CÔTE D'IVOIRE

Cf. Kerchache, J., Paudrat, J.L., Stephan, L., L'art africain, Paris, 1988, p.382, fig.361 pour un masque similaire rapporté lors de la mission Henri Labouret en 1936 et conservé au musée du Quai Branly (inv.71.1938.18.257). D'après la notice de l'époque ce masque kogué aurait été fabriqué par le forgeron pour la société des vieillards Mesi. D'après les auteurs, il est probable que le côté effrayant de ce masque ait pour rôle d'inciter les guerriers à se tenir toujours sur leur garde afin de se défendre contre un nouvel attaquant ou à attaquer eux-mêmes les membres d'un clan adverse.
La face impressionnante de notre masque présente une large bouche ouverte sur des dents menaçantes taillées en pointe de diamant, une épaisse croûte sacrificielle couvre la moitié du visage et de même que le masque de la mission Labouret il est sculpté dans un bois extrêmement dur et montre la même grande ancienneté.
Susan Vogel fit ce commentaire dans le catalogue de la Collection Hubert Goldet : "Sa forme est remarquable : son cri silencieux est éloquent ; son visage, expressif, composé avec un grand sens de l'économie, pour les yeux de deux fentes et pour la bouche d'un trou bordé de dents. Investi de sens, ce masque représentait un singe, sorte de provocateur qui se produisait lors des spectacles de danse. Fouettant les spectateurs, renversant récipients et ordures, il passait outre toute hiérarchie sociale."