Lot Essay
Les représentations de lion en ivoire sont extrêmement rares au sein de la production kongo. Citons les deux seuls autres exemplaires connus: la tête de lion surmontant un corps humain de la collection Paul et Ruth Tishman, aujourd'hui conservée au National Museum of African Art (Smithsonian Institution, Washington, inv.2005-6-33), et la tête de lion publiée dans l'ouvrage de Felix (2011, p.185). L'auteur nous explique que ces ivoires servaient à orner les objets de prestige tels que les sceptres, trompes, cannes, chasse-mouches, épées, etc. La plupart d'entre eux ayant perdu leur partie fonctionnelle, nous ne pouvons que supposer leur utilisation originelle. Ces manches ou pommeaux, sculptés avec virtuosité dans un matériau de choix, l'ivoire d'éléphant, ornaient très certainement des outils rituels ou des emblèmes d'autorité de grandes importances. Comme indiqué précédemment, l'iconographie kongo présente peu de représentations de lion. Cette rareté ainsi que le traitement très stylisé de l'animal s'explique, d'après Felix, par l'absence total de ce félin dans la région Bas-Kongo. D'après lui, les pommeaux d'épées européennes du XVIII-XIXème siècle (cf. Felix, 2011, fig.906) auraient certainement inspiré les artistes kongo à orner leurs regalia de tête de lion.