Lot Essay
Contemporain de Clodion, Jean-Joseph Foucou fait une carrière honorable sous l'Ancien Régime. Elève de Caffieri et membre de l'Académie Royale en 1785, il expose régulirement ses oeuvres aux Salons du Louvre depuis 1771, collabore avec Julien pour la réalisation des magnifiques reliefs qui ornent la Laiterie de la Reine au château de Rambouillet et travaille pour le compte d'une clientèle influente comme le comte d'Artois, la duchesse de Mazarin ou encore le comte de Vaudreuil. S'il se spécialise davantage dans la petite statuaire et les arts décoratifs, il n'en réalise pas moins statues et bustes représentatifs des mutations sociologiques et artistiques de la fin du XVIIIème siècle marquées par l'épanouissement de l'individualité. Elles expliquent l'abondante production de portraits peints et sculptés mêlant références à l'antique, ressemblance et idéalisation, à l'instar de ce portrait inédit présenté ici. La comparaison avec le buste en marbre de femme de l'ancienne collection du baron Henri de Rothshild (Signé et daté Foucou 1776. Vente Sotheby's, Paris, le 7 novembre 2013, lot 250) est éloquente pour mieux connaître le style de cet artiste dont l'oeuvre reste encore mal connue. Présenté de façon frontale, une découpe arrondie au-dessous des épaules avec une simple indication vestimentaire, le sculpteur s'est surtout attaché à rendre la délicatesse du visage féminin dont la légère idéalisation est adoucie par un réalisme discret, visible au travers du regard et de la bouche mutine. Le soin apporté à la coiffure qui retombe en larges boucles sur ses épaules, et en tresses sur le dessus de la tête est une parfaite réussite.