Tête en tissu Bwendé, Niombo
Bwende head, Niombo
Tête en tissu Bwendé, Niombo Bwende head, Niombo

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Details
Tête en tissu Bwendé, Niombo
Bwende head, Niombo
République Démocratique du Congo
Hauteur: 55 cm. (21¾ in.)
Provenance
Collectée par Alma Jonsson (1876-1907) entre 1905 et 1907
Par descendance au propriétaire actuel

Brought to you by

Chloé Beauvais
Chloé Beauvais

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Lot Essay

Alma Jonsson était une infirmière missionnaire qui voyagea énormément bien qu'elle passa le plus clair de son temps au sud de Kibunzi (République Démocratique du Congo). Ces quelques lignes sont extraites de son journal: "Vendredi, 16 mars 1906, Un de nos voisins est mort ce matin. A 5 heures du matin, il eut une attaque, s'étala de tout son long, inconscient, avant de mourir. Nous étions avec lui lorsqu'il décéda. Il gisait là, une âme perdue, luttant pour sa vie et sans l'aide de Dieu! Il s'était confessé une fois, mais maintenant sa santé avait beaucoup décliné. Ses deux femmes s'assirent silencieusement à ses côtés, et lorsque la vie le quitta, elles se mirent à pleurer. De nombreuses femmes se rassemblèrent en dehors de la maison afin de participer au deuil. Lorsque j'entendis les chants, je sortis de la maison, les hommes creusaient déjà une tombe. Les deux veuves maintenaient le corps du défunt enveloppé de tissus sur leurs genoux, chantants et secouées par l'émotion. Les hommes affairés à creuser entonnaient le refrain. Ils pleuraient et chantaient tous en rythme. Afin de pleurer chaudes larmes, les femmes saupoudraient des graines de poivre dans leurs yeux faisant ainsi couler abondamment leurs larmes, d'autant plus visibles que leurs visages avaient été préalablement recouverts de cendres. Je n'ai pas vu ces funérailles; mais je sais cependant, après avoir assisté à d'autres funérailles, que ces évènements sont particulièrement cérémonieux. Oh Dieu, soigne ces pauvres âmes qui connaissent la vérité et le droit chemin, mais continuent d'aimer les péchés et les traditions de leurs ancêtres. L'un après l'autre ils sont emportés vers les ténèbres éternelles, mais ce n'est pas la faute de Dieu, ni la nôtre."

Bien que la tête présentée ici soit issue des traditions Bwendé, les funérailles décrites par Alma Jonsson correspondent au culte de leurs voisins Bembé. En effet Söderberg cite "Chez les Babembé, on enterre d'abord le cadavre et une fois que l'on estime qu'il est décomposé, on retire les ossements que l'on rassemble pour former un "cadavre d'apparât" de petites dimensions qui se présente sous la forme d'un personnage assis, avec les bras tendus comme s'il était vivant " (voir Christie's, 10 décembre 2013, lot 98). Tandis que chez les Bwendé, l'auteur précise que le corps du défunt est placé sur des tréteaux au-dessus du feu afin d'être séché avant d'être coloré à l'argile et enveloppé de tissu rouge devenant ainsi niombo: une figure humaine debout, haute de 2 à 3 mètres. Des marques de tatouages tracées à l'argile sont ensuite appliquées sur la figurine ainsi créée qui sera finalement enterrée dans une tombe profonde. La tête collectée par Jonsson provient donc d'un de ces mannequins funéraires dont la rareté s'explique par la vocation de ces fragiles représentations, destinées à être inhumées.

Voir Söderberg (1975, p.33) pour une tête comparable conservée au Musée Ethnographique de Stockholm. Ce musée détient une importante collection de reliquaire Niombo et de têtes, notamment l'une d'entre elles collectée entre 1905 et 1913 (1969.31.0301).

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