拍品專文
Nos consoles sont par leur vigueur architecturale typiques du troisième style Louis XIV qui s'épanouira au début du XVIIIème siècle. Elles se rapprochent en effet d'une série de consoles dont le souvenir est conservé dans un recueil de Pierre Le Pautre, Livre de tables qui sont dans les Apartements du Roy sur lesquelles sont posés les Bijoux du Cabinet des Médailles. L'une des cinq gravures qui y figurent illustre en effet une console quasi-identique aux nôtres (voir illustration ci-dessous) ; les pieds droits en balustre sont au même décor et le cabochon du cartouche central est orné des mêmes fleurs déliées.
Les tables gravées par Le Pautre comme la plupart des tables conservées jusqu'à ce jour reposent sur quatre ou huit pieds trapus et sont, de par leur taille et le poids de leur plateau, réunis par une entretoise à quatre branches. L'absence de cet élément -tout comme l'aspect du cartouche principal qui se répand sur une grande partie de la ceinture, et dont les motifs ondulants annoncent la période Louis XV - conduisent à situer l'exécution de nos tables à la fin du règne de Louis XIV.
Dans les années 1680 des pieds de table exécutés principalement pour supporter et faire valoir des tables en marbre sont en bois doré et richement sculptés; les nôtres, peut-être dorées à l'origine, furent probablement décapées et peintes par la suite. La première livraison massive de ce type de meuble au Garde-Meuble Royal a lieu vers 1682, date à laquelle sont fournis "douze pieds de table de sculpture, de bois doré enrichy de plusieurs ornements", et sera suivie de livraisons régulières jusqu'en 1689. Ces tables de taille variable étaient donc conçues tant pour leur beauté intrinsèque que pour les plateaux qui leur étaient destinés.
Les plateaux préexistants, et souvent achetés à prix fort, apparaissent en tous types de marbres : Rance, Portor ou encore Brocatelle comme l'atteste la console qui passe pour avoir appartenu au duc d'Antin aujourd'hui conservée au château de Versailles (Pierre Arizzoli-Climentel, Le Mobilier de Versailles, Editions Faton, Dijon 2002, p. 171, n.56).
Parfois égarés, brisés lors d'un déplacement ou encore remplacés pour être en accord avec le ton de la cheminée, ces plateaux se diversifient: en pietra dura, plus tard en malachite et plus rarement encore en lapis-lazuli, Les nôtres, garnis de filets de bronze doré d'esprit néoclassique ont probablement été acquis en Italie lors d'un Grand Tour.
Le lapis-lazuli est au XVIIIème siècle très prisé du fait de sa rareté mais aussi pour sa qualité extrêmement décorative. Deux gisements seulement sont connus et exploités au XVIIIème siècle : l'un en Afghanistan, dans les mines de Badakhan, l'autre en Russie, près du lac Baïkhal dans l'Oural et d'où proviendraient nos plateaux. Les gisements au Chili et au Pérou ne seront découverts qu'au XIXème siècle.
Le plus souvent utilisé en petite quantité sur des objets luxueux dès la Renaissance, le lapis se destine plus rarement à des plateaux. Il en existe pourtant des exemples dès le XVIIème siècle au Palais de Peterhoff en Russie, et au XVIIIème siècle un autre repertorié en Grande Bretagne dans les collections du château de Houghton.
Une paire de bas d'armoire de Levasseur conservés au Louvre sont ornés au centre de grands profils en médaillons ceints d'une frise de laurier et appliqués sur des grands panneaux plaqués de lapis qui pourraient avoir été exécutés dans l'atelier de mosaïque des Gobelins créé par Louis XIV. (cf. D. Alcouffe, le mobilier du Louvre, Editions Faton, Dijon, 1993, tome 1, pp 108-109).
Très rarement présentes dans les salles de vente, on peut toutefois noter une table console en chêne naturel plus grande, et donc munie d'une entretoise, se rapprochant beaucoup des nôtres (vente à l'hôtel Drouot, étude Arcole, le 6 juin 1990, lot 228, FF 135,000).
Les tables gravées par Le Pautre comme la plupart des tables conservées jusqu'à ce jour reposent sur quatre ou huit pieds trapus et sont, de par leur taille et le poids de leur plateau, réunis par une entretoise à quatre branches. L'absence de cet élément -tout comme l'aspect du cartouche principal qui se répand sur une grande partie de la ceinture, et dont les motifs ondulants annoncent la période Louis XV - conduisent à situer l'exécution de nos tables à la fin du règne de Louis XIV.
Dans les années 1680 des pieds de table exécutés principalement pour supporter et faire valoir des tables en marbre sont en bois doré et richement sculptés; les nôtres, peut-être dorées à l'origine, furent probablement décapées et peintes par la suite. La première livraison massive de ce type de meuble au Garde-Meuble Royal a lieu vers 1682, date à laquelle sont fournis "douze pieds de table de sculpture, de bois doré enrichy de plusieurs ornements", et sera suivie de livraisons régulières jusqu'en 1689. Ces tables de taille variable étaient donc conçues tant pour leur beauté intrinsèque que pour les plateaux qui leur étaient destinés.
Les plateaux préexistants, et souvent achetés à prix fort, apparaissent en tous types de marbres : Rance, Portor ou encore Brocatelle comme l'atteste la console qui passe pour avoir appartenu au duc d'Antin aujourd'hui conservée au château de Versailles (Pierre Arizzoli-Climentel, Le Mobilier de Versailles, Editions Faton, Dijon 2002, p. 171, n.56).
Parfois égarés, brisés lors d'un déplacement ou encore remplacés pour être en accord avec le ton de la cheminée, ces plateaux se diversifient: en pietra dura, plus tard en malachite et plus rarement encore en lapis-lazuli, Les nôtres, garnis de filets de bronze doré d'esprit néoclassique ont probablement été acquis en Italie lors d'un Grand Tour.
Le lapis-lazuli est au XVIIIème siècle très prisé du fait de sa rareté mais aussi pour sa qualité extrêmement décorative. Deux gisements seulement sont connus et exploités au XVIIIème siècle : l'un en Afghanistan, dans les mines de Badakhan, l'autre en Russie, près du lac Baïkhal dans l'Oural et d'où proviendraient nos plateaux. Les gisements au Chili et au Pérou ne seront découverts qu'au XIXème siècle.
Le plus souvent utilisé en petite quantité sur des objets luxueux dès la Renaissance, le lapis se destine plus rarement à des plateaux. Il en existe pourtant des exemples dès le XVIIème siècle au Palais de Peterhoff en Russie, et au XVIIIème siècle un autre repertorié en Grande Bretagne dans les collections du château de Houghton.
Une paire de bas d'armoire de Levasseur conservés au Louvre sont ornés au centre de grands profils en médaillons ceints d'une frise de laurier et appliqués sur des grands panneaux plaqués de lapis qui pourraient avoir été exécutés dans l'atelier de mosaïque des Gobelins créé par Louis XIV. (cf. D. Alcouffe, le mobilier du Louvre, Editions Faton, Dijon, 1993, tome 1, pp 108-109).
Très rarement présentes dans les salles de vente, on peut toutefois noter une table console en chêne naturel plus grande, et donc munie d'une entretoise, se rapprochant beaucoup des nôtres (vente à l'hôtel Drouot, étude Arcole, le 6 juin 1990, lot 228, FF 135,000).