拍品专文
Importante oeuvre provenant très certainement de l'atelier du Maître d'Awka. Ce nom choisi par Bernard de Grunne, dans son ouvrage Igbo, Monumental Sculptures from Nigeria (Vottem, 2010), se réfère à une photographie prise par George Basden dans un village proche d'Awka, lors de son séjour au Nigeria au début du siècle dernier. Sur celle-ci apparait une statue igbo de style comparable. Ce même auteur décrit la production de ce sculpteur et énumère ses réalisations. Parmi ce corpus restreint, citons deux statues de la collection Anne et Jacques Kerchache (Kerchache, J., Paudrat, J.-L., Stephan, L., Art of Africa, New York, 1993, fig. 104) et deux autres exemplaires de l'ancienne collection du Prince Sadruddin Aga Khan (Vente Sotheby's, New York, 27 Juin 1983, lot 29). Cet atelier se distingue par un certain naturalisme du visage présentant des traits expressifs et un modelé très travaillé. Les statues alusi étaient conservées en grande nombre au coeur des sanctuaires igbo destinés à honorer les ancêtres. Il est ainsi vraisemblable que les sculptures attribuées au Maître d'Awka proviennent toutes du même sanctuaire. Cette statue présente une coiffure typique des femmes igbo (Cole, H., Aniakor, C., Igbo Arts, Community and Cosmos, 1984, fig. 63) que l'on retrouve également sur certains masques agboho mmuo (fig.232). La zone hachurée de couleur sombre correspond aux scarifications rituelles ornant le front des igbo. De lourds bracelets ceignent les avant-bras et les chevilles de la figure. Une épaisse patine croûteuse et polychrome recouvert cette oeuvre monumentale.