Lot Essay
Bernard Molitor, maître en 1787, exécuta des meubles de qualité exceptionnelle. Peu de temps avant la Révolution, il reçoit plusieurs commandes de la famille royale et de la reine elle-même avec le parquet de son boudoir au château de Fontainebleau. Le vocabulaire décoratif de Molitor peut être qualifié de "masculin" en ce qu'il utilise souvent frises de palmettes stylisées, griffons ailés affrontés ou ébène dès le règne de Louis XVI.
Il passe la Révolution sans trop d'encombres malgré la fuite de sa riche clientèle. Il continue à livrer au Mobilier impérial puis royal tout en ayant tendance à réutiliser les éléments décoratifs qui firent sa célébrité avant 1789.
LA THéMATIQUE MARTIALE
Dans les années 1760, une réaction à l'art Rocaille se met en place entrainant un renouveau stylistique. Le premier décor martial né de cette réaction néoclassique est surement celui du Café militaire réalisée par Claude-Nicolas Ledoux en 1762 et aujourd'hui conservé au musée Carnavalet à Paris. Autre haut lieu, la chambre du comte d'Artois au château de Bagatelle réalisée en 1778 simule une tente militaire grâce à des étoffes soutenues par des montants en faisceaux de licteur. Des dessins attribués à Bellanger ou Dugourc (conservés à Bibliothèque nationale, reproduits dans Claude Arnaud et al, La folie d'Artois, Antiquaires à Paris, Paris, 1988, pp. 132 et 133) montrent que ces faisceaux sont utilisés sur les murs mais également sur les montants de la glace et du lit.
Concernant le mobilier, plusieurs commandes majeures doivent être citées. Mentionnons tout d'abord l'impressionnante commode aux faisceaux de Guillaume Benneman livrée par Hauré pour le Cabinet du Conseil de Louis XVI à Compiègne (aujourd'hui au château de Fontainebleau, inv. F1049C), ou encore le bureau plat de Stöckel pour le comte de Provence conservé à l'Assemblée Nationale. Une autre commode aux montants simulant des faisceaux en bois peint vert bronze réalisée vers 1795 est conservée au musée Carnavalet (inv. MB 202). Rapprochons également ces réalisations d'un dessin de Pierre-Louis-Arnulphe Duguers de Montrosier (1758-1806) d'une table à huit pieds en faisceaux de licteur, avec les haches en ceinture, présent dans son recueil Les meubles, pendules et candélabres, composés et exécutés par L. DUGUERS. Une commode en placage d'ébène avec les mêmes montants que notre secrétaire ainsi qu'un dessus de marbre gris turquin et estampillée Antoine-Pierre Jacot est conservée dans une collection privée française. Cette dernière pouvait à l'origine former suite avec le présent lot.
Notre secrétaire à abattants s'inscrit donc dans cette lignée d'originalités, alliant massivité et finesse.
Il passe la Révolution sans trop d'encombres malgré la fuite de sa riche clientèle. Il continue à livrer au Mobilier impérial puis royal tout en ayant tendance à réutiliser les éléments décoratifs qui firent sa célébrité avant 1789.
LA THéMATIQUE MARTIALE
Dans les années 1760, une réaction à l'art Rocaille se met en place entrainant un renouveau stylistique. Le premier décor martial né de cette réaction néoclassique est surement celui du Café militaire réalisée par Claude-Nicolas Ledoux en 1762 et aujourd'hui conservé au musée Carnavalet à Paris. Autre haut lieu, la chambre du comte d'Artois au château de Bagatelle réalisée en 1778 simule une tente militaire grâce à des étoffes soutenues par des montants en faisceaux de licteur. Des dessins attribués à Bellanger ou Dugourc (conservés à Bibliothèque nationale, reproduits dans Claude Arnaud et al, La folie d'Artois, Antiquaires à Paris, Paris, 1988, pp. 132 et 133) montrent que ces faisceaux sont utilisés sur les murs mais également sur les montants de la glace et du lit.
Concernant le mobilier, plusieurs commandes majeures doivent être citées. Mentionnons tout d'abord l'impressionnante commode aux faisceaux de Guillaume Benneman livrée par Hauré pour le Cabinet du Conseil de Louis XVI à Compiègne (aujourd'hui au château de Fontainebleau, inv. F1049C), ou encore le bureau plat de Stöckel pour le comte de Provence conservé à l'Assemblée Nationale. Une autre commode aux montants simulant des faisceaux en bois peint vert bronze réalisée vers 1795 est conservée au musée Carnavalet (inv. MB 202). Rapprochons également ces réalisations d'un dessin de Pierre-Louis-Arnulphe Duguers de Montrosier (1758-1806) d'une table à huit pieds en faisceaux de licteur, avec les haches en ceinture, présent dans son recueil Les meubles, pendules et candélabres, composés et exécutés par L. DUGUERS. Une commode en placage d'ébène avec les mêmes montants que notre secrétaire ainsi qu'un dessus de marbre gris turquin et estampillée Antoine-Pierre Jacot est conservée dans une collection privée française. Cette dernière pouvait à l'origine former suite avec le présent lot.
Notre secrétaire à abattants s'inscrit donc dans cette lignée d'originalités, alliant massivité et finesse.