Cette commode s'inspire de l'oeuvre de Charles Cressent qui aurait créé le modèle de commode à encoignures vers 1730.
Elle évoque notamment par son bâti trapu et architecturé la commode à la Chartres conservée au musée du Louvre reprenant la même disposition à deux tiroirs légèrement arqués et flanqués de vantaux.
L'ébéniste attitré de la couronne, Antoine-Robert Gaudreaus, ne tarde pas à copier Cressent auprès duquel il a pourtant l'habitude de sous-traiter sa production. Les deux artistes avaient en effet une clientèle distincte : la Cour et les familles royales pour le premier, les financiers et les princes étrangers pour l'autre.
La commode que Gaudreaus livre en 1738 pour Louis XV à la Muette est d'une composition presque identique, les vantaux étant particulièrement évasés.
Les similitudes stylistiques tiennent également à l'emploi des bronzes en forme de palmes réalisés par les frères Slodtz chez Gaudreaus tandis qu'ils deviennent presque une marque de fabrication chez Cressent.
Notre commode était elle aussi dotée de montures particulièrement élaborées et dont l'absence aujourd'hui souligne le dessin nervuré de la carcasse.