'voyeuriste' de la vengeance de Diane sur le pauvre Actéon, rassemble plusieurs instants de l'histoire en un seul tableau.
Chassériau avait connu un grand succès avec son interprétation romantique et érotique du sujet biblique de Suzanne au bain. Avec Diane surprise par Actéon, Chassériau réinterprète de nouveau un thème classique de façon innovante. Avec la déesse vue de dos, le tableau est une allusion directe à L'allégorie de la fécondité (vers 1623) de Jacob Jordaens que le peintre aurait pu voir lors d'une visite à Bruxelles en 1837. Mais Chassériau pousse l'innovation encore plus loin avec la radicale compression et distorsion des proportions des nymphes sur la droite - autant d'éléments de composition qui à eux-mêmes auraient suffi à choquer le jury du Salon. La structure de la composition attire le spectateur directement dans l'action, donnant une vue illimitée sur la déesse et au loin Actéon, déjà transformé et en proie à ses propres chiens.
Diane surprise par Actéon préfigure une certaine esthétique moderne par son exploration formelle et sa dimension psychologique. Ayant intégré les leçons de ses mentors, Chassériau crée un langage pictural saisissant, qui devient fondateur non seulement pour le mouvement romantique mais aussi pour les générations suivantes, notamment pour Gustave Moreau et Pierre Puvis de Chavannes.
Des tableaux de Salon de cette importance par Théodore Chassériau n'apparaissent que rarement sur le marché international. Comme les autres célèbres tableaux du peintre, dont une partie est conservée au Louvre, cette oeuvre donne un aperçu des principaux aspects de l'oeuvre d'un des artistes les plus inattendus de la peinture française du XIXème siècle.
Diane surprise par Actéon lie la couleur romantique - traditionnellement associée à Delacroix - à l'armature linéaire apprise auprès d'Ingres. Ce tableau s'inscrit directement dans l'exploration du nu entamée par Chassériau dans Suzanne au bain (Salon de 1839), Andromède attachée au rocher par les Néréides (Salon de 1840) et Esther se parant pour être présentée au roi Assuérus (Salon de 1841). Tous ces tableaux furent peints avant le séjour de l'artiste en Algérie en 1846, à la suite duquel il explora davantage les sujets orientalistes.
Ce tableau appartient donc à une importante série d'oeœuvres inspirées de thèmes classiques, mythologiques et bibliques. Diane surprise par Actéon fut rejetée par le jury du Salon de 1840, certainement en raison de cette synthèse étonnante d'éléments stylistiques jugés incompatibles. Certains critiques contemporains, notamment Jules Janin et Théophile Gautier, s'indignèrent contre l'aveuglement du jury. A partir de ce moment, Gautier ne cessa plus de défendre les innovations de Chassériau qu'il considère indispensables au romantisme.
Moins connu qu'Ingres et Delacroix, Chassériau reste néanmoins un des peintres français les plus importants de la première moitié du XIXème siècle. Sa réputation a souffert de sa mort prématurée à l'âge de 37 ans et de la destruction par le feu de son chef d'oeuvre: les vastes décorations murales du Palais d'Orsay réalisées en 1871. La récente exposition Chassériau : Un autre romantisme aux Galeries Nationales du Grand Palais à Paris, au musée des Beaux-Arts de Strasbourg et au Metropolitan Museum of Art de New York, dans laquelle a figuré ce tableau, a contribué à la redécouverte de l'ensemble de son oeuvre.
Inspirée des Métamorphoses d'Ovide, l'approche presque 'voyeuriste' de la vengeance de Diane sur le pauvre Actéon, rassemble plusieurs instants de l'histoire en un seul tableau.
Chassériau avait connu un grand succès avec son interprétation romantique et érotique du sujet biblique de Suzanne au bain. Avec Diane surprise par Actéon, Chassériau réinterprète de nouveau un thème classique de façon innovante. Avec la déesse vue de dos, le tableau est une allusion directe à L'allégorie de la fécondité (vers 1623) de Jacob Jordaens que le peintre aurait pu voir lors d'une visite à Bruxelles en 1837. Mais Chassériau pousse l'innovation encore plus loin avec la radicale compression et distorsion des proportions des nymphes sur la droite - autant d'éléments de composition qui à eux-mêmes auraient suffi à choquer le jury du Salon. La structure de la composition attire le spectateur directement dans l'action, donnant une vue illimitée sur la déesse et au loin Actéon, déjà transformé et en proie à ses propres chiens.
Diane surprise par Actéon préfigure une certaine esthétique moderne par son exploration formelle et sa dimension psychologique. Ayant intégré les leçons de ses mentors, Chassériau crée un langage pictural saisissant, qui devient fondateur non seulement pour le mouvement romantique mais aussi pour les générations suivantes, notamment pour Gustave Moreau et Pierre Puvis de Chavannes.
Des tableaux de Salon de cette importance par Théodore Chassériau n'apparaissent que rarement sur le marché international. Comme les autres célèbres tableaux du peintre, dont une partie est conservée au Louvre, cette oeuvre donne un aperçu des principaux aspects de l'oeuvre d'un des artistes les plus inattendus de la peinture française du XIXème siècle.