BUSTE EN MARBRE SCULPTE REPRESENTANT ABEL DE FRANCOIS POISSON DE VANDIERES, MARQUIS DE MARIGNY (1722-1781)
BUSTE EN MARBRE SCULPTE REPRESENTANT ABEL DE FRANCOIS POISSON DE VANDIERES, MARQUIS DE MARIGNY (1727-1781)

ATTRIBUE A JEAN-BAPTISTE II LEMOYNE (1704-1778), FRANCE, VERS 1757

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BUSTE EN MARBRE SCULPTE REPRESENTANT ABEL DE FRANCOIS POISSON DE VANDIERES, MARQUIS DE MARIGNY (1727-1781)
ATTRIBUE A JEAN-BAPTISTE II LEMOYNE (1704-1778), FRANCE, VERS 1757
Portant la croix de l'ordre du Saint-Esprit; reposant sur un piédouche; on y joint une colonne en scagliole du XIXème siècle à section circulaire et base moulurée
Hauteur totale du buste: 78 cm. (30¾ in.); Hauteur de la colonne: 107 cm. (42 in.) (2)
Literature
BIBLIOGRAPHIE COMPARATIVE:
P.-F. Basan et F.-C. Joullain, Catalogue des différens objets de curiosités dans les sciences et arts qui composoient le Cabinet de feu M. le marquis de Ménars [...], vente à Paris, le 18 mars 1782.
Dr F. Lesueur, Ménars le Château, les jardins et les collections de Mme de Pompadour et du marquis de Marigny, Blois, 1912.
A. Marquiset, Le Marquis de Marigny, Paris, 1918.
Further details
A CARVED MARBLE BUST OF ABEL FRANCOIS POISSON DE VANDIERES, MARQUIS DE MARIGNY (1727-1781), ATTRIBUTED TO JEAN-BAPTISTE II LEMOYNE (1704-1778), FRENCH, CIRCA 1757
Sale room notice
Il s'agit vraissemblablement du buste réalisé par Jean-Baptiste II Lemoyne (1704-1778) à partir de 1757 et cité par Dandron-Breton dans son ouvrage Vie ou éloge de Jean-Baptiste Le Moyne, Paris, 1779. Louis Réau dans Une dynastie de sculpteurs au XVIIIème siècle, les Lemoyne (Paris, 1927) retranscrit les documents des archives nationales décrivant ce buste : "9 février 1757. Ordre de M. le marquis de Marigny. - M. de Beaufort, directeur et garde-magazin des marbres du Roy, laissera scier 3 pieds de long d'un bloc de marbre blanc statuaire saisi sur le sr Joigneaux et qui est au magazin du Pont Tournant et les fera délivrer dudit magazin au sr Le Moine, sculpteur, pour faire le buste de M. le marquis de Marigny. [...] 21 février 1757. Mémoire. - Le bloc accordé à M. Le Moine pour faire le buste de M. le marquis de Marigny se trouvant plein de veines noires, il prie M. le marquis de Marigny de lui accorder un bloc des Champs-Elysées déjà épanelé, ayant 2 pieds et demi de longueur, 2 pieds de largeur et 1 pied d'épaisseur" (pp .147-148, no. 84). Ces dimensions correspondent précisément à celles de notre buste. Le buste de 1757 a longtemps été assimilé à celui se trouvant dans les collections du musée Jacquemart-André (reproduit dans Réau, Pl. XLIV, no. 68) mais les dimensions semblent différer de celles données dans les documents d'archives et le fait que le marquis soit représenté sans l'ordre du Saint-Esprit semble surprenant pour un buste commissionné en 1757. Effectivement, le marquis de Marigny est nommé greffier de l'ordre du Saint-Esprit en 1756 et se fait dès lors volontiers représenter avec les insignes de cet ordre prestigieux (voir le Portrait du marquis de Marigny, par Louis Tocqué, huile sur toile, château de Versailles, MV 3776). Il semble alors très probable que notre buste, paré de la croix et du ruban de l'ordre du Saint-Esprit soit celui de 1757. De fait, nous cataloguons ce buste comme : ATTRIBUE A JEAN-BAPTISTE II LEMOYNE (1704-1778), VERS 1757
Estimation : 100 000 - 150 000 euros.

Lot Essay

Abel-François Poisson de Vandières (1727-1781) voit son destin changer lorsque sa soeur aînée, Jeanne-Antoinette Poisson d'Etiolles devient la maîtresse en titre de Louis XV et reçoit le titre de Marquise de Pompadour en 1745. L'année suivante, alors seulement âgé de 18 ans, il succède à Philibert Orry en tant que Directeur-Général des Bâtiments, Jardins, Arts, Académies et Manufactures du Roi. Il est cependant encore trop jeune pour assumer pleinement ce poste et il est donc convenu que son oncle par alliance, Charles-François-Paul Le Normant de Tournehem, assure l'intérim durant son apprentissage. Charles-Antoine Coypel, premier peintre du roi, est chargé d'assurer son éducation dans les arts. Cette formation est complétée par un séjour à l'Académie de France à Rome suivi par le Grand Tour qu'il effectue en Italie aux côtés du graveur Charles-Nicolas Cochin et de l'architecte Jacques-Germain Soufflot. Ce voyage constitue l'élément fondateur de son sens artistique, influençant sa vision de l'art et l'architecture en France ainsi que ses goûts personnels de collectionneur. En 1751, l'état de santé d'Orry se dégradant, Vandières est rappelé à Paris où il prend officiellement la fonction pour laquelle il avait été formé et qu'il exercera jusqu'en 1773. Il reçoit peu après le titre de marquis de Marigny, ayant hérité de son père le château de Marigny-en-Orxois. Son ambition principale est l'embellissement de la ville de Paris qu'il concrétise par une véritable fièvre de construction. Il fait achever les monuments du règne de Louis XIV, comme la cour carrée du Louvre, et entreprend de nouvelles constructions telles que l'église Sainte-Geneviève (actuel Panthéon) qu'il confie à son ami Soufflot, la place Louis XV (actuelle place de la Concorde), l'Ecole Militaire ainsi que de nombreuses réalisations à Versailles et dans les autres demeures royales. Il reste un serviteur fidèle et un ami dévoué du roi Louis XV bien après la mort de Mme de Pompadour en 1764. Ses services sont récompensés par les titres de Conseiller d'Etat d'Epée, greffier de l'ordre du Saint-Esprit et de Capitaine-Gouverneur du château de Blois. Il se retire de ses fonctions à l'âge de 46 ans pour devenir l'un des principaux mécènes des arts et de l'architecture en France, se dévouant à ses collections, demeures et jardins, notamment le château de Ménars près de Blois, l'hôtel de Ménars sur la place des Victoires à Paris et la villa le Pâté-Pâris à Bercy. La vente de sa collection en 1782 révèle l'étendue des chefs-d'oeuvre qu'il possédait, certains hérités de Mme de Pompadour, comme le portrait de celle-ci réalisé par Jean-Baptiste Lemoyne. Véritable homme des Lumières et collectionneur éclairé, sa collection comprend aussi bien des peintures de Ruisdael, Watteau, Greuze, du mobilier français et anglais, que des porcelaines de Sèvres et des sculptures. Notre portrait ici présenté dépeint ainsi l'un des acteurs principaux du rayonnement culturel de la France du XVIIIème siècle.

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