![VOLTAIRE, François-Marie Arouet dit (1694-1775). Lettre autographe signée "V" au comte d'Argental, située et datée "a Ferney 24 janvier" [1765]. 3 pages in-4 (235 x 185 mm) sur un double feuillet. Encre sur papier. Suscription: "A Monsieur Monsieur d'Argental envoyé de parme". (Petites déchirures sans gravité aux pliures, traces d'un ancien montage.) Provenance: ancienne collection Tronc-Jeanson.](https://www.christies.com/img/LotImages/2013/PAR/2013_PAR_03559_0154_000(voltaire_francois-marie_arouet_dit_lettre_autographe_signee_v_au_comte101538).jpg?w=1)
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VOLTAIRE, François-Marie Arouet dit (1694-1775). Lettre autographe signée "V" au comte d'Argental, située et datée "a Ferney 24 janvier" [1765]. 3 pages in-4 (235 x 185 mm) sur un double feuillet. Encre sur papier. Suscription: "A Monsieur Monsieur d'Argental envoyé de parme". (Petites déchirures sans gravité aux pliures, traces d'un ancien montage.) Provenance: ancienne collection Tronc-Jeanson.
DÉPLORANT CE MONDE "HÉRISSÉ D'ANICROCHES", VOLTAIRE ÉVOQUE LEURS DÉBOIRES RESPECTIFS AVEC LE CHEVALIER D'ÉON, TREYSSAC DE VERGY ET JEAN-JACQUES ROUSSEAU.
En cette année 1765, le comte d'Argental est occupé par l'affaire qui l'oppose à Pierre-Henri Treyssac de Vergy dont il fut le protecteur et qui, l'année précédente, tint des propos désobligeants à son égard dans ses Lettres à M. le duc de Choiseul. Par ailleurs, le duel Rousseau-Voltaire, concernant la condamnation de L'Émile et du Contrat social se poursuit. Dans ses Lettres écrites de la montagne (1763-1764), le premier reproche très injustement au second de l'avoir dénoncé aux autorités de Genève. C'est la publication anonyme, à la fin de l'année 1764, du libelle Sentiment des citoyens, dénonçant l'abandon de ses enfants par Rousseau qui rend Voltaire "aussi gay qu'homme de [sa] sorte".
"Extrait de la lettre de Luc [Frédéric II] du 1er janvier, arrivee a Ferney le 19 a cause des détours. '.... détrompé des longtemps des charlataneries qui séduisent les hommes, je range le teologien, l'astrologue, l'adepte et le medecin dans la meme categorie. J'ay des infirmitez et des maladies. Je me guéris moy meme par le régime et par la patience...' [Voir la lettre de Frédéric II du 1er janvier 1765] [...] Voilà les propres mots qui font soupconner a mon avis, qu'on n'a ny santé ny guaité. Mon divin ange j'ay encor moins de santé mais je suis aussi gay qu'homme de ma sorte. Je n'ay actuellement que la moitié d'un oeil et vous voyez que j'ecris très lisiblement. Je soupconne avec vous que le tiran [le duc de Richelieu] du tripot [théâtre] a contre vous quelque rancune [...] Ce monde est hérissé d'anicroches. Jean Jacques Rousseau est aussi fou que les Deon et les Vergi [Pierre-Henri de Treyssac de Vergy, avocat au Parlement de Bordeaux]; mais il est aussi plus dangereux [...]". Voltaire. Correspondance. Édition Theodore Besterman. Vol. VII. Paris: Gallimard, 1981, lettre 8680, pp. 1019-1020.
DÉPLORANT CE MONDE "HÉRISSÉ D'ANICROCHES", VOLTAIRE ÉVOQUE LEURS DÉBOIRES RESPECTIFS AVEC LE CHEVALIER D'ÉON, TREYSSAC DE VERGY ET JEAN-JACQUES ROUSSEAU.
En cette année 1765, le comte d'Argental est occupé par l'affaire qui l'oppose à Pierre-Henri Treyssac de Vergy dont il fut le protecteur et qui, l'année précédente, tint des propos désobligeants à son égard dans ses Lettres à M. le duc de Choiseul. Par ailleurs, le duel Rousseau-Voltaire, concernant la condamnation de L'Émile et du Contrat social se poursuit. Dans ses Lettres écrites de la montagne (1763-1764), le premier reproche très injustement au second de l'avoir dénoncé aux autorités de Genève. C'est la publication anonyme, à la fin de l'année 1764, du libelle Sentiment des citoyens, dénonçant l'abandon de ses enfants par Rousseau qui rend Voltaire "aussi gay qu'homme de [sa] sorte".
"Extrait de la lettre de Luc [Frédéric II] du 1er janvier, arrivee a Ferney le 19 a cause des détours. '.... détrompé des longtemps des charlataneries qui séduisent les hommes, je range le teologien, l'astrologue, l'adepte et le medecin dans la meme categorie. J'ay des infirmitez et des maladies. Je me guéris moy meme par le régime et par la patience...' [Voir la lettre de Frédéric II du 1er janvier 1765] [...] Voilà les propres mots qui font soupconner a mon avis, qu'on n'a ny santé ny guaité. Mon divin ange j'ay encor moins de santé mais je suis aussi gay qu'homme de ma sorte. Je n'ay actuellement que la moitié d'un oeil et vous voyez que j'ecris très lisiblement. Je soupconne avec vous que le tiran [le duc de Richelieu] du tripot [théâtre] a contre vous quelque rancune [...] Ce monde est hérissé d'anicroches. Jean Jacques Rousseau est aussi fou que les Deon et les Vergi [Pierre-Henri de Treyssac de Vergy, avocat au Parlement de Bordeaux]; mais il est aussi plus dangereux [...]". Voltaire. Correspondance. Édition Theodore Besterman. Vol. VII. Paris: Gallimard, 1981, lettre 8680, pp. 1019-1020.
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Audrey Bangou