Lot Essay
Elève d'Alexandre Cabanel à l'Ecole des Beaux-Arts, Eugène Buland, s'il ne parviendra jamais à obtenir le Prix de Rome (malgré quatre tentatives), poursuivra une carrière prolifique et comblée d'honneurs (il sera médaillé d'or aux deux Expositions Universelles de Paris, en 1889 et 1900, ainsi qu'aux Expositions de Chicago et de Barcelone).
Après des débuts marqués par l'académisme de sa formation, Buland évolue assez rapidement, sous l'influence du naturalisme d'un Bastien-Lepage ou d'un Alphonse Legros (qui lui-même peindra un Rétameur, en 1874, Londres, Victoria and Albert Museum), vers un réalisme pictural presque photographique et un choix de thématiques qui témoigne de son intérêt pour la condition sociale du peuple et du monde des travailleurs.
En prenant pour sujet un rétameur, c'est-à-dire un ouvrier ambulant, qui passe de village en village pour remettre à neuf les ustensiles ménagers métalliques, Buland opte pour un sujet socialement avancé, qui le situe dans la tradition initiée par Courbet et ses Casseurs de pierre de 1849.
Le Rétameur-raccommodeur, si l'on en croit son titre originel lors de son exposition au Salon de 1908, est le dernier tableau présenté au public par Buland, à qui il reste pourtant près de vingt années à vivre. S'il serait exagéré d'y voir un tableau-testament, il n'en reste pas moins que l'oeuvre est l'une de ses plus puissantes compositions, qui résume la volonté de Buland de se rapprocher d'un réalisme dénué de tout pathos et de tout sentimentalisme, en accordant toutefois à son modèle une dignité qui en anoblit l'image et la fonction.
La récente exposition monographique qui lui a été consacrée dans quatre villes de France (Carcassonne, Chartres, Charleville-Mézières et Quimper, 2007-2009) a enfin rendu un hommage mérité à Eugène Buland dont l'art, plus subtil et plus fort qu'on aurait pu le croire, est traduit à merveille dans la figure monumentale et réaliste de ce Rétameur, sans aucun doute l'un de ses chefs-d'oeuvre et l'une des images fortes du monde du travail du début du XXe siècle.
Après des débuts marqués par l'académisme de sa formation, Buland évolue assez rapidement, sous l'influence du naturalisme d'un Bastien-Lepage ou d'un Alphonse Legros (qui lui-même peindra un Rétameur, en 1874, Londres, Victoria and Albert Museum), vers un réalisme pictural presque photographique et un choix de thématiques qui témoigne de son intérêt pour la condition sociale du peuple et du monde des travailleurs.
En prenant pour sujet un rétameur, c'est-à-dire un ouvrier ambulant, qui passe de village en village pour remettre à neuf les ustensiles ménagers métalliques, Buland opte pour un sujet socialement avancé, qui le situe dans la tradition initiée par Courbet et ses Casseurs de pierre de 1849.
Le Rétameur-raccommodeur, si l'on en croit son titre originel lors de son exposition au Salon de 1908, est le dernier tableau présenté au public par Buland, à qui il reste pourtant près de vingt années à vivre. S'il serait exagéré d'y voir un tableau-testament, il n'en reste pas moins que l'oeuvre est l'une de ses plus puissantes compositions, qui résume la volonté de Buland de se rapprocher d'un réalisme dénué de tout pathos et de tout sentimentalisme, en accordant toutefois à son modèle une dignité qui en anoblit l'image et la fonction.
La récente exposition monographique qui lui a été consacrée dans quatre villes de France (Carcassonne, Chartres, Charleville-Mézières et Quimper, 2007-2009) a enfin rendu un hommage mérité à Eugène Buland dont l'art, plus subtil et plus fort qu'on aurait pu le croire, est traduit à merveille dans la figure monumentale et réaliste de ce Rétameur, sans aucun doute l'un de ses chefs-d'oeuvre et l'une des images fortes du monde du travail du début du XXe siècle.