Lot Essay
Anne Leurquin (in Debbaut, 1988) explique que ce type d'objet était porté lors des rituels par les prêtres du dieu Eshu, à l'épaule ou à la ceinture. Eshu incarne la divinité la plus complexe au sein du panthéon yorouba. Il intervient dans tous les cultes et y joue des rôles différents. Il est le messager des dieux. Ses prêtres arborent le même type de coiffures nattées que ces deux statuettes. Leurquin précise que "le personnage masculin porte à la bouche une flûte rituelle, réservée à ce dieu. De forme phallique, elle connote la sexualité débordante et inféconde qui caractérise le dieu, l'abondance des cauris signifie que le dieu apporte aussi la richesse". Voir Drewal, Pemberton, Abiodun & Wardwell (1989, p.29) pour un objet similaire provenant de la collection Sol et Josephine Levitt ainsi que la photographie in-situ par Pemberton III d'une prêtresse d'Eshu. La présence de deux personnages de sexe opposé indique, d'après ces auteurs, qu'Eshu a le pouvoir de rassembler les opposés dans une relation fructueuse.