This lot is offered without reserve.
No VAT will …
Read moreThe present is right now
I have always done away with the distinction between private and public life. How could one have two lives?
I have always demanded from Art to offer me this extra dose of boldness that life supposedly normal doesn't seem to be able to provide. I am not interested in exhibitions considering only the exhibited works. My desire is to become an other man when they are carried through.
When one is there, air is fresher and even daring decisions seem normal.
The world has changed so much during the past 15 years that I refuse the comfort it provided me with.
It's only by stepping back from my past certainties that I can accept today's world.
When I organized this retrospective in the museum of Nice of 45 years of artistic life, I felt the need to free all these artworks in the same way one would open the door of the birdcage and say to the bird: you are free. "Fly away, it's the only way you'll have to know who you are".
This decision to free these historical works so violently by putting them on the art market, compels them to elevate themselves or to fall dead on the ground.
That is real life, an extra risk, a necessary one, like an exorcism to reach the real altitude. I experience it as a true communication with the audience: violent, passionate, so close to a love relationship with love and hatred.
This is where I stand at 67 years old. A way of saying: eternity doesn't interest me. The decision has to be taken between being born and disapear: to be a free man...
JEAN PIERRE RAYNAUD
March, 14th 2006
Le présent c'est tout de suite
J'ai toujours aboli la frontière entre vie privée et vie publique, comment pourrait-on avoir deux vies?
J'ai toujours demandé à l'art de m'offrir ce supplément d'audace que la vie dite normale n'arrive pas à m'offrir. Les expositions en tant qu'oeuvres exposées ne m'intéressent pas. Mon ambition est: ne plus être le même homme lorsqu'elles sont réalisées.
Lorsqu'on en est là, l'air est plus frais et les décisions audacieuses paraissent presque normales.
Le monde a tellement changé depuis une quinzaine d'années que je refuse le confort qu'il me procurait. C'est en mettant en abîme mes certitudes d'hier que je peux accepter le monde d'aujourd'hui.
Lorsque j'ai réalisé au musée de Nice ce panorama de 45 années de vie artistique, j'ai senti la nécessité de libérer toutes ces oeuvres de la même façon que l'on ouvre la volière d'un oiseau en lui disant: " tu es libre, envole-toi, c'est la seule solution que tu as de savoir qui tu es".
Cette décision de libérer ces oeuvres historiques en les mettant violemment sur le marché les oblige à prendre de l'altitude ou à retomber mortes au sol.
C'est cela la vraie vie, un risque supplémentaire, nécessaire, comme un exorcisme pour atteindre la vraie hauteur. Je le vis comme une véritable communication avec le public: violente, passionnelle, si peu éloignée des rapports amoureux où l'on aime et où l'on se déchire.
A 67 ans voilà où j'en suis. Une façon de dire: l'éternité ne m'intéresse pas. Entre naître et disparaître c'est entre les deux qu'il faut prendre la décision: celle d'être un homme libre...
JEAN PIERRE RAYNAUD
Le 14 mars 2006
J'ai du mal à revenir sur mon passé car seul le présent m'intéresse. [...] Quand je faisais le carrelage, c'était mon sujet, donc, mon alphabet, ma grille de lecture. J'ai choisi cette méthode, la répétition comme une sorte d'activisme: ça c'est la méthode Raynaud et quand on veut m'énerver, on dit que je me répète, que je fais toujours la même chose, ce qui est absurde car j'ai toujours l'impression d'en faire trop et mon rêve aurait été de ne faire qu'une seule chose, justement pour me répéter volontairement. Malheureusement ou heureusement ma nature m'a entraîné à faire des expériences.
Entretien avec Gilbert Perlein, 2005
[...]des carreaux de faïence blanche, jointoyés de noir: une surface lisse, plane, un espace où peuvent se cogner tous les fantasmes, tous les rêves, toutes les hantises, -l'image d'un champ libéré, pur de toute empreinte et de toute souillure, abstraction, vide de passé, de mémoire-, fascination de la nudité. Et là-dessus, en transparence, une photo d'identité...
L'Autoportrait émane du support blanc comme un filigrane, luttant contre l'engloutissement. Et déjà, le quadrillage des joints se superpose aux traits, emprisonnant l'artiste dans un réseau de mailles. Volontairement, aucune couleur ne vient rompre l'harmonie inquiétante de ce cénotaphe en noir et blanc. Balance entre l'identité et la non-idendité, avant peut-être, la dissolution dans le néant ou au contraire symbole de la re-naissance de la figure dans le champ de l'abstraction.
Michèle Brun-Lahuna, 1992
JEAN PIERRE RAYNAUD (NE EN 1939)
AUTOPORTRAIT 1/2
Details
JEAN PIERRE RAYNAUD (NE EN 1939) Autoportrait 1/2
signé, daté et numéroté 'RAYNAUD 1990 1/2' (au dos)
carreaux de faïence sur aluminium et impression photographique
77.5 x 62 cm. (30½ x 24 5/16 in.)
1990
Literature
Magazine Grand Sud, mai/juin 2006, p 70 (illustré).
Art Absolument, printemps 2004, couverture et p. 29 (illustré).
Exhibited
Mulhouse, Maison de la céramique, Jean Pierre Raynaud, céramiques 1974-1995, 1999.
Paris, Passage de Retz, Narcisse blessé, autoportraits contemporains 1970-2000, juin-septembre 2000.
Paris, Musée du Luxembourg; Florence, Galleria degli Uffizi, Moi! Autoportaits du XXe siècle, mars 2004-janvier 2005.
Nice, MAMAC, Les Raynaud de Raynaud, 25 mars-10 septembre 2006, pp. 38, 39 (illustré).
Special notice
This lot is offered without reserve.
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
Further details
'AUTOPORTRAIT 1/2'; SIGNED, DATED AND NUMBERED ON THE REVERSE; FAIENCE TILES ON ALUMINIUM, PRINTED PHOTOGRAPH.
Lot Essay
Cette oeuvre est référencée aux archives Denyse Durand-Ruel sous le no. 4030.
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