拍品专文
Avec leur fabuleux décor, leur forme inventive et leur échelle spectaculaire, ces deux vases constituent un puissant témoignage de la révolution stylistique des arts décoratifs qui a cours sous le Second Empire. L'application des procédés industriels à la création artistique va en effet permettre une extraordinaire mutation technique dont les réussites sont particulièrement importantes dans le domaine des arts précieux. Cette tendance s'exprime au cours des Expositions Universelles, depuis celle de 1851 au Crystal Palace jusqu'en 1900. Ainsi, Fréderic-Jules Rudolphi présente à celle de Paris en 1855 un vase de style byzantin en acier damasquiné, aujourd'hui conservé au Victoria & Albert Museum de Londres (Inv. 2654-1856) qui a pu par son esprit (anses zoomorphes, alliance de l'esprit médiéval et mauresque, polychromie) influencer les créations de Ferdinand Barbedienne également présent à cette manifestation.
De fait, c'est à partir de 1855 que la Maison Barbedienne s'attache les services de l'ornemaniste Louis-Constant Sevin. Ce dernier dessina les présents vases ainsi que ceux du Musée d'Orsay que nous illustrons également ici. Si le célèbre fondeur réalise avant cette date des créations dans le goût oriental comme le brûle-parfum exposé à Paris en 1855, ses créations ultérieures, dessinées par Sevin, font triompher la couleur et associent le métal doré à l'émail champlevé, une technique emblématique des arts précieux médiévaux. Celle-ci fut redécouverte quelques années auparavant grâce à la traduction par Eugène Piot des manuels techniques du moine Théophile et de Benvenuto Cellini. Mais la maison Barbedienne pousse plus loin le procédé en mettant au point autour de 1858 une innovation technique permettant d'obtenir directement à la fonte le réseau des cloisons dans lesquelles s'insère l'émail. La composition gagne ainsi en netteté et en précision et la gamme de couleurs employées s'en trouve enrichie.
"Si j'emprunte aux styles du passé, j'interprète toujours", c'est par ces mots que Sevin décrivit sa démarche créative lors de l'Exposition Universelle de Londres de 1862 où les vases du musée Orsay furent présentés. On retrouve sur notre paire comme sur ceux d'Orsay le même syncrétisme dans le décor : les rinceaux feuillagés évoquent l'émaillerie limousine du XIIème siècle tandis que les graciles arabesques suggèrent l'influence de l'art mauresque et particulièrement des vases de l'Alhambra. John Burley Waring dans son recueil d'illustrations des créations de l'exposition londonienne illustre le stand de Ferdinand Barbedienne où trône l'un de ces vases, entouré de deux coupes en marbre onyx d'Algérie dans une monture d'émail polychrome.
Barbedienne obtint plusieurs médailles pour ses réalisations à l'Exposition de 1862 dont celle des "ouvrages en métaux précieux". Le rapport du jury est à ce titre particulièrement élogieux : "la collection d'orfèvrerie de ce fabricant possède un très grand intérêt, comme étant l'expression du sentiment artistique de l'école dont Mr. Barbedienne est un des chefs".
D'un point de vue aussi bien technique que stylistique, les présents vases sont une des plus belles illustrations du degré de perfection qu'atteignent les créations de la maison Barbedienne. Ils témoignent de cet esprit qui allie les influences du Moyen-Age à un certain souffle oriental et qui illustre la fantastique créativité des orfèvres du Second Empire.
De fait, c'est à partir de 1855 que la Maison Barbedienne s'attache les services de l'ornemaniste Louis-Constant Sevin. Ce dernier dessina les présents vases ainsi que ceux du Musée d'Orsay que nous illustrons également ici. Si le célèbre fondeur réalise avant cette date des créations dans le goût oriental comme le brûle-parfum exposé à Paris en 1855, ses créations ultérieures, dessinées par Sevin, font triompher la couleur et associent le métal doré à l'émail champlevé, une technique emblématique des arts précieux médiévaux. Celle-ci fut redécouverte quelques années auparavant grâce à la traduction par Eugène Piot des manuels techniques du moine Théophile et de Benvenuto Cellini. Mais la maison Barbedienne pousse plus loin le procédé en mettant au point autour de 1858 une innovation technique permettant d'obtenir directement à la fonte le réseau des cloisons dans lesquelles s'insère l'émail. La composition gagne ainsi en netteté et en précision et la gamme de couleurs employées s'en trouve enrichie.
"Si j'emprunte aux styles du passé, j'interprète toujours", c'est par ces mots que Sevin décrivit sa démarche créative lors de l'Exposition Universelle de Londres de 1862 où les vases du musée Orsay furent présentés. On retrouve sur notre paire comme sur ceux d'Orsay le même syncrétisme dans le décor : les rinceaux feuillagés évoquent l'émaillerie limousine du XIIème siècle tandis que les graciles arabesques suggèrent l'influence de l'art mauresque et particulièrement des vases de l'Alhambra. John Burley Waring dans son recueil d'illustrations des créations de l'exposition londonienne illustre le stand de Ferdinand Barbedienne où trône l'un de ces vases, entouré de deux coupes en marbre onyx d'Algérie dans une monture d'émail polychrome.
Barbedienne obtint plusieurs médailles pour ses réalisations à l'Exposition de 1862 dont celle des "ouvrages en métaux précieux". Le rapport du jury est à ce titre particulièrement élogieux : "la collection d'orfèvrerie de ce fabricant possède un très grand intérêt, comme étant l'expression du sentiment artistique de l'école dont Mr. Barbedienne est un des chefs".
D'un point de vue aussi bien technique que stylistique, les présents vases sont une des plus belles illustrations du degré de perfection qu'atteignent les créations de la maison Barbedienne. Ils témoignent de cet esprit qui allie les influences du Moyen-Age à un certain souffle oriental et qui illustre la fantastique créativité des orfèvres du Second Empire.