VASE "GRAMMONT BOUTEILLE" OU "GRAMMONT OVALE" EN PORCELAINE DURE DE SEVRES DU XVIIIEME SIECLE
LES PORCELAINES DE SEVRES DU DUC DE GRAMONT A DECOR IMITANT LA LAQUE (LOTS 109 ET 110) Antoine VII (1722-1801), duc de Gramont était le fils de Louis de Gramont et de Geneviève de Gontaut-Biron. Il épouse successivement Marie Louise Victoire de Gramont en 1739, Béatrice de Choiseul en 1759 puis Marie Henriette du Merle en 1794. D'après l'ouvrage de Raymond Ritter, La maison de Gramont 1040 - 1967, Vol. II, p.419 à 553, Antoine VII de Gramont était doué d'une imagination "ardente et maladive" et "se lança dans de folles dépenses" (p.423). Suivant les documentations, l'orthographe de ce nom de famille est variable; on trouve Gramont, Gramond on encore Grammont. Entre 1787 et 1790 un nombre très important de pièces en porcelaine dure et à décor or et platine sur fond noir imitant la laque est produit pour le duc de Gramont. Cette commande comprenait de nombreux vases et bouteilles dont les noms de formes utilisaient son nom ("vase Grammont bouteille", "vase Grammont ovale", "vase Grammont à monter", "vase Grammont à côtés, "vase Grammont bouteille à pans") mais également des tasses et sous-tasses. Les formes des vases sont directement inspirées de formes chinoises ou japonaises, comme le note Selma Schwartz (Schwartz Porcelain, The Lacquer Craze and its Impact on European Porcelain, Allemagne, 2004, p. 101) et on trouve sur certains des dessins préparatoires conservés aux archives de Sèvres - Cité de la Céramique, la mention manuscrite d'après un model donné par le duc de Gramond. Finalement entre 1787 et 1791, la manufacture va lui livrer environ 70 vases. Même si le décor de ces vases n'est pas mentionné dans les registres des ventes, Selma Schwartz dans la même publication et au gré de ses recherches, ne peut que rapprocher notamment le groupe conservé à Belton House de cette prestigieuse commande même si une partie ne devait avoir qu'un décor monochrome. Ce type de décor imitant la laque n'a été produit que pendant environ quinze ans à partir de 1790; il est intéressant de constater que le duc de Gramont aurait été un des premiers commanditaires majeurs. Il apparait également que même si ces décors de chinoiseries s'inspirent de gravures d'après Jean-Baptiste Pillement, ils n'en sont finalement que des interprétations. Les peintres et doreurs réputés pour avoir effectués un tel travail à la manufacture sont Nicolas Bulidon (1763-92), Jean-Jacques Dieu (1777-91; 1794-98 et 1801-11), Joseph-Léon Jullien (1785-87; 1788-91 et 1797), Jean-Baptiste-Etienne-Nicolas Noualhier (1779-82 et 1786-91), Etienne-Gabriel Girard (1762-1800), Louis-Antoine Le Grand (1776-1817) et Etienne-Henry Le Guay (1748-49 et 1751-96). D'autres vases sont conservés dans les collections royales anglaises, à Belton House (Lincolnshire), au Metropolitain Museum of Art de New York, au musée de l'Ermitage (Saint Pétersbourg) et au château de Versailles (Grand Trianon). Le fonds Gramont, déposé aux Archives Nationales, n'étant pas accessible, nous n'avons pas eu la possibilité de vérifier si toutes ces pièces avaient par exemple été produites pour agrémenter le décor d'une pièce particulière dans l'une des maisons du duc, ou même de trouver une mention relative à leur vente! Nous savons qu'en date du 11 janvier 1794 des ventes importantes du mobilier du duc de Gramont sont organisées à Paris mais aucune de ces pièces n'apparaît dans ces catalogues. En revanche, dans le catalogue de vente du Mont de Piété de Paris en date du 18 avril 1803 on trouve: 339. = Douze pièces de porcelaine de Sèvres de différentes formes, telles que Buires, Cornet, Bouteilles à six pans, forme de gourde; autre à long goulot, etc. avec dessins chinois, tracés en or sur fond noir imitant la laque du Japon. Peut-on en déduire que lors de cette période troublée le duc les y aient déposées et qu'elles y soient restées après son décès en 1801, ses héritiers ne les ayant jamais récupérées? Toujours est-il qu'une mention manuscrite sur le catalogue nous permet de connaitre le nom de l'acheteur, pour la somme de 1000 [francs] Laroche probablement d'ailleurs l'expert de la vente H. Delaroche. C'est alors et ainsi que ce prestigieux ensemble commence à être dispersé au gré des ventes, pour la répartition que nous connaissons en partie seulement aujourd'hui.
VASE "GRAMMONT BOUTEILLE" OU "GRAMMONT OVALE" EN PORCELAINE DURE DE SEVRES DU XVIIIEME SIECLE

CIRCA 1790, MARQUE EN OR AUX DEUX L ENTRELACES

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VASE "GRAMMONT BOUTEILLE" OU "GRAMMONT OVALE" EN PORCELAINE DURE DE SEVRES DU XVIIIEME SIECLE
CIRCA 1790, MARQUE EN OR AUX DEUX L ENTRELACES
Piriforme, à décor or et platine de chinois dans des paysages lacustres avec habitations et animaux se détachant sur un fond noir, le col à décor de clochettes et grelots suspendus à un ruban entrelacé dans une frise de grecques, filet or sur le bord, petites usures
Hauteur: 23 cm. (9 in.)
Provenance
Très certainement une des onze bouteilles livrées en 1790 au duc de Gramont à décor imitant la laque.
Celle-ci formant certainement la paire avec la bouteille conservée dans les collections du Musée de l'Ermitage.
Further details
AN 18TH CENTURY SEVRES (HARD-PASTE) PORCELAIN BLACK-GROUND GILT AND PLATINUM CHINOISERIES VASE

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Camille Rousselle
Camille Rousselle

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Lot Essay

La bouteille qui est très certainement le pendant de notre lot est conservée dans les collections du Musée de l'Ermitage, et est illustrée par Nina Birioukova et Natalia Kazakevitch, dans La porcelaine de Sèvres du XVIIIème siècle, Catalogue de la collection, Saint Pétersbourg, 2005, p. 110, fig. 37.

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