細節
[SADE, Donatien Alphonse François, marquis de (1740-1814)]. Justine, ou les malheurs de la vertu. En Hollande: chez les Libraires Associés [Paris: Girouard ?] 1791.
2 tomes en un volume in-12 (160 x 94 mm). Tome I: 2ff. n. ch. et 339pp; Tome II: 2ff. n. ch. et 228pp. Frontispice signé (biffé) par G. Texier, gravé sur cuivre d'après un dessin de Philippe Chéry. Titre avec emblème maçonnique, cachet de l'éditeur "JGIR" en fin du premier tome. (Quelques rousseurs et quelques feuillets légèrement brunis.)
Reliure de l'époque en veau marbré, dos à 5 nerfs, caissons ornés de fleurons dorés et d'arabesques végétales, roulette sur les coupes (petites restaurations à la reliure).
LE PREMIER LIVRE IMPRIMÉ DU MARQUIS DE SADE.
EXEMPLAIRE EXCEPTIONNEL, AYANT ÉTÉ MATÉRIELLEMENT MIS AU PILORI AVEC LA TRACE DU CLOU TOUCHANT QUELQUES FEUILLETS. IL EST ICI EN PREMIÈRE RÉIMPRESSION, DOTÉ D'UN "AVIS DE L'ÉDITEUR".
Cette seconde édition, de format réduit, montre bien le grand succès que l'ouvrage eut dès sa première édition publiée la même année. Il sera en effet réimprimé six fois en dix ans. Continuellement désavoué par son auteur, Justine fit scandale, mais connut un succès attesté par les nombreuses rééditions qui se succédèrent, dès 1791. Le frontispice gravé sur cuivre représente la Vertu entre la Luxure et l'Irréligion.
"Justine scandalise, certes, mais surtout elle fait peur. Sa publication provoque un effet de panique. Très vite, on sent que les moeurs ne sont pas seules en cause, que la subversion va bien au-delà de l'obscénité, que le vrai danger est ailleurs. C'est pourquoi les contemporains lui refusent ce minimum de tolérance dont bénéficient ordinairement les écrits licencieux. Justine, on la rejette en bloc, sans appel; on voudrait la voir anéantie; on fuit devant elle comme devant une invasion barbare, par instinct de survie" (Maurice Lever).
Napoléon dit, à propos de cet ouvrage, dans son Mémorial de Saint Hélène, que Justine fut "le livre le plus abominable qu'ait enfanté l'imagination la plus dépravée: c'est un roman qui, au temps de la Convention même, avait révolté la morale publique au point de faire enfermer son auteur, qui l'était toujours demeuré depuis".
Ce roman clé de la philosophie sadienne existe en trois versions bien distinctes: la première sous le titre de Les Infortunes de la vertu (rédigé à la Bastille en 1787, où l'auteur avait été transféré en 1784), la seconde, ici présentée, sous le titre de Justine ou les malheurs de la vertu en 1791 (publiée un an après la mise en liberté de de l'auteur), puis la Nouvelle Justine suivie de l'histoire de Juliette (10 volumes 1797). De fait, la version de 1791 devient le "clou" de l'état des libertés de la presse, instaurées par la suppression de la censure, le 13 janvier 1791. Justine s'avère si dérangeante que la censure est réinstaurée et l'ouvrage sera physiquement "cloué" au pilori ainsi qu'en témoigne le trou perçant cet exemplaire. Eros invaincu 50; Pia Dictionnaire, pp. 261-264; Gay-Lemonnyer II, 752 ("toutes les éditions de cet ouvrage sont chères et recherchées".)
2 tomes en un volume in-12 (160 x 94 mm). Tome I: 2ff. n. ch. et 339pp; Tome II: 2ff. n. ch. et 228pp. Frontispice signé (biffé) par G. Texier, gravé sur cuivre d'après un dessin de Philippe Chéry. Titre avec emblème maçonnique, cachet de l'éditeur "JGIR" en fin du premier tome. (Quelques rousseurs et quelques feuillets légèrement brunis.)
Reliure de l'époque en veau marbré, dos à 5 nerfs, caissons ornés de fleurons dorés et d'arabesques végétales, roulette sur les coupes (petites restaurations à la reliure).
LE PREMIER LIVRE IMPRIMÉ DU MARQUIS DE SADE.
EXEMPLAIRE EXCEPTIONNEL, AYANT ÉTÉ MATÉRIELLEMENT MIS AU PILORI AVEC LA TRACE DU CLOU TOUCHANT QUELQUES FEUILLETS. IL EST ICI EN PREMIÈRE RÉIMPRESSION, DOTÉ D'UN "AVIS DE L'ÉDITEUR".
Cette seconde édition, de format réduit, montre bien le grand succès que l'ouvrage eut dès sa première édition publiée la même année. Il sera en effet réimprimé six fois en dix ans. Continuellement désavoué par son auteur, Justine fit scandale, mais connut un succès attesté par les nombreuses rééditions qui se succédèrent, dès 1791. Le frontispice gravé sur cuivre représente la Vertu entre la Luxure et l'Irréligion.
"Justine scandalise, certes, mais surtout elle fait peur. Sa publication provoque un effet de panique. Très vite, on sent que les moeurs ne sont pas seules en cause, que la subversion va bien au-delà de l'obscénité, que le vrai danger est ailleurs. C'est pourquoi les contemporains lui refusent ce minimum de tolérance dont bénéficient ordinairement les écrits licencieux. Justine, on la rejette en bloc, sans appel; on voudrait la voir anéantie; on fuit devant elle comme devant une invasion barbare, par instinct de survie" (Maurice Lever).
Napoléon dit, à propos de cet ouvrage, dans son Mémorial de Saint Hélène, que Justine fut "le livre le plus abominable qu'ait enfanté l'imagination la plus dépravée: c'est un roman qui, au temps de la Convention même, avait révolté la morale publique au point de faire enfermer son auteur, qui l'était toujours demeuré depuis".
Ce roman clé de la philosophie sadienne existe en trois versions bien distinctes: la première sous le titre de Les Infortunes de la vertu (rédigé à la Bastille en 1787, où l'auteur avait été transféré en 1784), la seconde, ici présentée, sous le titre de Justine ou les malheurs de la vertu en 1791 (publiée un an après la mise en liberté de de l'auteur), puis la Nouvelle Justine suivie de l'histoire de Juliette (10 volumes 1797). De fait, la version de 1791 devient le "clou" de l'état des libertés de la presse, instaurées par la suppression de la censure, le 13 janvier 1791. Justine s'avère si dérangeante que la censure est réinstaurée et l'ouvrage sera physiquement "cloué" au pilori ainsi qu'en témoigne le trou perçant cet exemplaire. Eros invaincu 50; Pia Dictionnaire, pp. 261-264; Gay-Lemonnyer II, 752 ("toutes les éditions de cet ouvrage sont chères et recherchées".)
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Extremely rare second edition of the central novel in the Sadist canon. The work was nailed to the pillory, whose traces remain visible in this extraordinary copy. Three recensions of this notorious pornographic writing exist; this second composition is in fact the earliest published version of the text.