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Details
Paul VERLAINE. Confessions. Notes autobiographiques. Paris: "Fin de Siècle", 15 mai 1895. In-12 (188 x 127 mm). Portrait-frontispice par Anquetin. Bradel demi-papier à coins imitant du veau marbré vert, signature dorée de Louis Barthou frappée sur le premier plat, dos lisse, tête dorée, non rogné, couverture, étui.
Provenances: des bibliothèques Louis Barthou (signature frappée et ex-libris, vente à Paris les 4, 5 & 6 novembre 1935, lot 907) -- Louis Guiter -- Colonel Daniel Sickles (vente à Paris les 28-29 novembre 1989, lot 545).
ÉDITION ORIGINALE. UN DES 30 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR VERGÉ DE HOLLANDE, celui-ci le n° 11. La signature de Verlaine figure ici sous son portrait et non à la justification.
EXEMPLAIRE ENRICHI D'UNE IMPORTANTE LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE DE VERLAINE À SON PREMIER EXÉGÈTE, CHARLES MORICE. Paris, Hôpital Broussais, Salle Follin, lit n° 22, rue Didot, XIVe arrt, 26 octobre 1887. 6 pages in-16 (un feuillet replié 115 x 100 mm et un feuillet 118 x 104 mm, montés sur onglet) à l'encre rouge sur papier crème à en-tête du Décadent (ce nom et l'adresse biffés par le poète).
Il y est question de Mallarmé, Théodore de Banville, Théodore de Wyzewa, Jean Richepin, Jules Tellier..., ainsi que des Confessions (que Verlaine ne publiera qu'en 1895) et des Mémoires d'un veuf (1886). IL S'Y TROUVE ÉGALEMENT UNE VERSION PRIMITIVE NON CITÉE DE L'ÉPITAPHE À LA PRINCESSE CERTAMÈNE.
Verlaine évoque tout d'abord l'ouvrage que Morice s'apprête à publier chez Vanier quelques mois plus tard. Il fait état de sa situation "toujours des plus critiques et sur laquelle je n'ai que de très vagues aperçus d'amélioration". Elle le "rendra pressant et éloquent [...] sur la question de votre étude (argent compris). Car je suis convaincu que paraissant en même temps qu'un livre de moi, elle me fera un bien considérable" (Amour paraîtra le 26 mars 1888). Le poète laisse entendre qu'il a fourni une contribution à l'ouvrage que prépare son correspondant: "Vous voyez que l'égoïsme entre pour une part dans l'intérêt très vif, intrinsèquement aussi, parbleu! que je prends dans cette publication et ce doit vous être une bonne assurance de mon zèle. Est-ce assez parler comme Ulysse aux dieux pareil [...]".
Il rassure ensuite Morice et poursuit: "Les dernières choses sur ma femme sont aussi les ultimes, ou plutôt les pénultièmes. Et voici, pour les Mémoires d'un veuf -- seconde série -- le coup du lapin si j'ose m'exprimer ainsi. Puis ce sera tout sur cette 'matière'".
SUIT ALORS LA VERSION PRIMITIVE INÉDITE DE L'ÉPITAPHE À La Princesse Certamène, écrite dans une croix latine dessinée à la plume. Cette version d'une épitaphe sarcastique à son ex-épouse diffère de celle reproduite dans la Bibliographie-iconographie de Monda et Montel (hors texte face à la page vj) et reprise dans l'Album Verlaine de la Pléiade (p. 212). Elle est également distincte de celle qui a été adoptée dans la Pléiade. La forme plus elliptique et les ratures permettent d'y voir une toute première version.
Verlaine prend ensuite des positions fermes à l'égard de certains poètes du moment, même avec ceux qu'il aime: "Mes sujets d'en vouloir à Mallarmé? Voici tout net. Un Wyzewa dans la Revue indépendante passe sa vie à répéter les choses plus qu'évidemment débitées rue de Rome [...] par le maître du lieu [Mallarmé]: 'Verlaine nous ennuie avec ses perpétuelles fêtes galantes. Sa prose (qui flue d'ailleurs) s'applique à des sujets non intéressants. Que nous veut-il avec sa Louise et son Pierre -- et avec ses aventures à lui, Verlaine!'[...]. Mieux cent fois ma princesse Souris (promue Certamène) qui du moins est rigolotte et vit et est claire, et m'a fait faire des vers rigolos! J'exhalerai mes rancunes d'ailleurs en un langage suffisamment perfide et serai venimeux [...] en déversant la m... à déverser, juste! Quant à Richepin, -- je dis ès Hommes d'aujourd'hui -- en termes plus enveloppés, que c'est un mufle et un goujat de lettres, qui écrit comme un cuistre et pense comme une brute. Que diable voyez-vous d'imprudent à dire ça [...]?"
Verlaine termine en disant: "Et si écrivez à Baud, dites-lui combien je lui garde un bon souvenir de juillet dernier, ainsi qu'à Dubus..." Le peintre Maurice Baud grava sur bois le portrait de Verlaine dessiné par David Estoppey, tiré en frontispice du Paul Verlaine de Charles Morice (1888). Voir lot 159. Zayed, Charles Morice, n° XL.
Quelques salissures.
