拍品專文
Tandis que la période fatimide vit prédominer la tolérance envers les sujets qui n'étaient pas musulmans laissant ainsi s'épanouir l'art copte en Egypte, le début de la période mamelouke coïncida avec les pillages et destructions d'édifices. En 1321, onze églises du Caire furent brûlées et en 1354, quatre autres subirent le même sort. Il est remarquable que la porte que nous présentons ait survécu, lui conférant ainsi un caractère exceptionnel.
Parmi les panneaux les plus impressionnants et importants qui existent encore in situ en Egypte, figurent ceux de l'église d'al-Mu'allaq'a, consacrée à la Vierge Marie, située au coeur du vieux Caire. La ressemblance entre notre panneau et l'un de ceux de cette église est avérée, comme en témoigne l'illustration ci-contre, suggérant ainsi une provenance similaire: le détail de la croix copte à terminaisons trifoliées, ainsi que le traitement du décor gravé en haut relief de rinceaux et d'arabesques dans les polygones rayonnants, sont presque identiques.
Par ailleurs, la croix de notre porte ressemble à l'une présente sur une plaque d'ivoire décrite comme datant du XIVème siècle et conservée au Musée d'Art Islamique du Caire, voir: Atil Esin, Renaissance of Islam, Art of the Mamluks, Smithsonian Institution Press, Washington D.C. 1981, p. 206-207, n. 103. Deux autres plaques presque identiques, très probablement issues de la même commande d'origine, figuraient dans la collection d'un architecte français qui vécut au Caire au XIXème siècle, Ambroise Baudry (1838-1906), voir: Paris-Drouot Montaigne, Lundi 7 juin 1999, lot 85.
Certaines céramiques mameloukes à décor incisé présentent également des motifs de croix à branches trifoliées utilisés d'une certaine manière comme blasons, voir: L.A. Mayer, Saracenic Heraldry, Oxford University Press, 1993, pl. XIIb, n. 8 et 9).
D'autre part, une paire de portes mameloukes comprenant des polygones à décor très similaire à celui des nôtres est conservée au Musée du Louvre, voir: E. Anglade, Catalogue des Boiseries de la section Islamique: Musée du Louvre, 1988, p. 90-91, n. 49), suggérant l'hypothèse que ces panneaux furent réalisés dans le même atelier. Toutefois, l'absence de croix dans la composition des portes du Louvre nous laisse penser qu'elles aient été plutôt produites pour un monument musulman, le catalogue du Louvre proposant un minbar. Il serait intéressant de savoir si les artisans responsables de l'exécution de cette commande furent coptes ou musulmans.
Il y a très peu d'autres exemples connus de travail copte du bois de la période mamelouke. Une porte conservée au Musée Copte du Caire, provenant à l'origine de l'église de Sitt Barbara présente des ressemblances avec la nôtre, voir: J.-P. Roux, L'Islam dans les collections nationales, Editions des Musées Nationaux, Paris, 1977, p.88-89, n. 115. Elle n'est cependant pas aussi comparable à notre porte que le panneau d'al-Mu'alla'qa. Un autre exemple de panneau copte est conservé au Musée Benaki. Son origine chrétienne est indiquée par des inscriptions d'écrits de la Bible sur des plaques d'ivoire en bordure et non par des croix, voir: Ibn Khaldun 'The Mediterranean in the 14th Century', Alcazar, Séville, Mai-septembre 2006, p. 78-9
Parmi les panneaux les plus impressionnants et importants qui existent encore in situ en Egypte, figurent ceux de l'église d'al-Mu'allaq'a, consacrée à la Vierge Marie, située au coeur du vieux Caire. La ressemblance entre notre panneau et l'un de ceux de cette église est avérée, comme en témoigne l'illustration ci-contre, suggérant ainsi une provenance similaire: le détail de la croix copte à terminaisons trifoliées, ainsi que le traitement du décor gravé en haut relief de rinceaux et d'arabesques dans les polygones rayonnants, sont presque identiques.
Par ailleurs, la croix de notre porte ressemble à l'une présente sur une plaque d'ivoire décrite comme datant du XIVème siècle et conservée au Musée d'Art Islamique du Caire, voir: Atil Esin, Renaissance of Islam, Art of the Mamluks, Smithsonian Institution Press, Washington D.C. 1981, p. 206-207, n. 103. Deux autres plaques presque identiques, très probablement issues de la même commande d'origine, figuraient dans la collection d'un architecte français qui vécut au Caire au XIXème siècle, Ambroise Baudry (1838-1906), voir: Paris-Drouot Montaigne, Lundi 7 juin 1999, lot 85.
Certaines céramiques mameloukes à décor incisé présentent également des motifs de croix à branches trifoliées utilisés d'une certaine manière comme blasons, voir: L.A. Mayer, Saracenic Heraldry, Oxford University Press, 1993, pl. XIIb, n. 8 et 9).
D'autre part, une paire de portes mameloukes comprenant des polygones à décor très similaire à celui des nôtres est conservée au Musée du Louvre, voir: E. Anglade, Catalogue des Boiseries de la section Islamique: Musée du Louvre, 1988, p. 90-91, n. 49), suggérant l'hypothèse que ces panneaux furent réalisés dans le même atelier. Toutefois, l'absence de croix dans la composition des portes du Louvre nous laisse penser qu'elles aient été plutôt produites pour un monument musulman, le catalogue du Louvre proposant un minbar. Il serait intéressant de savoir si les artisans responsables de l'exécution de cette commande furent coptes ou musulmans.
Il y a très peu d'autres exemples connus de travail copte du bois de la période mamelouke. Une porte conservée au Musée Copte du Caire, provenant à l'origine de l'église de Sitt Barbara présente des ressemblances avec la nôtre, voir: J.-P. Roux, L'Islam dans les collections nationales, Editions des Musées Nationaux, Paris, 1977, p.88-89, n. 115. Elle n'est cependant pas aussi comparable à notre porte que le panneau d'al-Mu'alla'qa. Un autre exemple de panneau copte est conservé au Musée Benaki. Son origine chrétienne est indiquée par des inscriptions d'écrits de la Bible sur des plaques d'ivoire en bordure et non par des croix, voir: Ibn Khaldun 'The Mediterranean in the 14th Century', Alcazar, Séville, Mai-septembre 2006, p. 78-9