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SIMONE BIANCO (1480/90-APRES 1553), VENISE, VERS 1540
细节
BUSTE EN MARBRE REPRESENTANT L'EPOUSE DE NICOLO MOLIN
SIMONE BIANCO (1480/90-APRES 1553), VENISE, VERS 1540
Ce portrait de femme a longtemps été attribué à Zuan Padovano dit Mosca jusqu'à la publication d'Ursula Schlegel ( Schlegel loc. cit., pp. 148-152) qui le rattache à l'artiste vénitien Simone Bianco. En effet, de par son style antiquisant typique cette oeuvre se rapproche de deux autres bustes en marbre, l'un conservé au Staatliche Museum de Berlin, et le second signé, conservé au Statens Museum for Kunst de Copenhague (Schlegel, loc. cit., fig. 3, p. 148.)
Ce buste diffère de celui de Lombardo avec qui Simone travailla probablement au tout début de sa carrière vénitienne. La coiffure délicatement ciselée, le visage large et ovale, le front dégagé, le nez droit, le menton arrondi et le cou opulent font partie des caractéristiques stylistiques majeures que l'on retrouve dans l'oeuvre de l'artiste, notamment dans les bustes de Copenhague et de Berlin.
Bien qu'il dérive des marbres romains par son hiératisme, ce buste est remarquable de par l'extrême minutie portée à la coiffure et au vêtement : les longues mèches ondulées et tressées de la jeune femme sont enroulées autour d'un bandeau avec art, bandeau dont quelques mèches s'échappent pour retomber délicatement sur les épaules, sur lesquelles repose la camicia, tunique à l'antique plissée de manière très élaborée. Les jeunes vénitiennes porteront d'ailleurs cette tenue jusqu'à la Renaissance.
D'un point de vue stylistique, ce buste est à rapprocher du courant initié par les Lombardo à la fin du XVème siècle à Venise et qu'Alison Luchs a baptisé " le portrait idéal vénitien ". Nous sommes donc face à une version idéale de la femme dont le modelé du visage reflète une tendre mélancolie. Des artistes comme Tiziano Vecellio dit Titien (1488/1490-1576) avec sa Flore du Musée des Offices ont tenté de la représenter (Habert, loc. cit., fig. 25, p. 27).
Mais si avec l'oeuvre du Titien c'est une belle courtisane qui est représentée la chemise ouverte et les cheveux lâchés, celle de Bianco semblerait plus être une élégante vénitienne, " respectable " par la sobriété de son costume.
C'est donc imprégné des influences antiques et des portraits de " fantaisies " de Tullio et Antonio Lombardo que l'artiste a développé son propre style, avec toutefois une tendance à l'individualisation. Peut-on alors parler de la représentation d'une personne réelle ?
Selon le code allégorique du Cinquecento, la frontière entre le portrait d'une personne réelle et le portrait d'une personne idéalisée est ténue, "conduisant les collectionneurs à considérer des figures idéales comme des personnages réels et, inversement, à acquérir de vraies effigies comme des oeuvres d'art, l'identité des modèles devenant secondaire et se perdant avec le temps" (Habert, loc. cit., p. 23).
Il existe tout de même une lettre de l'Arétin à Simone Bianco dans laquelle il fait l'apologie d'un buste sculpté par l'artiste représentant la femme de Nicolo Molin (Schlegel, loc. cit., p. 152 et Luchs, p. 113) : "Il ritratto tolto da lo scarpello e da lo ingegno di voi de celeste sembianza di colei che in matrimonio è congiunta con il magnifico messer Nicolo Molino, non meno mio padrone e amico che vostro amico e padrone" ("le portrait issu de ton ciseau et de ton génie, l'apparence céleste de celle qui fût unie par le mariage au magnifique Nicolo Molin, non moins mon protecteur et ami que ton ami et protecteur"). (Luchs, loc. cit., pp. 109-10)
Ainsi, ce texte prouve que notre artiste réalisait de véritables portraits pour une clientèle privée et locale, tout en continuant de réaliser des sculptures à l'antique, signées la plupart du temps en grec Simone Bianco de Venise, pour de riches commanditaires étrangers, tels que le roi de France François Ier (1538) et bien d'autres encore, par l'intermédiaire de son mécène le marchand Christophe Fugger (Ibid, pp. 109-10).
