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Les guildes d'archers et d'arbalétriers furent créées au XVIème siècle en réponse aux besoins des villes de se protéger contre d'éventuelles attaques. Elles permettaient alors d'identifier les plus habiles tireurs mais aussi de les entraîner au combat. Elles constituaient donc l'un des représentants les plus importants de la vie associative d'une ville. Alors que le tir à l'arc et à l'arbalète deviennent aussi un jeu d'adresse, ces guildes se développent à travers toute l'Europe. Dès lors s'organisent de grands festivals où toute la population, nobles, bourgeois, paysans, femmes et enfants, est invitée à participer aux diverses épreuves mais surtout aux festivités et banquet. L'échelle sociale disparaissait alors complétement, de sorte que tout ce monde se mélangeait joyeusement indépendamment de leur rang social, prouvant le caractère unificateur et démocratique de ces guildes de tireurs et leur importance dans l'histoire des villes et communautés.
La société des arbalétriers de Weimar est fondée vers la fin du XIVème siècle, comme l'indique les archives de la ville compilées dans le "livre rouge", "Das Rotes Buch", qui mentionne l'existence d'un maître de tir dès 1393.
Weimar est une ville riche, située dans la vallée de l'Ilm à la frontière sud du bassin de Thuringe qui lui donne son nom traduit en vieil allemand par "marécage". La région est sous le contrôle des Wettins, électeurs de Saxe après 1346, qui contribuent au développement économique de la ville. Cependant les territoires seront constamment sous-divisés tout au long du Moyen-Age.
La guilde des arbalétriers de Weimar appelée 'der Armbrustschtzengesellschaft' est installée dès le XVIème siècle au centre de la ville dans des locaux modestes. Toute l'année, elle organise divers événements largement racontés avec la vie de la guilde, dans un article intitulé Aus drei Jahrhunderten der Armbrustschtzengesellschaft in Weimar. Ein Beitrag zur Geschichte des deutschen Burgertums von W. Genast, publié en 1883.
La plus importante compétition était certainement la fameuse vögelschiessen ou tir à l'oiseau, connu aussi comme le jeu du papegai ou papegault qui consistait à atteindre une cible représentée par un oiseau ressemblant à un perroquet, fixé en haut d'un mât ou d'une tour. Le vainqueur était ensuite désigné comme roi du papegay pendant toute une année. Tout le monde pouvait y participer mais par principe on laissait toujours le roi, prince ou noble tirer la flèche gagnante! Alternativement il pouvait choisir de se faire représenter par un champion. Ainsi une plaque datant de 1589 fût remise au maître de tir Hans Herman pour avoir tiré au nom de Fréderic-Guillaume Ier duc de Saxe-Weimar. Parfois, le noble empruntait l'arbalète d'un autre, de sorte que son propriétaire recevait la récompense ou encore tirait-il sous un homonyme, l'objectif étant que la récompense ne lui revienne pas, permettant de maintenir ses vassaux heureux et loyaux.
L'inscription sur notre plaque datant de 1607 décrit l'habilité du tout jeune duc Johann Ernst alors âgé seulement de 13 ans, 12 semaines et 6 jours qui complète le tir sans aide, en l'occurence sans soutenir son bras.
Johann Ernst I, né en 1594 est le fils aîné de Johann II. C'est un passionné d'armes et de combats qu'il pratique avidement avec son maître d'armes Frederick de Kospoth. Trop jeune pour succéder à son père à son décès en 1605, il rejoint l'université de Jena pour compléter son éducation avant d'occuper ses fonctions en 1615. En 1620 il sert sous les ordres de Fréderic V, électeur de Palatinat, mais son refus de se soumettre aux Hasbourg lui vaut de perdre ses terres. Il s'exile donc aux Pays-Bas avant d'entrer dans l'armée danoise puis sous le commandement du comte Ernest von Mansfeld il se bat en Hongrie, où il meurt en 1626 de ses blessures de guerre.
Ce type de plaque semble relativement rare en orfèvrerie allemande, en tous les cas peu semblent avoir survécu, à la différence des exemplaires flamands souvent en argent, dont les guildes d'archers ou arbalétriers ont été longtemps actives et puissantes.
La société des arbalétriers de Weimar est fondée vers la fin du XIVème siècle, comme l'indique les archives de la ville compilées dans le "livre rouge", "Das Rotes Buch", qui mentionne l'existence d'un maître de tir dès 1393.
Weimar est une ville riche, située dans la vallée de l'Ilm à la frontière sud du bassin de Thuringe qui lui donne son nom traduit en vieil allemand par "marécage". La région est sous le contrôle des Wettins, électeurs de Saxe après 1346, qui contribuent au développement économique de la ville. Cependant les territoires seront constamment sous-divisés tout au long du Moyen-Age.
La guilde des arbalétriers de Weimar appelée 'der Armbrustschtzengesellschaft' est installée dès le XVIème siècle au centre de la ville dans des locaux modestes. Toute l'année, elle organise divers événements largement racontés avec la vie de la guilde, dans un article intitulé Aus drei Jahrhunderten der Armbrustschtzengesellschaft in Weimar. Ein Beitrag zur Geschichte des deutschen Burgertums von W. Genast, publié en 1883.
La plus importante compétition était certainement la fameuse vögelschiessen ou tir à l'oiseau, connu aussi comme le jeu du papegai ou papegault qui consistait à atteindre une cible représentée par un oiseau ressemblant à un perroquet, fixé en haut d'un mât ou d'une tour. Le vainqueur était ensuite désigné comme roi du papegay pendant toute une année. Tout le monde pouvait y participer mais par principe on laissait toujours le roi, prince ou noble tirer la flèche gagnante! Alternativement il pouvait choisir de se faire représenter par un champion. Ainsi une plaque datant de 1589 fût remise au maître de tir Hans Herman pour avoir tiré au nom de Fréderic-Guillaume Ier duc de Saxe-Weimar. Parfois, le noble empruntait l'arbalète d'un autre, de sorte que son propriétaire recevait la récompense ou encore tirait-il sous un homonyme, l'objectif étant que la récompense ne lui revienne pas, permettant de maintenir ses vassaux heureux et loyaux.
L'inscription sur notre plaque datant de 1607 décrit l'habilité du tout jeune duc Johann Ernst alors âgé seulement de 13 ans, 12 semaines et 6 jours qui complète le tir sans aide, en l'occurence sans soutenir son bras.
Johann Ernst I, né en 1594 est le fils aîné de Johann II. C'est un passionné d'armes et de combats qu'il pratique avidement avec son maître d'armes Frederick de Kospoth. Trop jeune pour succéder à son père à son décès en 1605, il rejoint l'université de Jena pour compléter son éducation avant d'occuper ses fonctions en 1615. En 1620 il sert sous les ordres de Fréderic V, électeur de Palatinat, mais son refus de se soumettre aux Hasbourg lui vaut de perdre ses terres. Il s'exile donc aux Pays-Bas avant d'entrer dans l'armée danoise puis sous le commandement du comte Ernest von Mansfeld il se bat en Hongrie, où il meurt en 1626 de ses blessures de guerre.
Ce type de plaque semble relativement rare en orfèvrerie allemande, en tous les cas peu semblent avoir survécu, à la différence des exemplaires flamands souvent en argent, dont les guildes d'archers ou arbalétriers ont été longtemps actives et puissantes.