![SAND, George (1804-1876). Lettre autographe, non signée, à Gustave Flaubert. [Nohant, 5 juillet 1872].](https://www.christies.com/img/LotImages/2012/PAR/2012_PAR_03518_0040_000(sand_george_lettre_autographe_non_signee_a_gustave_flaubert_nohant_5_j061647).jpg?w=1)
Details
SAND, George (1804-1876). Lettre autographe, non signée, à Gustave Flaubert. [Nohant, 5 juillet 1872].
3 pages in-8 (205 x 132 mm) sur un double feuillet. Encre sur papier au chiffre à froid "G.S." (Petite déchirure avec manque à l'angle inférieur du second feuillet.)
LONGUE ET JOLIE LETTRE ADRESSÉE À FLAUBERT LE JOUR DE SON ANNIVERSAIRE.
George Sand est en réalité née le 1er juillet 1804 (12 messidor an XII) mais crut longtemps être née le 5. Une mauvaise conversion du calendrier révolutionnaire a en effet longtemps semé le doute mais elle a toujours mentionné son anniversaire comme étant le 5 juillet.
En 1859, elle rencontre pour la première fois Flaubert à Paris. Avec lui "commence une amitié exemplaire; ils échangeront pendant treize ans une correspondance que rendent passionannte leurs oppositions mêmes" (G. Lubin. Album Sand. Paris: Nrf, 1973, p. 200).
"C'est aujourd'hui que je veux t'écrire, 68 ans. Santé parfaite, malgré la coqueluche qui me laisse dormir depuis que je la plonge tous les jours dans un petit torrent furibond, froid comme glace. Cela bouillonne dans les pierres, les fleurs, les grandes herbes sous un ombrage délicieux, c'est une baignoire idéale. Nous avons eu des orages terribles, le tonnerre est tombé dans notre jardin, et notre ruisseau d'Indre est devenu un gave des Pyrénées. Ce n'est pas désagréable. Quel été splendide ! Les graminées ont sept pieds de haut, les blés sont des nappes de fleurs. Le paysan trouve qu'il y en a trop, mais je le laisse dire, c'est si beau ! Je vais à la rivière à pied, je me mets toute bouillante dans l'eau glacée. Le médecin trouve que c'est fou, je le laisse dire aussi [...] Es-tu en route pour les Pyrénées ? Ah ! Je t'envie, je les aime tant ! J'y ai fait des courses insensées, mais je ne connais pas Luchon, est-ce beau aussi ? Tu n'iras pas là sans aller voir le cirque de Gavarnie, et le chemin qui y conduit ? Est-ce que tu te rappelles qu'il y a des éditeurs, des directeurs de théâtre des lecteurs et des publics, quand tu cours le pays ? Moi j'oublie tout, comme quand Pauline Viardot chante [...]." Cette lettre est publiée par Georges Lubin in George Sand. Correspondance (Paris: Garnier, 1964), tome XXIII, p. 149.
3 pages in-8 (205 x 132 mm) sur un double feuillet. Encre sur papier au chiffre à froid "G.S." (Petite déchirure avec manque à l'angle inférieur du second feuillet.)
LONGUE ET JOLIE LETTRE ADRESSÉE À FLAUBERT LE JOUR DE SON ANNIVERSAIRE.
George Sand est en réalité née le 1er juillet 1804 (12 messidor an XII) mais crut longtemps être née le 5. Une mauvaise conversion du calendrier révolutionnaire a en effet longtemps semé le doute mais elle a toujours mentionné son anniversaire comme étant le 5 juillet.
En 1859, elle rencontre pour la première fois Flaubert à Paris. Avec lui "commence une amitié exemplaire; ils échangeront pendant treize ans une correspondance que rendent passionannte leurs oppositions mêmes" (G. Lubin. Album Sand. Paris: Nrf, 1973, p. 200).
"C'est aujourd'hui que je veux t'écrire, 68 ans. Santé parfaite, malgré la coqueluche qui me laisse dormir depuis que je la plonge tous les jours dans un petit torrent furibond, froid comme glace. Cela bouillonne dans les pierres, les fleurs, les grandes herbes sous un ombrage délicieux, c'est une baignoire idéale. Nous avons eu des orages terribles, le tonnerre est tombé dans notre jardin, et notre ruisseau d'Indre est devenu un gave des Pyrénées. Ce n'est pas désagréable. Quel été splendide ! Les graminées ont sept pieds de haut, les blés sont des nappes de fleurs. Le paysan trouve qu'il y en a trop, mais je le laisse dire, c'est si beau ! Je vais à la rivière à pied, je me mets toute bouillante dans l'eau glacée. Le médecin trouve que c'est fou, je le laisse dire aussi [...] Es-tu en route pour les Pyrénées ? Ah ! Je t'envie, je les aime tant ! J'y ai fait des courses insensées, mais je ne connais pas Luchon, est-ce beau aussi ? Tu n'iras pas là sans aller voir le cirque de Gavarnie, et le chemin qui y conduit ? Est-ce que tu te rappelles qu'il y a des éditeurs, des directeurs de théâtre des lecteurs et des publics, quand tu cours le pays ? Moi j'oublie tout, comme quand Pauline Viardot chante [...]." Cette lettre est publiée par Georges Lubin in George Sand. Correspondance (Paris: Garnier, 1964), tome XXIII, p. 149.