Ursula Schlegel et Alison Luchs ont identifié le buste avec le portrait de la femme de Nicolo Molin, car des trois bustes féminins connus de l'artiste, c'est celui qui correspond le mieux à la description de l'Arétin, qui loue la beauté de cette dame vénitienne, emprunte de " dignité patricienne" (Luchs, loc. cit.i p. 113 et Schlegel, loc. cit., p. 125).
Hauteur: 44 cm. (17 1/3 in.) : Largeur: 41 cm. (16¼ in.)
SIMONE BIANCO (1480/90-APRES 1553), VENISE, VERS 1540
Ce portrait de femme a longtemps été attribué à Zuan Padovano dit Mosca jusqu'à la publication d'Ursula Schlegel ( Schlegel loc. cit., pp. 148-152) qui le rattache à l'artiste vénitien Simone Bianco. En effet, de par son style antiquisant typique cette oeuvre se rapproche de deux autres bustes en marbre, l'un conservé au Staatliche Museum de Berlin, et le second signé, conservé au Statens Museum for Kunst de Copenhague (Schlegel, loc. cit., fig. 3, p. 148.)
Ce buste diffère de celui de Lombardo avec qui Simone travailla probablement au tout début de sa carrière vénitienne. La coiffure délicatement ciselée, le visage large et ovale, le front dégagé, le nez droit, le menton arrondi et le cou opulent font partie des caractéristiques stylistiques majeures que l'on retrouve dans l'oeuvre de l'artiste, notamment dans les bustes de Copenhague et de Berlin.
Bien qu'il dérive des marbres romains par son hiératisme, ce buste est remarquable de par l'extrême minutie portée à la coiffure et au vêtement : les longues mèches ondulées et tressées de la jeune femme sont enroulées autour d'un bandeau avec art, bandeau dont quelques mèches s'échappent pour retomber délicatement sur les épaules, sur lesquelles repose la camicia, tunique à l'antique plissée de manière très élaborée. Les jeunes vénitiennes porteront d'ailleurs cette tenue jusqu'à la Renaissance.
D'un point de vue stylistique, ce buste est à rapprocher du courant initié par les Lombardo à la fin du XVème siècle à Venise et qu'Alison Luchs a baptisé " le portrait idéal vénitien ". Nous sommes donc face à une version idéale de la femme dont le modelé du visage reflète une tendre mélancolie. Des artistes comme Tiziano Vecellio dit Titien (1488/1490-1576) avec sa Flore du Musée des Offices ont tenté de la représenter (Habert, loc. cit., fig. 25, p. 27).
Mais si avec l'oeuvre du Titien c'est une belle courtisane qui est représentée la chemise ouverte et les cheveux lâchés, celle de Bianco semblerait plus être une élégante vénitienne, " respectable " par la sobriété de son costume.
C'est donc imprégné des influences antiques et des portraits de " fantaisies " de Tullio et Antonio Lombardo que l'artiste a développé son propre style, avec toutefois une tendance à l'individualisation. Peut-on alors parler de la représentation d'une personne réelle ?
Selon le code allégorique du Cinquecento, la frontière entre le portrait d'une personne réelle et le portrait d'une personne idéalisée est ténue, "conduisant les collectionneurs à considérer des figures idéales comme des personnages réels et, inversement, à acquérir de vraies effigies comme des oeuvres d'art, l'identité des modèles devenant secondaire et se perdant avec le temps" (Habert, loc. cit., p. 23).
Il existe tout de même une lettre de l'Arétin à Simone Bianco dans laquelle il fait l'apologie d'un buste sculpté par l'artiste représentant la femme de Nicolo Molin (Schlegel, loc. cit., p. 152 et Luchs, p. 113) : "Il ritratto tolto da lo scarpello e da lo ingegno di voi de celeste sembianza di colei che in matrimonio è congiunta con il magnifico messer Nicolo Molino, non meno mio padrone e amico che vostro amico e padrone" ("le portrait issu de ton ciseau et de ton génie, l'apparence céleste de celle qui fût unie par le mariage au magnifique Nicolo Molin, non moins mon protecteur et ami que ton ami et protecteur"). (Luchs, loc. cit., pp. 109-10)
Ainsi, ce texte prouve que notre artiste réalisait de véritables portraits pour une clientèle privée et locale, tout en continuant de réaliser des sculptures à l'antique, signées la plupart du temps en grec Simone Bianco de Venise, pour de riches commanditaires étrangers, tels que le roi de France François Ier (1538) et bien d'autres encore, par l'intermédiaire de son mécène le marchand Christophe Fugger (Ibid, pp. 109-10).
