拍品专文
Cet ivoire très rare représentant Dieu interrogeant Adam et Eve se singularise particulièrement dans la collection Gillot. Sa nature idiosyncratique n'a pas d'équivalent dans la sculpture gothique française. Un fragment de relief représentant La Création d'Eve, conservé au Musée du Louvre à Paris, sans aucun doute le pendant du présent lot, est l'exception qui confirme la règle (voir illustration). Les deux reliefs présentent la même bordure feuillagée et la même attention portée aux proportions des corps, aux physionomies et à la draperie. Gaborit-Chopin (loc. cit.) suggère une datation de la fin du XIIIème siècle et suit Koechlin selon lequel ces deux reliefs compteraient parmi les premières oeuvres des ateliers parisiens (Ibid). Le fait que les deux reliefs soient fortement influencés par les styles antérieurs rend leur attribution à un atelier spécifique plus difficile. Bien que Gaborit-Chopin rapproche les palmettes en frise du style carolingien plus que du style gothique, il est probable qu'ils soient en réalité influencés par les prototypes de la deuxième moitié du Xème siècle.
Une frise de palmettes comparable se retrouve par exemple sur une plaque représentant le Christ Pentocrator de la collection Fitzwilliam à Cambridge (Evans et Wixom, op. cit., p. 136, n. 83A). Plus frappant est la ressemblance des proportions des corps, la draperie presque classique, anguleuse et figée, les physionomies avec un panneau de la Crucifixion conservé au Musée du Louvre à Paris (ibid., p. 150-151, n. 96). La nationalité de l'artiste reste incertaine mais celui-ci s'inspira sans aucun doute d'un modèle byzantin. L'absence de traits gothiques suggère quant à elle une exécution dans les prémices de ce style.
Une frise de palmettes comparable se retrouve par exemple sur une plaque représentant le Christ Pentocrator de la collection Fitzwilliam à Cambridge (Evans et Wixom, op. cit., p. 136, n. 83A). Plus frappant est la ressemblance des proportions des corps, la draperie presque classique, anguleuse et figée, les physionomies avec un panneau de la Crucifixion conservé au Musée du Louvre à Paris (ibid., p. 150-151, n. 96). La nationalité de l'artiste reste incertaine mais celui-ci s'inspira sans aucun doute d'un modèle byzantin. L'absence de traits gothiques suggère quant à elle une exécution dans les prémices de ce style.