Lot Essay
Ces grands masques du nord du Détroit de Torres sont généralement attribués à l'île de Sabai, la plus grande de la région dont tous les masques connus semblent datés du XIXe siècle. Douglas Fraser dans son étude approfondie, Torres Straits Sculpture A Study in Oceanic Primitive Art, New York, 1978, illustre dix-neuf de ces masques, chacun ayant le même visage allongé avec un grand nez fin. Parmi ces dix-neuf exemplaires, six ont été rapportés par Samuel McFarlane de la London Missionary Society dans les années 1870. Deux d'entre eux sont conservés aujourd'hui au British Museum et les quatre autres ont été vendus lors d'une vente aux enchères organisée par la London Missionary Society chez Gerrards en 1875.
Deux de ces six masques sont conservés au Royal Scottish Museum d'Edimbourg et deux ont été achetés par le Museum für Völkerkunde de Dresde, l'un est maintenant dans la collection Jolika au De Young Museum de San Francisco. Parmi les masques illustrés par Fraser, l'un d'entre eux fut rapporté de Thursday Island et donné au Cambridge Museum of Archaeology and Anthropology en 1890 ; un autre fut rapporté par J. Chalmers, également de la London Missionary Society, en 1880, et qui se trouve au Museum für Völkerkunde de Berlin, un autre maintenant au Otago Museum fut donné par Mrs. Gillies en 1903. Un autre masque, qui ne fut pas décrit pas Fraser se trouve dans la collection Barbier-Mueller, il entra dans la collection du Melbourne Aquarium avant 1900 ((Newton, D. (Ed.), Arts des Mers du Sud, Munich et Paris, 1998, pp.236-237, fig.4.).
L'histoire du masque que nous présentons est inconnue jusqu'à sa réapparition chez Bowers à Gilford Castle, County Down dans le nord de l'Irlande, le 7 mars 1990 sous le lot 452, décrit comme "Native carved wood mask". Il fut acheté par le propriétaire actuel qui, comme la maison de vente aux enchères, ne connaissait pas son origine précise. Il y a quelques mois, un ami du propriétaire suggéra de montrer le masque chez Christie's, entre temps la maison Bowers n'était plus en activité et les tentatives pour retrouver le vendeur furent infructueuses. Un échantillon de bois fut envoyé au Royal Botanic Gardens de Kew qui l'identifia comme étant très proche du Cordia subcordata, un bois souvent utilisé pour les sculptures de la région pacifique.
Ces masques étaient utilisés en relation avec la cérémonie mawa, un rite de fertilité célébré après les récoltes qui avait lieu dans les îles de l'ouest du Détroit de Torres. Haddon dans Reports of the Cambridge Anthropological Expedition to Torres Straits, vol.V, Sociology, Magic and Religion of the Western Islanders, Cambridge, 1904, décrit ce rite observé sur Yam, Nagir, Paremar et Saibai et illustre, pl.XVII, les masques Saibai rapportés par Samuel McFarlane et conservés au British Museum. Il écrit que le premier fut réalisé par Goidan, et appartenait aux hommes de Sam et Karbai augud (les clans des hérons du récif et des cassoards) et le second, qui est plus proche de notre masque, fut réalisé par Paneta, et appartenait aux hommes de Umai et Daibau augud (les clans des chiens et des patates douces). Sur l'île de Saibai, la cérémonie se déroulait lorsque la nourriture dans les jardins était mûre. L'apparition de l'étoile kek était le point de départ des cérémonies markai (danses de la mort) puis mawa.
Deux de ces six masques sont conservés au Royal Scottish Museum d'Edimbourg et deux ont été achetés par le Museum für Völkerkunde de Dresde, l'un est maintenant dans la collection Jolika au De Young Museum de San Francisco. Parmi les masques illustrés par Fraser, l'un d'entre eux fut rapporté de Thursday Island et donné au Cambridge Museum of Archaeology and Anthropology en 1890 ; un autre fut rapporté par J. Chalmers, également de la London Missionary Society, en 1880, et qui se trouve au Museum für Völkerkunde de Berlin, un autre maintenant au Otago Museum fut donné par Mrs. Gillies en 1903. Un autre masque, qui ne fut pas décrit pas Fraser se trouve dans la collection Barbier-Mueller, il entra dans la collection du Melbourne Aquarium avant 1900 ((Newton, D. (Ed.), Arts des Mers du Sud, Munich et Paris, 1998, pp.236-237, fig.4.).
L'histoire du masque que nous présentons est inconnue jusqu'à sa réapparition chez Bowers à Gilford Castle, County Down dans le nord de l'Irlande, le 7 mars 1990 sous le lot 452, décrit comme "Native carved wood mask". Il fut acheté par le propriétaire actuel qui, comme la maison de vente aux enchères, ne connaissait pas son origine précise. Il y a quelques mois, un ami du propriétaire suggéra de montrer le masque chez Christie's, entre temps la maison Bowers n'était plus en activité et les tentatives pour retrouver le vendeur furent infructueuses. Un échantillon de bois fut envoyé au Royal Botanic Gardens de Kew qui l'identifia comme étant très proche du Cordia subcordata, un bois souvent utilisé pour les sculptures de la région pacifique.
Ces masques étaient utilisés en relation avec la cérémonie mawa, un rite de fertilité célébré après les récoltes qui avait lieu dans les îles de l'ouest du Détroit de Torres. Haddon dans Reports of the Cambridge Anthropological Expedition to Torres Straits, vol.V, Sociology, Magic and Religion of the Western Islanders, Cambridge, 1904, décrit ce rite observé sur Yam, Nagir, Paremar et Saibai et illustre, pl.XVII, les masques Saibai rapportés par Samuel McFarlane et conservés au British Museum. Il écrit que le premier fut réalisé par Goidan, et appartenait aux hommes de Sam et Karbai augud (les clans des hérons du récif et des cassoards) et le second, qui est plus proche de notre masque, fut réalisé par Paneta, et appartenait aux hommes de Umai et Daibau augud (les clans des chiens et des patates douces). Sur l'île de Saibai, la cérémonie se déroulait lorsque la nourriture dans les jardins était mûre. L'apparition de l'étoile kek était le point de départ des cérémonies markai (danses de la mort) puis mawa.