THEO VAN RYSSELBERGHE (1862-1926)
No VAT will be charged on the hammer price, but VA… Read more Collection provenant de l'Atelier de Theo Van Rysselberghe Avant-propos Après la mort de Théo Van Rysselberghe en décembre 1926, c'est Maria qui mit de l'ordre dans l'atelier de son mari à Saint-Clair, près du Lavandou. Dans les Cahiers de la Petite Dame nous pouvons lire: "Cet atelier, qui a un aspect si déchirant, où tout montre un travail passionnément aimé, brusquement interrompu" ("Saint-Clair, 10 janvier 1927", tome I, Paris, Gallimard, 1973). Aidée d'Elisabeth, sa fille, et d'André Gide, elle choisit des toiles qui seront exposées chez Druet, en 1927, "avec un groupe de peintres dont Théo faisait partie" (ibid.). Elle aide également à organiser, en novembre de la même année, la rétrospective Théo Van Rysselberghe à la Galerie Giroux à Bruxelles. A la mort de Maria en 1956, les tableaux en sa possession devenaient la propriété d'Elisabeth. Je devrais dire "qui étaient encore en sa possession", car ma grand-mère - tout comme par la suite ma mère -, très confiante, fut exploitée par des marchands tenaces et peu délicats. Maria s'était ainsi fait déposséder d'une collection de toiles, qui était chez elle mais que Théo avait petit à petit réunie pour sa fille. Jamais cette dernière n'osa le faire remarquer à sa mère! En 1980, j'ai hérité de quelques toiles et de grands portraits que je me persuade de voir plutôt dans des musées et chez des collectionneurs que chez ma déjà nombreuse descendance passablement dispersée de par le monde. Comme l'ont montré les deux expositions récentes organisées, l'une au Lavandou, par Raphaël Dupouy, l'autre à Bruxelles et à La Haye, par Olivier Bertrand, mon grand-père était un peintre assez important pour mériter de rentrer dans des collections en grande partie publiques, comme je l'espère. Regarder une toile de Théo est toujours source d'apaisement - du moins c'est cette sensation, faite d'équilibre et d'harmonie, que me donne la moindre de ses études. Dans ses portraits, c'est le meilleur de ses modèles et le côté le plus humain qu'il tente de nous révéler. Pour ma part, je suis rassurée de constater que Théo commence à être reconnu à sa juste valeur. Quoique douloureuse, cette vente m'offre l'occasion d'offrir un grand portrait de mon père jeune (fig. 1) au Musée André Gide d'Uzès, où il me semble qu'il a vraiment sa place. Catherine Van Rysselberghe Gide octobre 2006 Following Théo Van Rysselberghe's death in December 1926, the artist's widow, Maria, put his studio at Saint-Clair, near Le Lavandou, in order. In Cahiers de la Petite Dame we read: "it is heart-wrenching to see this atelier, where everything bears witness to work passionately loved and rudely interrupted" ("Saint-Clair, 10 January 1927", vol. I, Paris, Gallimard, 1973). With the help of her daughter, Elisabeth, and André Gide, she selected canvases for an exhibition at Galerie Druet in 1927 "of a circle of painters to which Théo belonged" (ibid.). She also helped organize a Théo Van Rysselberghe restrospective exhibition at the Giroux Gallery in Brussels in November of the same year. When Maria died in 1956, the paintings in her possession were inherited by Elisabeth. I should really say "the paintings still in her possession", because persistent dealers had taken advantage of my trusting grandmother, as others later would of my mother. Thus, Maria was dispossessed of pictures in her custody which Théo had gradually collected for his daughter. The latter would never dare to bring this up with her mother! In 1980, I inherited the remaining paintings and large portraits, some of which I should like to see end up in museums and with collectors rather than scattered among my numerous descendants in various parts of the world. As two recent exhibitions - one organized at Le Lavandou by Raphaël Dupouy, the other at Brussels and The Hague by Olivier Bertrand - have demonstrated, my grandfather was an artist of sufficient importance to warrant inclusion in major public collections. Looking at a picture by Théo always fills one with a sense of serenity - at any rate it is that feeling of balance and harmony that his merest sketch inspires in me. With his portraits he tries to bring out the best in his sitters, their most human side. I for one am satisfied to note that Théo is increasingly valued at his true merit. Although it is difficult to part with these paintings, the occasion provides me with a good opportunity to give a major portrait of my father as a young man (fig. 1) to the André Gide Museum in Uzès, where I feel it belongs. Catherine Van Rysselberghe Gide October 2006 Collection Provenant de l'Atelier de Theo Van Rysselberghe
THEO VAN RYSSELBERGHE (1862-1926)

