PAIRE DE "PETITS SEAUX POUR GLACE" EN PORCELAINE DE TOURNAI DE LA FIN DU XVIIIEME SIECLE
La collection G. Ephis (Lots 3 à 13) Constituée sur une période d'un siècle, la " Collection G. Ephis" trouve son origine avec L. Bachelier (1862-1947). Parti vers 1880 aux Indes, il y fait fortune dans le commerce du jute. Avec des bureaux Calcutta et à Londres il obtient le monopole de la vente du jute en France et constitue une importante collection d'objets d'art dont les céramiques Orientales et Europ,éennes. Tout comme lui, ses descendants, grands voyageurs et collectionneurs éclairés, n'ont de cesse de la développer et de la diversifier pour finalement donner une illustration parfaite de ce domaine: de la porcelaine asiatique aux céramiques contemporaines européennes, en passant par de nombreux centres européens des XVIIe et XVIIIe siècles. Elle présente ainsi non seulement une grande homogénéité mais aussi une grande compréhension des nombreuses influences entre tous ces centres. Les porcelaines tendres françaises présentées dans ce catalogue illustrent le haut niveau de séléction des pièces de la collection, sélection souvent révélatrice d'un long cheminement dü à des générations successives de collectionneurs. Elles mettent en exergue leur esthétique, raret,é et leur interët historique. Au-delà des grandes manufactures de porcelaines europ,éennes telle Sèvres ou Meissen, elle s'int,éresse plutôt aux pièces majeures de la porcelaine française créées au milieu du XVIII siècle Saint-Cloud, Villeroy, Mennecy, Chantilly, et Tournai. Le service du duc d'Orléans (lots 3 à 5) Louis-Philippe-Egalité (1747- 1793), duc d'Orléans Descendant direct de Monsieur, frère de Louis XIV, et donc cousin du roi Louis XVI, il épouse en 1769 Louise-Marie-Adélaïde de Bourbon-Penthièvre. Installé à Paris au Palais Royal, il reçoit d'une manière somptueuse lors de grands soupers les soirs d'opéra. C'est dans cette optique qu'il commande en 1787 à Tournai un service de 1593 pièces "en oiseaux de Buffon et or". Réalisé de 1787 à 1792, il lui est livré très peu de temps avant son décès en 1793. Criblé de dettes et n'ayant sans doute pas acquitté les factures du service, c'est probablement à ce moment-là qu'il est dispersé et en partie acquis par Fogg, un marchand anglais qui revend 600 pièces au Prince de Galles (futur George IV) une dizaine d'années plus tard; ces pièces sont encore aujourd'hui conservées dans les collections royales au château de Windsor. Le goût pour la porcelaine de Tournai du duc d'Orléans La manufacture de Tournai est fondée en 1750 par Francois-Joseph Peterinck. Dès 1751 elle bénéficie de la protection de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche qui lui accorde l'exclusivité de la fabrication de la porcelaine dans les Pays Bas, et reçoit en 1752 le titre de manufacture impériale et royale. Dès son ouverture, elle produit des services de table et une grande variété de décors. En 1763, Peterinck engage Michel-Henri-Joseph Duvivier, peintre venant de Chelsea. Cette production de plus en plus somptueuse trouve son paroxysme dans le goût néoclassique et un engouement pour les sciences, notamment la botanique et l'ornithologie; c'est véritablement le Siècle des Lumières. En homme de son temps, le duc d'Orléans commande un service au goût du jour. Ce programme est très ambitieux et illustre de nombreuses influences dans ses formes (Sèvres, Wedgwood, Meissen, Vienne). Celles-ci répondent aux quatre moments du repas: les potages, les entrées, les plats et les desserts. Une dernière partie est consacrée aux boissons chaudes que l'on sert dans les salons. La structure du décor et le décor lui-même sont quant à eux directement inspirés des productions de Sèvres notamment d'un service appelé "Lefébure". Le décor, composé de divers éléments, incorpore notamment des oiseaux inspirés des ouvrages de Buffon et de Seligmann que Joseph Mayer, directeur des peintres, avait pu consulter dans la bibliothèque de Tournai. Pour les pièces plus singulières que sont les jattes à punch et les seaux à glace, les insectes sont remplacés par des têtes à l'antique d'après des dessins de Jean-Ange Canini. Pour une étude complète de ce service voir par Claire Dumortier et Patrick Habets, Porcelaine de Tournai, Le service d'Orléans, Bruxelles, 2004; et le catalogue d'exposition par Claire Dumortier, La table du prince: le service d'Orléans en porcelaine de Tournai, Musées Royaux d'art et d'histoire, Bruxelles, octobre 2004 - février 2005.
PAIRE DE "PETITS SEAUX POUR GLACE" EN PORCELAINE DE TOURNAI DE LA FIN DU XVIIIEME SIECLE

CIRCA 1787-92

Details
PAIRE DE "PETITS SEAUX POUR GLACE" EN PORCELAINE DE TOURNAI DE LA FIN DU XVIIIEME SIECLE
CIRCA 1787-92
De forme tronconique avec quatre anneaux en relief rehaussés de filets or, à décor polychrome et or de cartouches superposés représentant un oiseau, un profil à l'antique et un insecte, intercalés avec une frise de rinceaux or sur un fond bleu, filet or sur le bord
Hauteur: 6 cm. (2 3/8 in.) (2)
Exhibited
240 pièces exceptionnelles en porcelaine de Tournai, musée des Arts Décoratifs, Tournai, octobre-novembre 1992.
Des porcelaines et des oiseaux, musée des Beaux Arts, Tournai, septembre-octobre 1995.
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A PAIR OF LATE 18TH CENTURY TOURNAI PORCELAIN ICE CUPS

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Lot Essay

Les "petits seaux pour glace" sont une réduction des seaux qui existent en trois grandeurs. Il en fut produit soixante-deux de cette dimension pour ce service. Tous les autres exemplaires sont à priori conservés dans des collections publiques (deux exemplaires sont au Metropolitan Museum of Art à New York et deux au musée d'Art et d'Histoire de Bruxelles) et privées (vingt-huit dans les collections royales à Windsor).

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