Lot Essay
Un matin nous partons, le cerveau plein de flamme,
Le coeur gros de rancune et de desirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers
(C. Baudelaire, "Le Voyage", Les Fleurs du Mal, Paris, 1861)
Cette oeuvre, non seulement par l'atmosphère qui s'en dégage, mais également par son titre est empreinte de mystèr. Bien que ce titre lui ait été donné ultérieurement, le célèbre recueil de poèmes de Charles Baudelaire, annonçant le mouvement symboliste, trouve certainement un écho dans le présent tableau. Comme dans les vers de Baudelaire, on y retrouve la symbolique de la femme damnée dont les cheveux roux se fondent aux volutes de fumée, prête à se laisser engloutir par les flammes.
Prenant le contre-pied du Romantisme, le Symbolisme coincide avec les recherches formelles menées par Seguin au debut des années 1890. Le peintre travaille sur les lignes "à travers desquelles il voit le monde," l'arabesque lui servant à évoquer sa pensée et à structurer son oeuvre. Grâce à elle, il procède non à une retranscription fidèle de la nature mais de son imagination. Par ce biais, Seguin influencera même l'Art Nouveau, courant qui fait de l'arabesque un symbole de l'insaisissable et lui attribue des propriétés magiques ayant la faculté de libérer les rêves de l'artiste du poids de la forme.
The present painting is shrouded in mystery. Not only is the context of its execution unknown, but its title, referring to Baudelaire's poems published in 1861, was ascribed to the painting subsequent to its execution. Regardless, Les Fleurs du Mal by Baudelaire, which at the time of their publication announce the forthcoming developments in the Symbolist movement, certainly find echo in the present painting. As in Baudelaire's verse, the present painting is rife with symbols : the woman damned, her red hair mingling amongst smoke, is slowly engulfed in flames.
Indeed, the Symbolist movement grew out of a reaction against Romanticism. Imagination was given free reign, finding an outlet in the gothic and darker sides of Romanticism - ideas which Seguin explored in the 1890s. Seguin painted arabesque lines "through which you can see the world," using them to evoke his imagination and providing structure for his compositions. Seguin would even influence the Art Nouveau movement, who thereafter took the arabesque to unheard of heights, ultimately freeing artists from the weight of "form".
Le coeur gros de rancune et de desirs amers,
Et nous allons, suivant le rythme de la lame,
Berçant notre infini sur le fini des mers
(C. Baudelaire, "Le Voyage", Les Fleurs du Mal, Paris, 1861)
Cette oeuvre, non seulement par l'atmosphère qui s'en dégage, mais également par son titre est empreinte de mystèr. Bien que ce titre lui ait été donné ultérieurement, le célèbre recueil de poèmes de Charles Baudelaire, annonçant le mouvement symboliste, trouve certainement un écho dans le présent tableau. Comme dans les vers de Baudelaire, on y retrouve la symbolique de la femme damnée dont les cheveux roux se fondent aux volutes de fumée, prête à se laisser engloutir par les flammes.
Prenant le contre-pied du Romantisme, le Symbolisme coincide avec les recherches formelles menées par Seguin au debut des années 1890. Le peintre travaille sur les lignes "à travers desquelles il voit le monde," l'arabesque lui servant à évoquer sa pensée et à structurer son oeuvre. Grâce à elle, il procède non à une retranscription fidèle de la nature mais de son imagination. Par ce biais, Seguin influencera même l'Art Nouveau, courant qui fait de l'arabesque un symbole de l'insaisissable et lui attribue des propriétés magiques ayant la faculté de libérer les rêves de l'artiste du poids de la forme.
The present painting is shrouded in mystery. Not only is the context of its execution unknown, but its title, referring to Baudelaire's poems published in 1861, was ascribed to the painting subsequent to its execution. Regardless, Les Fleurs du Mal by Baudelaire, which at the time of their publication announce the forthcoming developments in the Symbolist movement, certainly find echo in the present painting. As in Baudelaire's verse, the present painting is rife with symbols : the woman damned, her red hair mingling amongst smoke, is slowly engulfed in flames.
Indeed, the Symbolist movement grew out of a reaction against Romanticism. Imagination was given free reign, finding an outlet in the gothic and darker sides of Romanticism - ideas which Seguin explored in the 1890s. Seguin painted arabesque lines "through which you can see the world," using them to evoke his imagination and providing structure for his compositions. Seguin would even influence the Art Nouveau movement, who thereafter took the arabesque to unheard of heights, ultimately freeing artists from the weight of "form".