Provenances: des bibliothèques Louis Barthou (signature frappée et ex-libris, vente à Paris les 4, 5 & 6 novembre 1935, lot 907) -- Louis Guiter -- Colonel Daniel Sickles (vente à Paris les 28-29 novembre 1989, lot 545).
ÉDITION ORIGINALE. UN DES 30 EXEMPLAIRES DE TÊTE SUR VERGÉ DE HOLLANDE, celui-ci le n° 11. La signature de Verlaine figure ici sous son portrait et non à la justification.
EXEMPLAIRE ENRICHI D'UNE IMPORTANTE LETTRE AUTOGRAPHE SIGNÉE DE VERLAINE À SON PREMIER EXÉGÈTE, CHARLES MORICE. Paris, Hôpital Broussais, Salle Follin, lit n° 22, rue Didot, XIVe arrt, 26 octobre 1887. 6 pages in-16 (un feuillet replié 115 x 100 mm et un feuillet 118 x 104 mm, montés sur onglet) à l'encre rouge sur papier crème à en-tête du Décadent (ce nom et l'adresse biffés par le poète).
Il y est question de Mallarmé, Théodore de Banville, Théodore de Wyzewa, Jean Richepin, Jules Tellier..., ainsi que des Confessions (que Verlaine ne publiera qu'en 1895) et des Mémoires d'un veuf (1886). IL S'Y TROUVE ÉGALEMENT UNE VERSION PRIMITIVE NON CITÉE DE L'ÉPITAPHE À LA PRINCESSE CERTAMÈNE.
Verlaine évoque tout d'abord l'ouvrage que Morice s'apprête à publier chez Vanier quelques mois plus tard. Il fait état de sa situation "toujours des plus critiques et sur laquelle je n'ai que de très vagues aperçus d'amélioration". Elle le "rendra pressant et éloquent [...] sur la question de votre étude (argent compris). Car je suis convaincu que paraissant en même temps qu'un livre de moi, elle me fera un bien considérable" (Amour paraîtra le 26 mars 1888). Le poète laisse entendre qu'il a fourni une contribution à l'ouvrage que prépare son correspondant: "Vous voyez que l'égoïsme entre pour une part dans l'intérêt très vif, intrinsèquement aussi, parbleu! que je prends dans cette publication et ce doit vous être une bonne assurance de mon zèle. Est-ce assez parler comme Ulysse aux dieux pareil [...]".
Il rassure ensuite Morice et poursuit: "Les dernières choses sur ma femme sont aussi les ultimes, ou plutôt les pénultièmes. Et voici, pour les Mémoires d'un veuf -- seconde série -- le coup du lapin si j'ose m'exprimer ainsi. Puis ce sera tout sur cette 'matière'".
SUIT ALORS LA VERSION PRIMITIVE INÉDITE DE L'ÉPITAPHE À La Princesse Certamène, écrite dans une croix latine dessinée à la plume. Cette version d'une épitaphe sarcastique à son ex-épouse diffère de celle reproduite dans la Bibliographie-iconographie de Monda et Montel (hors texte face à la page vj) et reprise dans l'Album Verlaine de la Pléiade (p. 212). Elle est également distincte de celle qui a été adoptée dans la Pléiade. La forme plus elliptique et les ratures permettent d'y voir une toute première version.
Verlaine prend ensuite des positions fermes à l'égard de certains poètes du moment, même avec ceux qu'il aime: "Mes sujets d'en vouloir à Mallarmé? Voici tout net. Un Wyzewa dans la Revue indépendante passe sa vie à répéter les choses plus qu'évidemment débitées rue de Rome [...] par le maître du lieu [Mallarmé]: 'Verlaine nous ennuie avec ses perpétuelles fêtes galantes. Sa prose (qui flue d'ailleurs) s'applique à des sujets non intéressants. Que nous veut-il avec sa Louise et son Pierre -- et avec ses aventures à lui, Verlaine!'[...]. Mieux cent fois ma princesse Souris (promue Certamène) qui du moins est rigolotte et vit et est claire, et m'a fait faire des vers rigolos! J'exhalerai mes rancunes d'ailleurs en un langage suffisamment perfide et serai venimeux [...] en déversant la m... à déverser, juste! Quant à Richepin, -- je dis ès Hommes d'aujourd'hui -- en termes plus enveloppés, que c'est un mufle et un goujat de lettres, qui écrit comme un cuistre et pense comme une brute. Que diable voyez-vous d'imprudent à dire ça [...]?"
Verlaine termine en disant: "Et si écrivez à Baud, dites-lui combien je lui garde un bon souvenir de juillet dernier, ainsi qu'à Dubus..." Le peintre Maurice Baud grava sur bois le portrait de Verlaine dessiné par David Estoppey, tiré en frontispice du Paul Verlaine de Charles Morice (1888). Voir lot 159. Zayed, Charles Morice, n° XL.
Quelques salissures.
Special notice
VAT at a rate of 5.5% will be payable on both the hammer price
and the Buyer’s premium. It will be refunded to the Buyer upon
proof of export of the lot outside the European Union within the
legal time limit. (Please refer to section VAT refunds).
Further details
First edition. One of 30 copies on vergé de Hollande, this one number 11. With an important autograph letter signed to Charles Morice, his first exegete.