JACQUES MAJORELLE (NANCY 1886 - 1962 PARIS)
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JACQUES MAJORELLE (NANCY 1886 - 1962 PARIS)

Les charmeurs de serpent

Details
JACQUES MAJORELLE (NANCY 1886 - 1962 PARIS)
Les charmeurs de serpent
signé et situé 'J. Majorelle Marrakech' (en bas à droite), inscrit indistinctement 'Bal et le cobra' (verso)
Gouache rehaussée d'or et d'argent sur papier cartonné
89,5 x 104,3 cm. (35¼ x 41 in.)
Provenance
Acquis auprès de l'artiste à la fin des années 1930 et par descendance jusqu'au propriétaire actuel.
Special notice
No VAT will be charged on the hammer price, but VAT payable at 19.6% (5.5% for books) will be added to the buyer’s premium which is invoiced on a VAT inclusive basis
Further details
THE SNAKE CHARMERS, BODYCOLOR HEIGHTENED WITH GOLD AND SILVER, SIGNED BY JACQUES MAJORELLE

Lot Essay

Lorsque Jacques Majorelle découvre pour la première fois Marrakech en 1917, ses sens sont assaillis de toutes parts. L'arôme grisant des épices, l'odeur entêtante des mets traditionnels, la chaleur tour à tour apaisante et contraignante du soleil, le brouhaha continu des marchands et badauds atteignent leur paroxysme sur la place Jamaa El Fna, située à côté à la mosquée de la Koutoubia: "Sur la place Djema El Fna, les bouffons ou les tragédiens, les charmeurs de serpent, les conteurs et les chanteurs, font rire ou pleurer la foule. Des fenêtres de mon atelier que ne voit-on pas de passionnant sur cette place qui en elle-même n'a rien d'extraordinaire, mais qui devient par la foule qui s'y entasse une des plus belles choses qu'on puisse voir au monde", écrit-il à Etienne Cournault le 28 juillet 1917. Il est donc tout naturel que l'activité de cette place lui inspire l'un de ses premiers chefs-d'oeuvre, La Porte Bab Agnaou (Fig. 1), daté de 1918. Il choisit de représenter les acteurs de Jamaa El Fna devant la porte la plus connue de Marrakech. Parmi eux, le charmeur de serpent se distingue, laissant vaquer librement son animal pour effrayer les spectateurs amusés et bien conscients d'être devant un spectacle savamment répété.

Héritier d'une tradition transmise de père en fils pour certains, attraction touristique pour d'autres, le charmeur de serpent ne réapparaîtra plus qu'au milieu des années 1930 dans l'oeuvre de Majorelle, à l'occasion d'un grand projet de décoration de l'Hôtel de Ville de Casablanca. Pour orner le grand escalier de cet imposant édifice, symbole de la nouvelle capitale économique du pays, c'est à celui qu'on surnomme "le peintre du Maroc" que revient l'honneur de peindre deux larges huiles, de plus de 3,60 sur 4 mètres, représentant des scènes d'Ahouache (Fig. 2, lot 28) et de Moussem (Fig. 2). Pour ces compositions, Majorelle prend le parti d'ignorer les charmes de Casablanca et se consacre à la ville qui a su le séduire dès son arrivée. Au centre du Moussem apparaissent deux charmeurs de serpent, et ce sont les mêmes que nous retrouvons dans l'oeuvre présentée ici.

Etant donnée la lourdeur de la tâche, Majorelle a choisi de peindre ces deux grandes frises dans son nouvel atelier de Marrakech. Pour rendre de la manière la plus fidèle possible les diverses scènes composant l'activité de la place Jamaa El Fna, il fait poser ses modèles dans les jardins de sa propriété et peint des études en s'inspirant de photographies. C'est ainsi que Les charmeurs de serpent, avant de remplir leur rôle dans le Moussem parmi une multitude d'autres figurants, sont mis à l'honneur, seuls et au milieu de cactus, qui ne sont pas sans rappeler ceux qui bordent l'allée menant à l'atelier.

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