Lot Essay
Cette table fit partie de l'ameublement réuni par Madame de Pompadour pour son château nouvellement construit de Bellevue, dans les années 1750. Il n'existe aucun inventaire du château du temps ou celle-ci en était propriétaire, mais on sait qu'elle le meubla dès l'achèvement des travaux, à l'automne 1750, en s'adressant principalement au marchand-mercier parisien Lazare Duvaux pour les ébénisteries, chenêts, luminaires et objets montés. Le Livre Journal de celui-ci (conservé quelques années à partir de 1748 ) garde la trace de la plupart des nombreux achats destinés à Bellevue. Avec une certaine confusion toutefois, car s'il est facile de repérer ceux (souvent des objets) pour lesquels Duvaux factura le "port à Bellevue", cela est plus difficile pour ceux qui ne furent pas livrés par le marchand (faisant partie de plus larges transports de meubles ordonnés par la marquise), ou ceux pour lesquels des frais de port sont mentionnés, sans que la destination en soit indiquée. Néanmoins, il est clair que les achats groupés et répétitifs de quantité de meubles à la fois concernent l'ameublement d'un château et de ce fait ne peuvent se rapporter à cette époque qu'à Bellevue. Ainsi trouve-t-on, en date du 19 novembre 1750, la livraison de dix commodes bâties de chêne, plaquées de bois satiné, facturées 580 L, accompagnées de "dix tables à écrire, à tablette & tiroir, garnies de cornets argentés, plaquées en bois satiné, garnies de pieds, entrées et boutons dorés d'or moulu, 580 L". Bien que cela ne soit pas indiqué, il ne pouvait s'agir ici que de Bellevue (la même facture n647 pour Mme de Pompadour mentionnant une lanterne "posée dans l'antichambre du roy"). Deux autres tables à écrire avec tiroir et cornets argentés avaient déjà été livrées en août 1750, au même prix (58 L pièce) pour Bellevue. Les douze tables à écrire de ce modèle restèrent identifiées par la suite comme un ensemble. Madame de Pompadour faisait constamment remettre à neuf les meubles et les bronzes dorés de Bellevue. En décembre 1750, Duvaux factura 200 L pour "les réparations faites à 17 commodes & 12 tables à écrire, rétabli tout à neuf, remise tous les bronzes en couleur, fourni les pièces qui y manquaient" (n681). Par la suite, en août 1751, cet ensemble de douze devait être complété par six autres tables à écrire de même prix ("plaquées et contournées, garnies de pieds et entrées & boutons dorés d'or moulu, avec tablette & cornets argentés, 348 L") .
En 1757, sans doute pour être en mesure de financer la construction de l'Ecole Militaire de Paris (qu'elle paya de ses propres fonds), madame de Pompadour vendit au roi le château de Bellevue, avec une grande partie de son contenu. L'inventaire de ce mobilier fut dressé seulement en avril 1763, lorsqu'il fut enregistré sur le journal du garde-meuble royal (Archives nationales, O1 3317), en même temps que les meubles reçurent une marque à l'encre (BV couronné), avec un numéro d'inventaire.
On retrouve alors décrit, sous le n 45, la série de douze tables évoquée plus haut :
"Etat général des meubles du château de Bellevue, dont partie achetée par le roi avec ledit château et partie fournie depuis ledit achat par le garde-meuble de la couronne, vérifiés pendant les mois d'avril et mai 1763 par Monsieur de Fontanieu
N45. douze tables à écrire de bois satiné à placages, ayant par devant une tablette à coulisse couverte de maroquin bleu et du côté droit un tiroir fermant à clef, garni d'encrier, poudrier de cuivre blanchi, avec entrées de serrure, boutons et chaussons de bronze doré d'or moulu, de 24 à 26 pouces sur 16 à 17 pouces de large et 26 pouces de haut" [Haut. 70,2cm x Larg. 64,8 à 70cm x Prof. 43,2 à 45,9cm].
En 1757, sans doute pour être en mesure de financer la construction de l'Ecole Militaire de Paris (qu'elle paya de ses propres fonds), madame de Pompadour vendit au roi le château de Bellevue, avec une grande partie de son contenu. L'inventaire de ce mobilier fut dressé seulement en avril 1763, lorsqu'il fut enregistré sur le journal du garde-meuble royal (Archives nationales, O1 3317), en même temps que les meubles reçurent une marque à l'encre (BV couronné), avec un numéro d'inventaire.
On retrouve alors décrit, sous le n 45, la série de douze tables évoquée plus haut :
"Etat général des meubles du château de Bellevue, dont partie achetée par le roi avec ledit château et partie fournie depuis ledit achat par le garde-meuble de la couronne, vérifiés pendant les mois d'avril et mai 1763 par Monsieur de Fontanieu
N45. douze tables à écrire de bois satiné à placages, ayant par devant une tablette à coulisse couverte de maroquin bleu et du côté droit un tiroir fermant à clef, garni d'encrier, poudrier de cuivre blanchi, avec entrées de serrure, boutons et chaussons de bronze doré d'or moulu, de 24 à 26 pouces sur 16 à 17 pouces de large et 26 pouces de haut" [Haut. 70,2cm x Larg. 64,8 à 70cm x Prof. 43,2 à 45,9cm].