Portrait d'Emile Verhaeren

Details
THEO VAN RYSSELBERGHE (1862-1926)
Portrait d'Emile Verhaeren
signé du monogramme et daté 'Sept; 18 VR 92' (en haut à gauche); signé, daté, situé et inscrit 'Emile Verhaeren en septembre 1892 à Hemixem T.V.R.' (sur le dos du montage)
fusain sur papier
54.4 x 41.7 cm. (21 3/8 x 16 3/8 in.)
Exécuté à Hemixem, le 18 septembre 1892
Provenance
Atelier de l'artiste.
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
Emile Verhaeren, 1883-1896. Pour les amis du poète, 1883-1896, Bruxelles, 1896 (illustré sur le frontispice).
E. Verhaeren, 'Théo Van Rysselberghe', in Ver Sacrum, 2e année, vol. II, 1899, p. 28.
P. de Mont, 'Théo Van Rysselberghe', in L'Art et la Vie, Gand, 1902, p. 14 (illustré).
P. de Mont, Zuid- en Noordnederlandse Kunstenaars van nu - Théo Van Rysselberghe, Gand, 1902, p. 8.
M. Gauchez, Emile Verhaeren. Monographie critique, Bruxelles, 1908. G. Veronesi, 'Neo-impressionnisti Paul Signac e Théo Van Rysselberghe', in Emporium, Bergame, mars 1964, p. 103.
L'Art Belge. 1880-1914, catalogue d'exposition, Brooklyn Museum, New York, avril-juin 1980, p. 45 (illustré).
R. Feltkamp, Théo Van Rysselberghe, 1862-1926, Bruxelles, 2003, p. 295, no. 1892-015 (illustré).
Exhibited
Bruxelles, Galerie Georges Giroux, Théo Van Rysselberghe. Exposition d'ensemble, novembre-décembre 1927, no. 9 (illustré).
Bruxelles, Bibliothèque Royale de Belgique, Centenaire de Verhaeren, mai-juin 1955, no. 217.
Gand, Musée des Beaux-Arts, Rétrospective Théo Van Rysselberghe, juillet-septembre 1962, no. 194 (illustré, pl. LV).
Luxembourg (Grand Duché), Musée National d'Histoire et d'Art, Théo Van Rysselberghe 1862-1926, octobre-novembre 1962, no. 72.
Le Lavandou, Espace Culturel, Théo Van Rysselberghe intime, juillet-septembre 2005, p. 103, no. 48 (illustré, p. 77).
Bruxelles, Palais des Beaux-Arts et La Haye, Gemeentemuseum, Rétrospective Théo Van Rysselberghe, février-septembre 2006, p. 257 (illustré, p. 80).
Special notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
Further details
'PORTRAIT OF EMILE VERHAEREN'; SIGNED WITH MONOGRAM AND DATED UPPER LEFT; CHARCOAL ON PAPER.

Lot Essay

Cette oeuvre sera incluse dans le catalogue raisonné de l'oeuvre de Théo Van Rysselberghe actuellement en préparation par Messieurs Pascal de Sadeleer et Olivier Bertrand et publié par le Belgian Art Research Institute.


L'amitié fraternelle, artistique et intellectuelle entre Emile Verhaeren (1855-1916) et Théo Van Rysselberghe compte parmi les plus célèbres entre un poète et un artiste. Celle-ci se traduit dans leur correspondance, mais aussi dans une importante série de portraits, parmi lesquels cette oeuvre introspective au fusain qui est l'une des plus sensible. Cette amitié reste intacte malgré le fait que la femme du peintre aimait les deux: "Je ne me disais pas que je l'aimais: il était l'essentiel, voilà tout. En dehors de lui, un très vivant amour et la tendresse d'un enfant occupaient ma vie. Mon existence était pleine et plaisante ; elle n'était pas frivole: l'art que servaient ceux qui m'entouraient est un dieu difficile" (M. Saint-Clair, Il y a quarante ans, Paris, Gallimard, 1936, p. 9).

The fraternal, artistic and intellectual friendship between Emile Verhaeren (1855-1916) and Théo Van Rysselberghe is among the most celebrated between a poet and an artist. It found frequent expression in their correspondence, but also in an impressive series of portraits, of which this introspective charcoal is one of the finest. It remained unaffected by the fact that the painter's wife loved both: "Je ne me disais pas que je l'aimais: il était l'essentiel, voilà tout. En dehors de lui, un très vivant amour et la tendresse d'un enfant occupaient ma vie. Mon existence était pleine et plaisante ; elle n'était pas frivole: l'art que servaient ceux qui m'entouraient est un dieu difficile" (M. Saint-Clair, Il y a quarante ans, Paris, Gallimard, 1936, p. 9).

(fig. 1) Théo Van Rysselberghe dans sa maison-atelier à Saint-Clair en 1925 avec, derrière lui, le présent dessin accroché au mur.

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