Lot Essay
" Mais la gaieté de Bou Saâda, c'est le peuple mignon des petites filles. Attifées comme pour une fête costumée, vêtues de robes traînantes de soie bleue ou rouge, portant sur la tête de longs voiles d'or ou d'argent, les sourcils peints, allongés comme un arc au-dessus des deux yeux, les ongles teints, les joues et le front parfois tatoués d'une étoile, le regard hardi et déjà provocant, attentives aux admirations, elles trottinent [...]. On dirait quelque nation de conte de fée, une nation de petites femmes galantes ; car elles ont l'air femme, ces fillettes, femmes par leur toilette, par leur coquetterie éveillée déjà, par les apprêts de leur visage."
Guy de Maupassant, Au Soleil, 1890.
Cette Jeune fille de Bou Saâda semble surgir tout droit de cette apparition que Guy de Maupassant a retranscrite dans son recueil tiré de son long voyage en Algérie, Au Soleil. Bien qu'elle fasse à peine ses premiers pas dans l'adolescence, tout dans son maintien et son expression suggère l'apprentissage d'un nouveau jeu, celui de la séduction. Sa bouche entrouverte laisse apercevoir le début d'un sourire ; son regard, certes timide, ne se défile pas devant celui du peintre ; le geste de ses mains pour dévoiler son visage est plein de grâce. A ses poignets, on peut apercevoir ses khadaids (bracelets) et son front est orné d'un tatouage, caractéristique des femmes de la région.
Contrairement à d'autres portraits de jeunes filles datant de la même époque, l'artiste n'en oublie pas pour autant de mettre également en valeur le côté candide et toujours bien enfantin de la jeune fille. On retrouve d'ailleurs le même modèle dans de nombreuses oeuvres des années 1900 décrivant les jeux d'enfants de Bou Saâda, dont Costume de fête (1907, collection particulière) et Fillette jouant avec son frère (1905, collection particulière).
Nous remercions Monsieur Koudir Benchikou d'avoir confirmé l'authenticité de cette oeuvre.
Guy de Maupassant, Au Soleil, 1890.
Cette Jeune fille de Bou Saâda semble surgir tout droit de cette apparition que Guy de Maupassant a retranscrite dans son recueil tiré de son long voyage en Algérie, Au Soleil. Bien qu'elle fasse à peine ses premiers pas dans l'adolescence, tout dans son maintien et son expression suggère l'apprentissage d'un nouveau jeu, celui de la séduction. Sa bouche entrouverte laisse apercevoir le début d'un sourire ; son regard, certes timide, ne se défile pas devant celui du peintre ; le geste de ses mains pour dévoiler son visage est plein de grâce. A ses poignets, on peut apercevoir ses khadaids (bracelets) et son front est orné d'un tatouage, caractéristique des femmes de la région.
Contrairement à d'autres portraits de jeunes filles datant de la même époque, l'artiste n'en oublie pas pour autant de mettre également en valeur le côté candide et toujours bien enfantin de la jeune fille. On retrouve d'ailleurs le même modèle dans de nombreuses oeuvres des années 1900 décrivant les jeux d'enfants de Bou Saâda, dont Costume de fête (1907, collection particulière) et Fillette jouant avec son frère (1905, collection particulière).
Nous remercions Monsieur Koudir Benchikou d'avoir confirmé l'authenticité de cette oeuvre.