COROT Jean-Baptiste (1796-1875). Lettre autographe signée à son ami le peintre paysagiste et homme politique nantais Charles Le Roux (1814-1895). Paris : le 29 janvier 1855. 2 1/2 pages in-8 à l'encre brune et deux esquisses sur papier bleuté.
COROT Jean-Baptiste (1796-1875). Lettre autographe signée à son ami le peintre paysagiste et homme politique nantais Charles Le Roux (1814-1895). Paris : le 29 janvier 1855. 2 1/2 pages in-8 à l'encre brune et deux esquisses sur papier bleuté.

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COROT Jean-Baptiste (1796-1875). Lettre autographe signée à son ami le peintre paysagiste et homme politique nantais Charles Le Roux (1814-1895). Paris : le 29 janvier 1855. 2 1/2 pages in-8 à l'encre brune et deux esquisses sur papier bleuté.

PRÉCIEUSE ET TRÈS IMPORTANTE LETTRE DU PEINTRE ENRICHIE DE CROQUIS DE DEUX DE SES OEUVRES PRÉSENTÉES AU SALON DE 1855. Il répond à un ami : "Mon cher Leroux j'ai reçu votre lettre qui m'a fait bien plaisir et il y a bien longtemps que je ne vous ai lu". Ayant appris que celui-ci renonçait à un voyage prévu à Paris, il le prévient : "je pense aller vous faire une visite d'une huitaine mais je ne sais pas encore l'époque, devant aller en Normandie et dans les Cotes du Nord dans la même course. Enfin, vous serez prévenu et j'aurai grand plaisir à vous voir lors de mon passage". Puis il évoque le choix du nombre de tableaux, pour l'exposition annuelle de l'Académie des Beaux-Arts, c'est-à-dire le "Salon" de Paris qui conïcide cette année avec la première exposition universelle de 1855 : "Je me suis laissé dire que le nombre n'était pas limité, seulement je ne suis pas pour envoyer des anciens. Je n'enverrais que des nouveaux faits. J'en aurais cinq." À la fin de sa lettre, il évoque ses dernières peintures et l'accueil que leur ont fait quelques amis : "Les amis qui viennent à la maison paraissent contens de ce que j'ai fait. J'en ai un grand de huit pieds dont vous trouverez ci-dessous le croquis et quatre autres de dimensions plus modestes". Jean-Baptiste Corot a tracé deux esquisses au recto du second feuillet à côté desquelles il a indiqué les dimensions "8 pieds" et "4 pieds". Le tracé de l'artiste montre, au moyen de vifs traits de plume, les volumes de ces tableaux qui sont structurés par les masses des arbres et les reliefs du paysage. Dans le premier de ces deux croquis, accompagné de la mention "effet du matin", on reconnait effectivement son tableau Inondation, ou effet du matin qui sera exposé pendant l'exposition universelle. Quant au second, on distingue nettement, toujours à l'ombre d'un arbre imposant, le tracé d'une route qui part en diagonale vers la gauche du tableau, il s'agit de son oeuvre La Charrette ou Souvenir de Marcoussis. Cette lettre importante correspond à une période charnière dans la carrière de Corot qui délaisse désormais les portraits pour se consacrer presque exclusivement aux paysages. Avant l'exposition, il ne faisait pas encore partie des quatre peintres officiels, Delacroix, Ingres Horace Vernet et Descamps à chacun desquels une salle entière du palais des Beaux-arts avait été consacrée pour y exposer une quarantaine d'oeuvres. Mais le Souvenir de Marcoussis, présent sous forme d'esquisse dans cette importante lettre, retint l'attention de l'empereur Napoléon III. Le souverain acheta l'oeuvre et fit attribuer à Corot une "médaille d'or de première classe". Dorénavant Corot devient un des peintres les plus réputés d'Europe.

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Clémentine Robert
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