VERGA, Giovanni (1840-1922). Importante réunion de 196 lettres autographes sur plus de 780 pages, rédigées en italien, adressées par Giovanni Verga à son frère Mario ("caro fratello").
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VERGA, Giovanni (1840-1922). Importante réunion de 196 lettres autographes sur plus de 780 pages, rédigées en italien, adressées par Giovanni Verga à son frère Mario ("caro fratello").

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VERGA, Giovanni (1840-1922). Importante réunion de 196 lettres autographes sur plus de 780 pages, rédigées en italien, adressées par Giovanni Verga à son frère Mario ("caro fratello").

La plupart des lettres comportent plusieurs pages, généralement de format in-8 ou in-12 sur double feuillet. Encre violette ou sépia sur papier. Quelques lettres des années 1894 et 1895 sont écrites sur papier de deuil. (Quelques pliures et rousseurs, rares petites déchirures. Encre parfois légèrement passée. Numérotation récente au crayon sur certaines.)

CORRESPONDANCE D'UNE EXCEPTIONNELLE RICHESSE ET ENTIÈREMENT INÉDITE DE GIOVANNI VERGA, CHEF DE FILE DU VÉRISME ITALIEN.

Représentant majeur du vérisme, courant italien directement dérivé du naturalisme français, Giovanni Verga évoque ici, pêle-mêle, ses oeuvres et le monde du théâtre, sa vie privée et ses problèmes financiers. Ce sont les années les plus fertiles de l'écrivain: de nombreuses lettres mentionnent l'élaboration de son chef-d'oeuvre Mastro-Don Gesualdo (1889), d'autres le travail de traduction en allemand et anglais de son autre oeuvre majeure, I Malavoglia (qui venait de paraître avec un succès discret), d'autres encore évoquent son procès contre Sonzogno, éditeur de Cavalleria Rusticana, célèbre opéra de Pietro Mascagni dont le livret est directement inspiré de sa nouvelle du même nom.

En 1887, il est souvent à Rome pour une affaire de prêt de banque et se dédie au théâtre. Le lendemain de la première de sa comédie In portineria avec la célèbre comédienne Eleonora Duse, il écrit: "la recita ha avuto uno splendido successo a quello che dicono tutti, perchè, come sai, io non ero in teatro. Un successo tanto più grande in quanto che il pubblico era pessimamente prevenuto dal fiasco di Milano e dalla grande astiosità dei giornali. La Duse è stata preziosa e ha trascinato tutti ... un vero trionfo per lei, di cui gli sono assai grato perchè mi ha procurato una delle maggiori soddisfazioni"... Un vrai triomphe pour celle qui à l'époque était considérée comme la rivale italienne de Sarah Bernhardt!

Dans une lettre datée 21 mai 1890, il explique ses difficultés économiques pendant un nouveau séjour à Rome "chiedi altri soldi [...] e qui la nota dell'albergo sale... la Cavalleria in scena ha avuto gran successo Sonzogno ha comprato l'opera dal Mascagni ma ora ha da fare i conti con me che mi son riservati i miei diritti". C'est ainsi que commence la bataille judiciaire contre l'éditeur Sonzogno pour les droits d'auteur de Cavalleria Rusticana qui fut mis en musique par Mascagni. Composé à l'occasion d'un concours de pièces en un acte, l'opéra remporta d'ailleurs aussitôt tous les suffrages. En prenant le thème chevaleresque et rustique comme sujet de son mélodrame, Pietro Mascagni inventait le vérisme à l'opéra à l'aide du livret de Targioni-Tozzetti et Menasci qui s'étaient inspirés de Verga sans lui demander la permission.

Après avoir reçu le télégramme de son avocat: " Per rispondere a costui ti prego di mandarmi l'incartamento completo relativo a Mascagni (lettere, bozze di contratto e bozze di lettere mie) che troverai in un pacco in uno dei cassetti posti nell'armadietto a destra della mia scrivania; e a questo scopo ti mando la chiave dello sportellino" (Catania, 26 juillet 1890). Avec la précision qui le caractérise, il indique à son frère où chercher les papiers relatifs au procès. Dans une autre lettre, rédigée le 17 octobre, il écrit: "Prima di tutto dopo molte ricerche e telegrammi mi è riuscito di trovare Panatteri [son avocat], ed avere con lui un lungo abboccamento per combinare la linea di difesa. Egli mi ha detto una risposta che ho comunicato subito per posta raccomandata alla Societa degli Autori... egli mi ha confortato... con buone speranze assicurandomi che il mio diritto era molto serio... Treves saputo il contratto mi ha detto che sono in una botte di ferro, sono parole testuali". Son éditeur Treves lui confirme donc qu'il est en droit de recevoir une compensation pour la propriété intellectuelle du sujet de Cavalleria. Cet procès célèbre se termine en 1891 quand le Tribunal de Milan reconnaît à Verga la moitié des revenus, et l'écrivain se réjouit de la victoire avec son frère: "avrai ricevuto ieri il telegramma con cui ti annunziavo la vittoria riportata, e sarete tutti contenti, come me della grazia che mi ha fatto Domineddio di togliermi finalmente da tante pene. La sentenza è fatta in modo che nulla avrà da corregerne la ragione..."

Une des lettres les plus intéressantes, du 4 juillet 1891, est truffée d'avis et de conseils pour la carrière politique de son frère, à l'époque maire de leur ville natale: "Carissimo fratello, rispondo subito alla tua ricevuta in punto, che attendevo con anzia, e che mi fece molto piacere per le buone notizie che mi dai riguardo al risultato della votazione ultima e al poter uscire con decoro e soddisfazione da questa faccenda, cio' che sarà meglio per la tua salute e pei tuoi affari. Meglio di cosi non poteva andare e son contento anche che la maggioranza del paese abbia riconosciuto ed apprezzata l'opera tua, cio' di cui ero e sono tanto sicuro che son certo anche ti derideranno in avvenire. Lasciando pero la carica di sindaco non ti conviene assolutamente, e per nessun pretesto d'amicizia o di bene pubblico di lasciarti indurre a far parte della nuova amministrazione quale assessore o altro. Non ci faresti buona figura in ogni modo, scendere da sindaco ad assessore sarebbe un passo indietro che darebbe ragione ai tuoi avversari di far loro dire che ti sei prestato a tenere l'interim per servigio altrui e per gli altrui fini, e tirerebbero in campo di nuovo la leggenda di pidduca sindaco. Stai fermo... non lasciare piegare per qualsiasi considerazione, ti ripeto, e pensa che faresti un errore che mi farebbe amarissimo dispiacere." Stai fermo, c'est bien l'expression toute sicilienne de cette tendance à l'immobilisme, comme son compatriote Tomasi di Lampedusa écrivait dans Le Guépard quelques 60 ans plus tard: il faut tout changer pour que rien ne change...

C'est un Verga intime qui se dévoile à travers ces lettres, avec son obstination à résister aux aspérités de la vie et sa fidélité aux sentiments simples, aux valeurs anciennes. Sa conception quelque peu archaïque des hiérarchies familiales autant que son fort sentiment de l'honneur transparaissent dans ces lettres.
Ce remarquable ensemble, l'un des plus vastes sur Verga restés en mains privées, révèle donc des aspects jusque-là méconnus de la vie privée et publique de l'un des écrivains les plus emblématiques de l'histoire littéraire italienne et nous offre un nouveau regard sur la culture sicilienne à l'aube du XXe siècle. (196)
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VERY IMPORTANT ARCHIVE OF 196 LETTERS WRITTEN BY THE GREAT ITALIAN NOVELIST TO HIS BROTHER.

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