拍品專文
Le dessin reprend fidèlement la composition du tableau de 1851 aujourd'hui conservé au Musée d'Orsay (RF 2521). Daté de 1852, il est donc postérieur d'un an à l'huile sur toile.
La pose d'Antiope se retrouve dans plusieurs tableaux importants de l'oeuvre d'Ingres. Elle reprend tout d'abord l'attitude de La Dormeuse de Naples, mythique tableau commandé par Murat en 1808, disparu dès 1815 et dont la Grande Odalisque du Louvre devait être le pendant.
Il reprendra donc plusieurs fois ce motif d'une femme assoupie, indifférente au monde qui l'entoure, mais offerte à lui.
Nous retrouvons cette image dans L'Odalisque à l'esclave de 1839. Ingres en fit deux versions, l'une pour son ami Marcotte (1839, Cambridge, Fogg Art Museum), la seconde avec quelques variantes, pour Guillaume Ier de Wurtemberg (1842, Baltimore, Walters Art Gallery). Ici la Dormeuse n'est plus seule, un jeune esclave joue de la musique pour la distraire tandis qu'un eunuque garde l'entrée.
Nous retrouvons enfin le corps de la Dormeuse dans Jupiter et Antiope, tableau de petite taille qui rencontra un très vif succès. Présenté à l'Exposition Universelle de 1855, Jupiter et Antiope fut accueilli avec enthousiasme. Théophile Gautier parle 'd'un petit tableau traité en esquisse et représentant Jupiter et Antiope, chaud et coloré comme un Titien dont il a tout l'aspect.'
Un an plus tard, Ingres reprend cette composition dans le présent dessin qu'il offre à son ami Georges de Monbrison. Il joue ici avec les contrastes de tons entre la craie noire, le brun du papier et les rehauts de blancs, afin d'intensifier l'atmosphère nocturne et intime du sujet.
Antiope est présentée par l'Amour à Jupiter métamorphosé en Satyre. Selon Georges Vigne, cette scène révèle par l'intrusion d'un spectateur-voyeur, ce qu'Ingres voulait exprimer, et fait de cette feuille une oeuvre presque érotique, dans la mesure où il ose associer une femme nue, endormie et sans défense, à la volupté d'un personnage de l'autre sexe, dont l'apparence de satyre décuple la puissance. (op. cit. p. 223)
La pose d'Antiope se retrouve dans plusieurs tableaux importants de l'oeuvre d'Ingres. Elle reprend tout d'abord l'attitude de La Dormeuse de Naples, mythique tableau commandé par Murat en 1808, disparu dès 1815 et dont la Grande Odalisque du Louvre devait être le pendant.
Il reprendra donc plusieurs fois ce motif d'une femme assoupie, indifférente au monde qui l'entoure, mais offerte à lui.
Nous retrouvons cette image dans L'Odalisque à l'esclave de 1839. Ingres en fit deux versions, l'une pour son ami Marcotte (1839, Cambridge, Fogg Art Museum), la seconde avec quelques variantes, pour Guillaume Ier de Wurtemberg (1842, Baltimore, Walters Art Gallery). Ici la Dormeuse n'est plus seule, un jeune esclave joue de la musique pour la distraire tandis qu'un eunuque garde l'entrée.
Nous retrouvons enfin le corps de la Dormeuse dans Jupiter et Antiope, tableau de petite taille qui rencontra un très vif succès. Présenté à l'Exposition Universelle de 1855, Jupiter et Antiope fut accueilli avec enthousiasme. Théophile Gautier parle 'd'un petit tableau traité en esquisse et représentant Jupiter et Antiope, chaud et coloré comme un Titien dont il a tout l'aspect.'
Un an plus tard, Ingres reprend cette composition dans le présent dessin qu'il offre à son ami Georges de Monbrison. Il joue ici avec les contrastes de tons entre la craie noire, le brun du papier et les rehauts de blancs, afin d'intensifier l'atmosphère nocturne et intime du sujet.
Antiope est présentée par l'Amour à Jupiter métamorphosé en Satyre. Selon Georges Vigne, cette scène révèle par l'intrusion d'un spectateur-voyeur, ce qu'Ingres voulait exprimer, et fait de cette feuille une oeuvre presque érotique, dans la mesure où il ose associer une femme nue, endormie et sans défense, à la volupté d'un personnage de l'autre sexe, dont l'apparence de satyre décuple la puissance. (op. cit. p. 223)