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Details
SAND, George (1804-1876). Lettre autographe, signée "George", à Étienne Arago. "Nohant 11.9.49".
5 pages in-12 (210 x 135 mm) sur deux doubles feuillets. Encre sépia sur papier. (Pliures.)
LONGUE LETTRE ÉVOQUANT NOTAMMENT LA MORT DE CHOPIN SURVENUE À PARIS LE 17 OCTOBRE 1849.
"Je vous remercie d'avoir fait ma commission [...] Je croyais que nos ennemis en viendraient aux mains et que cela avancerait beaucoup nos affaires [...] pendant ces luttes indécentes le peuple s'éclaire et s'habitue à mépriser ses semblables [...] Mon pauvre malade* [*Chopin, précision ajoutée d'une autre main dans la marge] est mort dans les mains des prêtres et des dames dévotes. Il aimait les dévots et ne croyait pourtant à rien. Je n'ai jamais connu de poëte plus athée, ou d'athée plus poëte. Il croyait qu'il croyait [sic] à une sorte de divinité et d'immortalité fantastique [...] A ces derniers momens bien qu'on lui fît baiser des reliques de tous les saints, il n'a pensé qu'à avoir de belles funérailles en musique. Son coeur s'était peu à peu éteint. Il n'a pas eu un souvenir, au moins en apparence, pour moi qui l'ai soigné neuf ans comme mon fils. Mes opinions faisaient horreur à son entourage et son entourage s'était emparé de lui [...] La Pologne ne ressuscitera pas par l'aristocratie à laquelle il s'était livré par instinct et par habitude [...] Quand j'écrirai à Pauline je lui dirai ce que vous me dites d'elle [...] Je me portais bien, mais j'ai eu du chagrin dans ces derniers tems. Cette mort m'a navrée et puis d'autres peines profondes qui me viennent de plus près encore [...] Je lutte contre ces douleurs personnelles qui ne profitent à personne et qui nous empêchent de faire notre devoir [...]" Lettre publiée in Georges Lubin George Sand. Correspondance (Paris: Garnier, 1964), tome XXV (supplément), p. 696.
5 pages in-12 (210 x 135 mm) sur deux doubles feuillets. Encre sépia sur papier. (Pliures.)
LONGUE LETTRE ÉVOQUANT NOTAMMENT LA MORT DE CHOPIN SURVENUE À PARIS LE 17 OCTOBRE 1849.
"Je vous remercie d'avoir fait ma commission [...] Je croyais que nos ennemis en viendraient aux mains et que cela avancerait beaucoup nos affaires [...] pendant ces luttes indécentes le peuple s'éclaire et s'habitue à mépriser ses semblables [...] Mon pauvre malade* [*Chopin, précision ajoutée d'une autre main dans la marge] est mort dans les mains des prêtres et des dames dévotes. Il aimait les dévots et ne croyait pourtant à rien. Je n'ai jamais connu de poëte plus athée, ou d'athée plus poëte. Il croyait qu'il croyait [sic] à une sorte de divinité et d'immortalité fantastique [...] A ces derniers momens bien qu'on lui fît baiser des reliques de tous les saints, il n'a pensé qu'à avoir de belles funérailles en musique. Son coeur s'était peu à peu éteint. Il n'a pas eu un souvenir, au moins en apparence, pour moi qui l'ai soigné neuf ans comme mon fils. Mes opinions faisaient horreur à son entourage et son entourage s'était emparé de lui [...] La Pologne ne ressuscitera pas par l'aristocratie à laquelle il s'était livré par instinct et par habitude [...] Quand j'écrirai à Pauline je lui dirai ce que vous me dites d'elle [...] Je me portais bien, mais j'ai eu du chagrin dans ces derniers tems. Cette mort m'a navrée et puis d'autres peines profondes qui me viennent de plus près encore [...] Je lutte contre ces douleurs personnelles qui ne profitent à personne et qui nous empêchent de faire notre devoir [...]" Lettre publiée in Georges Lubin George Sand. Correspondance (Paris: Garnier, 1964), tome XXV (supplément), p. 696.
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Audrey Bangou