Ursula Schlegel et Alison Luchs ont identifié le buste avec le portrait de la femme de Nicolo Molin, car des trois bustes féminins connus de l'artiste, c'est celui qui correspond le mieux à la description de l'Arétin, qui loue la beauté de cette dame vénitienne, emprunte de " dignité patricienne" (Luchs, loc. cit.i p. 113 et Schlegel, loc. cit., p. 125).
Hauteur: 44 cm. (17 1/3 in.) : Largeur: 41 cm. (16¼ in.)
来源
Collection de l'ancien directeur du Steiermärkisches Landesmuseum Joanneum, Graz, Autriche.
Par descendance, collection particulière, Vienne, Autriche.
Acquis par Jacques et Galila Hollander dans les années 2000.
Par descendance, collection particulière, Vienne, Autriche.
Acquis par Jacques et Galila Hollander dans les années 2000.
出版
Ursula SCHLEGEL, Ein unbekannte Büste von Simone Bianco, Antologia di belli Arti, Studi sul Neoclassicismo, II, no. 35-38, 1990,pp. 148-52, fig. 1 et 4.
Alison LUCHS, Tullio Lombardo and Ideal Portrait Sculpture in Renaissance Venice, 1490-1530 , 1995, p. 113, fig. 206 et 207.
Claudia KRYZA-CERSCH, Discovered in the stores : two female busts by Simone Bianco in the Kunsthistorisches Museum in Vienna , Carvings, Casts & Collectors : The Art of Renaissance Sculpture, edited by Peta Motture, Emma Jones and Dimitrios Zikos, London, V&A Publishing, 2013, note 52, p. 87.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES:
J. HABERT, Véronèse. Une dame Vénitienne dite la Belle Nani , Paris, 1998. Claudia KRYZA-CERSCH, Discovered in the stores : two female busts by Simone Bianco in the Kunsthistorisches Museum in Vienna , Carvings, Casts & Collectors : The Art of Renaissance Sculpture, edited by Peta Motture, Emma Jones and Dimitrios Zikos, London, V&A Publishing, 2013.
Alison LUCHS, Tullio Lombardo and Ideal Portrait Sculpture in Renaissance Venice, 1490-1530, Cambridge, USA, 1995.
Ursula SCHLEGEL, Ein unbekannte Büste von Simone Bianco , Antologia di belli Arti, Studi sul Neoclassicismo, II, 1990, pp. 148-52.
Alison LUCHS, Tullio Lombardo and Ideal Portrait Sculpture in Renaissance Venice, 1490-1530 , 1995, p. 113, fig. 206 et 207.
Claudia KRYZA-CERSCH, Discovered in the stores : two female busts by Simone Bianco in the Kunsthistorisches Museum in Vienna , Carvings, Casts & Collectors : The Art of Renaissance Sculpture, edited by Peta Motture, Emma Jones and Dimitrios Zikos, London, V&A Publishing, 2013, note 52, p. 87.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES:
J. HABERT, Véronèse. Une dame Vénitienne dite la Belle Nani , Paris, 1998. Claudia KRYZA-CERSCH, Discovered in the stores : two female busts by Simone Bianco in the Kunsthistorisches Museum in Vienna , Carvings, Casts & Collectors : The Art of Renaissance Sculpture, edited by Peta Motture, Emma Jones and Dimitrios Zikos, London, V&A Publishing, 2013.
Alison LUCHS, Tullio Lombardo and Ideal Portrait Sculpture in Renaissance Venice, 1490-1530, Cambridge, USA, 1995.
Ursula SCHLEGEL, Ein unbekannte Büste von Simone Bianco , Antologia di belli Arti, Studi sul Neoclassicismo, II, 1990, pp. 148-52.
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