Lot Essay
Ce cimier ciwara est peut-être l'un des plus célèbres au monde. Il passa entre les mains de personnalités incontournables de l'histoire des collections d'art africain, fut publié dans de nombreux ouvrages faisant aujourd'hui références, et enfin fut exposé lors de l'exposition-évènement au Museum of Modern Art de New York en 1935.
Véritable pionnier, Antony Innocent Moris, dit le Père Moris (1866-1951), fut l'un des premiers marchands et collectionneurs d'art tribal. A sa mort, Charles Ratton immortalisa sa collection en photographiant les objets qui avaient au fur et à mesure envahi son appartement parisien jusqu'au plafond (Voir Lehuard, R., Revue Arts d'Afrique Noire, n.46 et 1983, pp.36-41). Le Père Moris découvrit l'exotisme lors de la Campagne du Tonkin, à laquelle il participa durant 5 ans. Plus tard, la rencontre de Moris avec l'illustre marchand britannique Oldman fut une révélation, un véritable coup de foudre pour l'art primitif. Il ouvrit une boutique rue Victor Massé qui devint rapidement un lieu de passage pour les anciens coloniaux et un lieu de rencontre pour les amateurs, principalement des artistes à l'époque. Charles Ratton ainsi que Paul Guillaume achetèrent leurs premiers objets dans cette boutique. Le Père Moris est considéré comme ayant été le premier marchand d'art tribal à Paris.
Frank W. Crowninshield (1872-1947) fut l'un des premiers ambassadeurs de l'avant-garde aux Etats-Unis. Il fut le rédacteur en chef de Vanity Fair de 1914 à 1936, magazine lui ayant servi à promouvoir ses goûts novateurs. Il semblerait que son attrait pour l'art africain soit né au contact de l'art impressionniste et moderne. Sa position de co-organisateur de l'Armory Show de New York, dès les années 1920, lui permit de rassembler une importante collection de tableaux. Très au fait des tendances artistiques européennes, il savait que des artistes tels que Picasso et Braque appréciaient la statuaire africaine. En 1925, Crowninshield embauche J. Graham afin de se charger de ses acquisitions d'art africain. Ce dernier permit à la collection d'être en partie présentée lors de l'exposition historique African Negro Art au Museum of Modern Art de New York en 1935. Le cimier ciwara de la collection Aitken y était exposé. Par la suite, Graham et Crowninshield multiplièrent les publications et les expositions sur le sujet, notamment dans la galerie de Jacques Seligmann (1858-1923), à New York, en 1936.
Russell B. Aitken, homme raffiné et passionné d'art, fut très impressionné quand, à l'âge de 25 ans, il visita l'exposition de 1935 au Museum of Modern Art. Au cours des cinq années suivantes, Aitken acquis les cinq plus belles pièces de sa collection dont deux ayant figuré à l'exposition : notre cimier ciwara et le cavalier Yoruba (lot 53).
Socle Inagaki.
Véritable pionnier, Antony Innocent Moris, dit le Père Moris (1866-1951), fut l'un des premiers marchands et collectionneurs d'art tribal. A sa mort, Charles Ratton immortalisa sa collection en photographiant les objets qui avaient au fur et à mesure envahi son appartement parisien jusqu'au plafond (Voir Lehuard, R., Revue Arts d'Afrique Noire, n.46 et 1983, pp.36-41). Le Père Moris découvrit l'exotisme lors de la Campagne du Tonkin, à laquelle il participa durant 5 ans. Plus tard, la rencontre de Moris avec l'illustre marchand britannique Oldman fut une révélation, un véritable coup de foudre pour l'art primitif. Il ouvrit une boutique rue Victor Massé qui devint rapidement un lieu de passage pour les anciens coloniaux et un lieu de rencontre pour les amateurs, principalement des artistes à l'époque. Charles Ratton ainsi que Paul Guillaume achetèrent leurs premiers objets dans cette boutique. Le Père Moris est considéré comme ayant été le premier marchand d'art tribal à Paris.
Frank W. Crowninshield (1872-1947) fut l'un des premiers ambassadeurs de l'avant-garde aux Etats-Unis. Il fut le rédacteur en chef de Vanity Fair de 1914 à 1936, magazine lui ayant servi à promouvoir ses goûts novateurs. Il semblerait que son attrait pour l'art africain soit né au contact de l'art impressionniste et moderne. Sa position de co-organisateur de l'Armory Show de New York, dès les années 1920, lui permit de rassembler une importante collection de tableaux. Très au fait des tendances artistiques européennes, il savait que des artistes tels que Picasso et Braque appréciaient la statuaire africaine. En 1925, Crowninshield embauche J. Graham afin de se charger de ses acquisitions d'art africain. Ce dernier permit à la collection d'être en partie présentée lors de l'exposition historique African Negro Art au Museum of Modern Art de New York en 1935. Le cimier ciwara de la collection Aitken y était exposé. Par la suite, Graham et Crowninshield multiplièrent les publications et les expositions sur le sujet, notamment dans la galerie de Jacques Seligmann (1858-1923), à New York, en 1936.
Russell B. Aitken, homme raffiné et passionné d'art, fut très impressionné quand, à l'âge de 25 ans, il visita l'exposition de 1935 au Museum of Modern Art. Au cours des cinq années suivantes, Aitken acquis les cinq plus belles pièces de sa collection dont deux ayant figuré à l'exposition : notre cimier ciwara et le cavalier Yoruba (lot 53).
Socle Inagaki.