Lot Essay
Dès son arrivée à Bou Saâda en 1884, Etienne Dinet s'attache à retranscrire les activités des enfants de la ville. Il se concentre aussi bien sur les jeux traditionnels - la krouta, le saut à la corde, l'alifou, etc. -, les activités d'intérieur - l'étude, la prière ou la coiffure -, que les taches habituellement confiées aux plus jeunes. L'une d'entre elles, qui consiste à surveiller les troupeaux paissant à l'entrée de la ville, l'a inspiré plus d'une fois, et pas uniquement dans sa peinture. Dans l'une des nouvelles de son recueil Tableaux de la vie arabe paru en 1908, intitulée Jeux d'enfants, il décrit ces apprentis bergers et les douleurs qu'ils infligent au pauvre âne qui les porte. Il commence d'ailleurs par l'anecdote suivante : "L'âne, à qui l'on vantait les délices des jardins du Paradis, répondit: "Si je dois y rencontrer des enfants, je préfère mille fois les supplices de la géhenne, dont les démons seront certainement moins cruels à mon pauvre dos que ces terribles diablotins"" (p. 76). La toile illustrant cette nouvelle (Fig. 1) exprime parfaitement la jouissance cruelle qu'ont les enfants à faire avancer leur monture trop chargée à coups de bâtons.
Dans la version de Jeunes enfants sur un âne présentée ici, il en est tout à fait autrement. Les trois jeunes garons dépeints ne sont en aucun cas saisis en plein jeu. Ils sont plutôt décrits avec une tendresse toute particulière, distillée principalement dans la manière si attachante qu'ils ont de se tenir l'un à l'autre. L'âne lui-même paraît plus serein, son allure est stable et fière. L'image tout entière confirme le constat de Léonce Bénédite dans son article sur Etienne Dinet publié dans L'Art et les Artistes en 1910 (no. 58, p. 163-172) : " Dinet est donc bien le peintre et le poète de la vie arabe. Il a repris et continué la tradition des grands orientalistes de l'école française et il l'a conduite à un point où l'on se demande ce qu'il laisse à dire à ses successeurs " (p. 172).
Dans la version de Jeunes enfants sur un âne présentée ici, il en est tout à fait autrement. Les trois jeunes garons dépeints ne sont en aucun cas saisis en plein jeu. Ils sont plutôt décrits avec une tendresse toute particulière, distillée principalement dans la manière si attachante qu'ils ont de se tenir l'un à l'autre. L'âne lui-même paraît plus serein, son allure est stable et fière. L'image tout entière confirme le constat de Léonce Bénédite dans son article sur Etienne Dinet publié dans L'Art et les Artistes en 1910 (no. 58, p. 163-172) : " Dinet est donc bien le peintre et le poète de la vie arabe. Il a repris et continué la tradition des grands orientalistes de l'école française et il l'a conduite à un point où l'on se demande ce qu'il laisse à dire à ses successeurs " (p. 172).