Lot Essay
Voir Thevenin, R., La Faune disparue de France, depuis les origines jusqu'à nos jours, Paris, 1943.
Un modèle similaire est exposé à Paris dans la Galerie de Paléontologie du Museum national d'Histoire naturelle, découvert par Teilhard de Chardin (1881-1955) à Spera-Osso-Gol en Chine.
Ce rhinocéros à narines cloisonnées, ainsi nommé à cause de la forte cloison osseuse du nez qui sert de support à la corne puissante, est plus communément appelé Rhinocéros laineux, du fait du pelage épais qu'il portait. Il a vécu pendant les deux dernières glaciations, le Riss et le Würm, et a disparu avec le dernier retrait glaciaire, il y a environ 10 000 ans.
On le découvre dans les gisements fossiles du pléistocène avec les Mammouths et l'ours des cavernes, avec une aire de répartition qui englobe toute l'Eurasie. Il est merveilleusement représenté au sein des peintures rupestres de la grotte de Chauvet, découverte en 1990.
Le premier spécimen fut trouvé officiellement en 1771, sur la rivière Viloui, affluent de la Lena : des fragments de peau et les pattes avaient alors été envoyés à Catherine II pour le cabinet de curiosités de Pierre le Grand.
Le crâne est long, deux fortes cornes ornent son front. Les dents à fût haut et à l'émail recouvert d'une épaisse couche de ciment, indiquent qu'il était un mangeur de graminées. Son descendant actuel est le Rhinocéros de Sumatra avec ses deux cornes, les proportions de son crâne et bien sur, ses restes de toison.
On peut considérer ce squelette autant comme une oeuvre d'art naturelle qu'un fossile. Ce type d'objet était d'ailleurs présent dans l'exposition surréaliste d'objets (et non pas exposition d'objets surréalistes comme se plaisait à le rectifier Breton) organisée en 1936 à la Galerie Charles Ratton à Paris. L'amoureux des arts redécouvre d'ailleurs avec lui tout l'esthétique de la profanation si cher aux surréalistes. Quant à la forme géométrique du rhinocéros, elle aura constamment influencé le surréaliste Dali dans ses oeuvres. Le Maître était d'ailleurs fasciné par cet animal et sa corne, symbole de puissance, de croyances mystiques et aphrodisiaques et lui découvrit par ailleurs des vertus de proportion divine. Il n'aura d'ailleurs pas été le seul à lui trouver bien de l'intérêt à ce rhinocéros puisque nombre d'artistes, savants ou auteurs le représentèrent tels Dürer, Ambroise Paré, Sébastien Münster pour la Cosmographie, Conrad Gessner pour son Livre sur les animaux. Henri II roi de France le choisit pour illustrer son entrée dans Paris sous la forme monumentale d'un rhinocéros surmonté d'un obélisque et écrasant un lion. Alexandre de Médicis, lui, s'en tînt à le faire figurer sur ses armes héraldiques. Louis XV lui aussi succomba et Jean Baptiste Oudry, son peintre animalier, dut en réaliser un portrait monumental. Et la liste des Grands Hommes qui se sont pris d'intérêt pour le rhinocéros fut il en bronze, pierre ou en os, s'étendit encore au XIXème siècle et XXème siècle avec l'oeuvre "Le Rhinocéros" d'Henri Alfred Jacquemart visible désormais sur le parvis du Musée d'Orsay, le groupe "Rhinocéros attaqué par des tigres" d'Auguste Caïn trônant dans le Jardin des Tuileries. Citera t'on encore les deux plus grosses statues de bronze fondues au XXème siècle aux Etats-Unis que sont Bessie et Victoria, deux dames rhinocéros, commande de la Fondation Rockefeller à l'artiste américaine Katharine Ward Lane (1899-1989).
Les cornes du rhinoceros sont des répliques en résine.
A similar example is exhibited in Paris in the Paleontology gallery of the Museum national d'Histoire Naturelle.
These specimens are found in all Eurasia, in the deposits of the Pleistocene period along with mammoths and bears. One example is very well painted on the walls of the Chauvet cave, discovered in 1990.
The first one was found officially in 1771, near the Viloui river, tributary of the Lena river, fragments of its skin and the legs were sent to Catherine II in order to enter the collection of Peter the Great.
