拍品專文
Importante statue d'autel dans le style du centre nord du pays ibo. Ces sculptures étaient conservées en groupe par les familles et honorées annuellement lors de cérémonies publiques. Les alusi représentent les membres de la famille idéale ibo et les esprits favorables des eaux et de la terre (Cole et Aniakor, 1984 p.89). Les statues ibo font partie des plus grandes sculptures de l'art africain, avec les statues urhobo. La taille imposante, les riches scarifications en relief et les peintures ocre, noir et blanc font de cette statue une oeuvre majeure de l'art Ibo.
Bien que régulièrement surnommées "statues d'ancêtres", ces sculptures représentent en réalité une divinité tutélaire appelée alusi. Le lien familial est cependant parfois symbolique puisque les êtres représentés pouvaient être l'un des fondateurs du clan et constituer ainsi le "père" ou la "mère" du groupe. Ces statues étaient conservées dans un sanctuaire dédié aux ancêtres. Ce lieu servait lors de célébrations hebdomadaires et annuelles. D'après Cole (1984, pp.91-92) un caractère commun permet d'identifier les statues alusi: il s'agit de la position des mains tournées vers le ciel. Cette attitude évoquerait la générosité des déités ainsi que leur volonté de recevoir sacrifices et offrandes. Elle signifierait aussi "je n'ai à rien cacher". Cette importante oeuvre provient de l'atelier du Maître d'Awka. Ce nom choisi par Bernard de Grunne, dans son ouvrage Igbo, Monumental Sculptures from Nigeria (Vottem, 2010), se réfère à une photographie prise par George Basden dans un village proche d'Awka, lors de son séjour au Nigeria au début du siècle dernier. Sur celle-ci apparaît une statue igbo de style comparable. Ce même auteur décrit la production de ce sculpteur et énumère ses réalisations. Parmi ce corpus restreint, citons deux statues de la collection Anne et Jacques Kerchache (Kerchache, J., Paudrat, J.-L., Stephan, L., Art of Africa, New York, 1993, fig.104) et deux autres exemplaires de l'ancienne collection du Prince Sadruddin Aga Khan (Vente Sotheby's, New York, 27 Juin 1983, lot 29). Cet atelier se distingue par un certain naturalisme du visage présentant des traits expressifs et un modelé très travaillé. Les statues alusi étant conservées au coeur de sanctuaires igbo, il est ainsi vraisemblable que les sculptures attribuées au Maître d'Awka proviennent toutes du même sanctuaire. La zone hachurée de couleur sombre correspond aux scarifications rituelles ornant le front des igbo. De lourds bracelets ceignent les avant-bras de la figure. Une épaisse patine croûteuse et polychrome recouvre cette oeuvre monumentale.
Bien que régulièrement surnommées "statues d'ancêtres", ces sculptures représentent en réalité une divinité tutélaire appelée alusi. Le lien familial est cependant parfois symbolique puisque les êtres représentés pouvaient être l'un des fondateurs du clan et constituer ainsi le "père" ou la "mère" du groupe. Ces statues étaient conservées dans un sanctuaire dédié aux ancêtres. Ce lieu servait lors de célébrations hebdomadaires et annuelles. D'après Cole (1984, pp.91-92) un caractère commun permet d'identifier les statues alusi: il s'agit de la position des mains tournées vers le ciel. Cette attitude évoquerait la générosité des déités ainsi que leur volonté de recevoir sacrifices et offrandes. Elle signifierait aussi "je n'ai à rien cacher". Cette importante oeuvre provient de l'atelier du Maître d'Awka. Ce nom choisi par Bernard de Grunne, dans son ouvrage Igbo, Monumental Sculptures from Nigeria (Vottem, 2010), se réfère à une photographie prise par George Basden dans un village proche d'Awka, lors de son séjour au Nigeria au début du siècle dernier. Sur celle-ci apparaît une statue igbo de style comparable. Ce même auteur décrit la production de ce sculpteur et énumère ses réalisations. Parmi ce corpus restreint, citons deux statues de la collection Anne et Jacques Kerchache (Kerchache, J., Paudrat, J.-L., Stephan, L., Art of Africa, New York, 1993, fig.104) et deux autres exemplaires de l'ancienne collection du Prince Sadruddin Aga Khan (Vente Sotheby's, New York, 27 Juin 1983, lot 29). Cet atelier se distingue par un certain naturalisme du visage présentant des traits expressifs et un modelé très travaillé. Les statues alusi étant conservées au coeur de sanctuaires igbo, il est ainsi vraisemblable que les sculptures attribuées au Maître d'Awka proviennent toutes du même sanctuaire. La zone hachurée de couleur sombre correspond aux scarifications rituelles ornant le front des igbo. De lourds bracelets ceignent les avant-bras de la figure. Une épaisse patine croûteuse et polychrome recouvre cette oeuvre monumentale.