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拍品專文
Sous le Premier Empire, la manufacture impériale de Sèvres est très sollicitée pour répondre à la demande impériale de nombreux cadeaux, tant pour le cercle familial que dans le cadre de la diplomatie et de la Cour.
Un des présents le plus en vogue produits par Sèvres est certainement le cabaret dont la composition comprend généralement: un plateau, des pièces de service et des tasses. L'exemple que nous proposons n'a jamais eu de plateau mais comprend un nombre de tasses plus important.
Pauline Borghèse, récipiendaire de cet ensemble, livré en deux fois: le 31 décembre 1810 (Vu1, 106 verso) et le 8 novembre 1811 (Vbb4, folio 4), était la soeur préférée de Napoléon Ier. Veuve du général Leclerc (1802), elle épouse en 1803 le prince Camille Borghèse. Décrite comme la plus belle femme de son temps, et ayant servi de modèle pour la Vénus Victrix de Canova, elle a une vie très libre.
Le thème retenu pour cet ensemble, a-t-il un lien direct avec la forte personnalité de cette femme, ou avec celle de Marie-Victoire Jaquotot (peintre sur porcelaine, qualifiée de "maîtresse femme, autoritaire et fière"), ou encore avec les dernières publications sur ce sujet telle l'Histoire abrégée des philosophes et des femmes célèbres, par Richard de Bury en 1773 ou encore le Dictionnaire portatif des femmes célèbres par Jean-François de La Croix en 1788 ? Nous ne le saurons jamais. En revanche nous savons que Alexandre Brongniart, en 1806, avait demandé un service composé seulement de "femmes célèbres autrement que par leur beauté".
Ainsi, ce service va regrouper des femmes d'époques et de conditions très différentes: du XIe à la fin du XVIIIe siècle, représentant des reines ou maîtresses de rois (Blanche de Castille, Agnès Sorel, Jeanne Gray, Marie Stuart, Marguerite de Valois, Elisabeth d'Angleterre, Anne d'Autriche, Christine de Suède, Marie-Thérèse d'Autriche, Mme de La Vallière, Catherine II), des femmes de Lettres (Héloïse, Anne de La Vigne, Mme Deshoulières, Mme de Graffigny), une artiste (Rosalba) et une scientifique (Mme du Châtelet), chacune reconnue pour leur forte personnalité ou leur grande érudition. Mais le choix initial de Brongniart de sélectionner des femmes non pour leur beauté mais pour leur personnalité, est une belle illustration des traits de caractère de Pauline Borghèse.
Notons qu'aucune femme emblématique de la Révolution française ou du début de l'Empire, ne fait partie du programme iconographique. En outre, le décor réservé aux sous-tasses (trophées militaires), n'est pas très adapté au sujet; sans doute en raison des fortes demandes auxquelles la manufacture devait faire face dans les années 1810-1811.
Certains de ces portraits seront repris comme miniatures par Marie-Victoire Jaquotot pour chacun des quarante-huit couvercles amovibles de la tabatière de Louis XVIII (conservées dans un coffret en porcelaine de Sèvres, Musée du Louvre, Inv. MS214 - voir D. Alcouffe, A. Dion-Tenebaum et P. Ennès, le catalogue d'exposition, Un âge d'or des arts décoratifs 1814-1848, Paris, 1991, pp. 106-109).
Mme Jaquotot a décoré entre 1801 et 1816 une douzaine de cabarets/déjeuners. Les thèmes ont été aussi variés que: décor têtes façon "sardoine", femmes célèbres, les littérateurs français, jeux d'enfants, déjeuner de l'Empereur, têtes de Madones, des dames du Palais et des grands peintres.
Pour un commentaire complet sur M.-V. Jaquotot et ses productions, voir par Anne Lajoix, "Marie-Victoire Jaquotot 1772-1855 Peintre sur porcelaine", Paris, 2006.
Un des présents le plus en vogue produits par Sèvres est certainement le cabaret dont la composition comprend généralement: un plateau, des pièces de service et des tasses. L'exemple que nous proposons n'a jamais eu de plateau mais comprend un nombre de tasses plus important.
Pauline Borghèse, récipiendaire de cet ensemble, livré en deux fois: le 31 décembre 1810 (Vu1, 106 verso) et le 8 novembre 1811 (Vbb4, folio 4), était la soeur préférée de Napoléon Ier. Veuve du général Leclerc (1802), elle épouse en 1803 le prince Camille Borghèse. Décrite comme la plus belle femme de son temps, et ayant servi de modèle pour la Vénus Victrix de Canova, elle a une vie très libre.
Le thème retenu pour cet ensemble, a-t-il un lien direct avec la forte personnalité de cette femme, ou avec celle de Marie-Victoire Jaquotot (peintre sur porcelaine, qualifiée de "maîtresse femme, autoritaire et fière"), ou encore avec les dernières publications sur ce sujet telle l'Histoire abrégée des philosophes et des femmes célèbres, par Richard de Bury en 1773 ou encore le Dictionnaire portatif des femmes célèbres par Jean-François de La Croix en 1788 ? Nous ne le saurons jamais. En revanche nous savons que Alexandre Brongniart, en 1806, avait demandé un service composé seulement de "femmes célèbres autrement que par leur beauté".
Ainsi, ce service va regrouper des femmes d'époques et de conditions très différentes: du XIe à la fin du XVIIIe siècle, représentant des reines ou maîtresses de rois (Blanche de Castille, Agnès Sorel, Jeanne Gray, Marie Stuart, Marguerite de Valois, Elisabeth d'Angleterre, Anne d'Autriche, Christine de Suède, Marie-Thérèse d'Autriche, Mme de La Vallière, Catherine II), des femmes de Lettres (Héloïse, Anne de La Vigne, Mme Deshoulières, Mme de Graffigny), une artiste (Rosalba) et une scientifique (Mme du Châtelet), chacune reconnue pour leur forte personnalité ou leur grande érudition. Mais le choix initial de Brongniart de sélectionner des femmes non pour leur beauté mais pour leur personnalité, est une belle illustration des traits de caractère de Pauline Borghèse.
Notons qu'aucune femme emblématique de la Révolution française ou du début de l'Empire, ne fait partie du programme iconographique. En outre, le décor réservé aux sous-tasses (trophées militaires), n'est pas très adapté au sujet; sans doute en raison des fortes demandes auxquelles la manufacture devait faire face dans les années 1810-1811.
Certains de ces portraits seront repris comme miniatures par Marie-Victoire Jaquotot pour chacun des quarante-huit couvercles amovibles de la tabatière de Louis XVIII (conservées dans un coffret en porcelaine de Sèvres, Musée du Louvre, Inv. MS214 - voir D. Alcouffe, A. Dion-Tenebaum et P. Ennès, le catalogue d'exposition, Un âge d'or des arts décoratifs 1814-1848, Paris, 1991, pp. 106-109).
Mme Jaquotot a décoré entre 1801 et 1816 une douzaine de cabarets/déjeuners. Les thèmes ont été aussi variés que: décor têtes façon "sardoine", femmes célèbres, les littérateurs français, jeux d'enfants, déjeuner de l'Empereur, têtes de Madones, des dames du Palais et des grands peintres.
Pour un commentaire complet sur M.-V. Jaquotot et ses productions, voir par Anne Lajoix, "Marie-Victoire Jaquotot 1772-1855 Peintre sur porcelaine", Paris, 2006.