Lot Essay
"Elle avait de grands sourcils démesurés, peints en noir vif sur son front, une bouche fière aux commissures charnues, bien endentée, et des yeux sans âge, langoureux entre les cils épaissis de fards [...]. Le talus éboulé imitait exactement le ton de sa peau, un jaune clair mystérieusement mêlé de rose, et la petite fille immobile semblait née l'instant d'avant, fraîchement pétrie d'argile blonde, modelée d'une poignée de désert".
Cette Fillette se voilant semble être cette apparition que Colette a retranscrite dans son oeuvre retraçant son séjour en Algérie parue à titre posthume, Fleur du désert. Bien qu'elle fasse à peine ses premiers pas dans l'adolescence, tout dans son maintien et son expression suggère l'apprentissage d'un nouveau jeu, celui de la séduction. Son sourire est doux, son regard énigmatique, le geste de sa main délicat. Elle porte avec grâce ses bijoux et son foulard, qui l'entourent tels une auréole de finesse.
Ce n'est pas la première fois que Dinet choisit cette petite fille pour modèle. Elle apparaît de manière fréquente en 1901-1902 dans ses tableaux, tantôt sous le nom de Raouâcha, tantôt sous celui d'Aïcha, à Bou-Saâda, Laghouat ou, comme ici, à Biskra. Elle figure d'ailleurs dans Le jeu de la krouta, peint la même année (Fig.1). Elle y est surtout reconnaissable par les bijoux qu'elle porte, la concentration qu'elle accorde au jeu conférant cette fois à son visage une authentique fraîcheur enfantine. On peut déceler dans le regard que Dinet porte sur elle une tendresse particulière à la voir grandir et s'épanouir.
Cette Fillette se voilant semble être cette apparition que Colette a retranscrite dans son oeuvre retraçant son séjour en Algérie parue à titre posthume, Fleur du désert. Bien qu'elle fasse à peine ses premiers pas dans l'adolescence, tout dans son maintien et son expression suggère l'apprentissage d'un nouveau jeu, celui de la séduction. Son sourire est doux, son regard énigmatique, le geste de sa main délicat. Elle porte avec grâce ses bijoux et son foulard, qui l'entourent tels une auréole de finesse.
Ce n'est pas la première fois que Dinet choisit cette petite fille pour modèle. Elle apparaît de manière fréquente en 1901-1902 dans ses tableaux, tantôt sous le nom de Raouâcha, tantôt sous celui d'Aïcha, à Bou-Saâda, Laghouat ou, comme ici, à Biskra. Elle figure d'ailleurs dans Le jeu de la krouta, peint la même année (Fig.1). Elle y est surtout reconnaissable par les bijoux qu'elle porte, la concentration qu'elle accorde au jeu conférant cette fois à son visage une authentique fraîcheur enfantine. On peut déceler dans le regard que Dinet porte sur elle une tendresse particulière à la voir grandir et s'épanouir.