Lot Essay
Inédit, cet important portrait du peintre d'origine autrichienne Anton von Maron a pour modèle l'amiral Noël Jourda, comte de Vaux (1705-1788), accompagné de l'une de ses filles. Homme de guerre rigoureux mais juste, respecté pour sa droiture et pour ses nombreuses campagnes, Jourda de Vaux est honoré du titre de maréchal en 1783. Son nom reste par ailleurs principalement lié à l'histoire militaire de la France en Corse. Il y fut en effet affecté deux fois, recevant tout d'abord le commandement de Corte en 1741, puis, vainqueur aux côtés du comte de Marbeuf de la sanglante bataille de Ponte-Novu en mai 1769, il pouvait annoncer peu de temps après au duc de Choiseul la soumission de la Corse au roi de France.
Signé et daté 1791 - soit trois ans après la mort du maréchal -, le portrait posthume, exécuté à Rome, est vraisemblablement la commande d'une de ses filles, probablement sa fille aînée Jeanne-Marie, marquise de Vauborel, à qui il semble, dans le tableau, faire un acte de transmission symbolique. Le suggèrent aussi bien son geste que celui du génie funéraire sur la gauche, qui tient de sa main droite un flambeau retourné, signe de la mort, tandis qu'il tend de l'autre une rose à la jeune fille. A sa droite, sur une table, sont posés le tricorne et le bâton de maréchal de son père, vestiges de sa grandeur militaire passée. L'affection que portait la marquise de Vauborel à son père était d'ailleurs notoire, comme le souligne la nécrologie de l'amiral, publiée dans L'Esprit des journaux François et Etrangers (Paris, novembre 1788, tome XI, p. 233), rappelant en quelques lignes la sincérité de cette piéte filiale : "C'est dans les bras de cette fille, qui ne le quittoit pas depuis plusieurs années, & qui avoit volé auprès de lui, quoiqu'une indisposition très-grave mis sa propre vie en danger, qu'est mort ce guerrier respectable ".
Véritable rareté en France (deux oeuvres seulement de l'artiste sont conservées dans les collections publiques), ce portrait rassemble tout ce qui a fait le succès du peintre d'origine autrichienne Anton von Maron dans le milieu romain de la fin du XVIIIème siècle, une technique impeccable et délicate, une mise en scène quelque peu ostentatoire mais sobre, la capacité à rendre le regard perdu, plongé dans ses souvenirs, de la fille du maréchal de Vaux.
Signé et daté 1791 - soit trois ans après la mort du maréchal -, le portrait posthume, exécuté à Rome, est vraisemblablement la commande d'une de ses filles, probablement sa fille aînée Jeanne-Marie, marquise de Vauborel, à qui il semble, dans le tableau, faire un acte de transmission symbolique. Le suggèrent aussi bien son geste que celui du génie funéraire sur la gauche, qui tient de sa main droite un flambeau retourné, signe de la mort, tandis qu'il tend de l'autre une rose à la jeune fille. A sa droite, sur une table, sont posés le tricorne et le bâton de maréchal de son père, vestiges de sa grandeur militaire passée. L'affection que portait la marquise de Vauborel à son père était d'ailleurs notoire, comme le souligne la nécrologie de l'amiral, publiée dans L'Esprit des journaux François et Etrangers (Paris, novembre 1788, tome XI, p. 233), rappelant en quelques lignes la sincérité de cette piéte filiale : "C'est dans les bras de cette fille, qui ne le quittoit pas depuis plusieurs années, & qui avoit volé auprès de lui, quoiqu'une indisposition très-grave mis sa propre vie en danger, qu'est mort ce guerrier respectable ".
Véritable rareté en France (deux oeuvres seulement de l'artiste sont conservées dans les collections publiques), ce portrait rassemble tout ce qui a fait le succès du peintre d'origine autrichienne Anton von Maron dans le milieu romain de la fin du XVIIIème siècle, une technique impeccable et délicate, une mise en scène quelque peu ostentatoire mais sobre, la capacité à rendre le regard perdu, plongé dans ses souvenirs, de la fille du maréchal de Vaux.