Its actual descendant is the rhinoceros from Sumatra.
The horns are replicas made in resin.
Un modèle similaire est exposé à Paris dans la Galerie de Paléontologie du Museum national d'Histoire naturelle, découvert par Teilhard de Chardin (1881-1955) à Spera-Osso-Gol en Chine.
Ce rhinocéros à narines cloisonnées, ainsi nommé à cause de la forte cloison osseuse du nez qui sert de support à la corne puissante, est plus communément appelé Rhinocéros laineux, du fait du pelage épais qu'il portait. Il a vécu pendant les deux dernières glaciations, le Riss et le Würm, et a disparu avec le dernier retrait glaciaire, il y a environ 10 000 ans.
On le découvre dans les gisements fossiles du pléistocène avec les Mammouths et l'ours des cavernes, avec une aire de répartition qui englobe toute l'Eurasie. Il est merveilleusement représenté au sein des peintures rupestres de la grotte de Chauvet, découverte en 1990.
Le premier spécimen fut trouvé officiellement en 1771, sur la rivière Viloui, affluent de la Lena : des fragments de peau et les pattes avaient alors été envoyés à Catherine II pour le cabinet de curiosités de Pierre le Grand.
Le crâne est long, deux fortes cornes ornent son front. Les dents à fût haut et à l'émail recouvert d'une épaisse couche de ciment, indiquent qu'il était un mangeur de graminées. Son descendant actuel est le Rhinocéros de Sumatra avec ses deux cornes, les proportions de son crâne et bien sur, ses restes de toison.
On peut considérer ce squelette autant comme une oeuvre d'art naturelle qu'un fossile. Ce type d'objet était d'ailleurs présent dans l'exposition surréaliste d'objets (et non pas exposition d'objets surréalistes comme se plaisait à le rectifier Breton) organisée en 1936 à la Galerie Charles Ratton à Paris. L'amoureux des arts redécouvre d'ailleurs avec lui tout l'esthétique de la profanation si cher aux surréalistes. Quant à la forme géométrique du rhinocéros, elle aura constamment influencé le surréaliste Dali dans ses oeuvres. Le Maître était d'ailleurs fasciné par cet animal et sa corne, symbole de puissance, de croyances mystiques et aphrodisiaques et lui découvrit par ailleurs des vertus de proportion divine. Il n'aura d'ailleurs pas été le seul à lui trouver bien de l'intérêt à ce rhinocéros puisque nombre d'artistes, savants ou auteurs le représentèrent tels Dürer, Ambroise Paré, Sébastien Münster pour la Cosmographie, Conrad Gessner pour son Livre sur les animaux. Henri II roi de France le choisit pour illustrer son entrée dans Paris sous la forme monumentale d'un rhinocéros surmonté d'un obélisque et écrasant un lion. Alexandre de Médicis, lui, s'en tînt à le faire figurer sur ses armes héraldiques. Louis XV lui aussi succomba et Jean Baptiste Oudry, son peintre animalier, dut en réaliser un portrait monumental. Et la liste des Grands Hommes qui se sont pris d'intérêt pour le rhinocéros fut il en bronze, pierre ou en os, s'étendit encore au XIXème siècle et XXème siècle avec l'oeuvre "Le Rhinocéros" d'Henri Alfred Jacquemart visible désormais sur le parvis du Musée d'Orsay, le groupe "Rhinocéros attaqué par des tigres" d'Auguste Caïn trônant dans le Jardin des Tuileries. Citera t'on encore les deux plus grosses statues de bronze fondues au XXème siècle aux Etats-Unis que sont Bessie et Victoria, deux dames rhinocéros, commande de la Fondation Rockefeller à l'artiste américaine Katharine Ward Lane (1899-1989).
Les cornes du rhinoceros sont des répliques en résine.
A similar example is exhibited in Paris in the Paleontology gallery of the Museum national d'Histoire Naturelle.
These specimens are found in all Eurasia, in the deposits of the Pleistocene period along with mammoths and bears. One example is very well painted on the walls of the Chauvet cave, discovered in 1990.
The first one was found officially in 1771, near the Viloui river, tributary of the Lena river, fragments of its skin and the legs were sent to Catherine II in order to enter the collection of Peter the Great.
Its actual descendant is the rhinoceros from Sumatra.
The horns are replicas made in resin.