Lot Essay
Le dessin de ces remarquables vases brûle-parfum est directement inspiré du vase brûle-parfum aux sphinx réalisé vers 1770 par le plus talentueux des bronziers anglais, Matthew Boulton (mort en 1809). Bien que la forme de ces vases soit spécifique à Boulton, il existe quelques variations mineures ; les plus notables étant ici l’utilisation du porphyre rouge au lieu de la fluorine – ou radix amethysti -, et la présence des tortues au lieu des habituels sphinx.
Même si les dessins de Boulton ne nous sont pas parvenus, il est quasiment certain qu’ils ont été initialement conçus comme faisant partie de la garniture de cheminée commandée en mars 1770 par la reine Charlotte, épouse de George III, pour sa chambre. En effet, le dessin original pourrait avoir été réalisé par l’architecte de la cour William Chambers et figuré parmi ses dessins de « various vases etc., to be executed in or molu [sic] by Mr Boulton for their Majesties » exposé à la Royal Academy la même année.
Une paire de vases aux sphinx figure dans les collections royales britanniques. Ils sont exposés sur la cheminée du salon privé de la Reine au château de Windsor aux côtés des King’s vases de Boulton faisant partie de la garniture de cheminée de la reine Charlotte de 1770. Les vases aux sphinx de Boulton des collections royales britanniques sont illustrés et commentés dans Nicholas Goodison, Matthew Boulton : Ormolu, Londres, 2002, pp. 350-353. Il existe également une autre paire conservée au Metropolitan Museum de New York (H. McCormick, H. Ottomeyer, Vasemania, New York, 2002, p. 102) et enfin une dernière paire dans H. Ottomeyer, P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Vol. I, Munich, 1989, p. 202, fig. 3.15.4.
En 1765, Boulton se rend à Paris et admire le travail des bronziers. En 1768-1769, il créé un département spécialisé en bronze doré dans sa manufacture déjà renommée de Soho à Birmingham. Son succès est rapide, ses pièces luxueuses sont reconnues à travers tout le pays pour leur qualité tout en capitalisant sur la mode antique. Boulton s’inspire de nombreuses sources, mais il reste indéniable que la France reste sa principale inspiration. Sa manufacture devient vite incontournable et se construit une clientèle prestigieuse issue de l’aristocratie anglaise et plus largement européenne comme l’illustrent ses propos en 1771 « un pays n’est pas un marché suffisamment grand pour des marchandises qui peuvent être achetées par des personnes élégantes et fortunées, en effet, les commandes nationales seules ne rentabiliseraient pas les coûts de création d’un modèle original si je souhaite réaliser mes projets ». Malgré le déclin notable de la production de bronze doré de Boulton en 1778, ses méthodes de production et ses projets suscitent l’admiration et sont largement diffusés dans toute l’Europe ; rappelons que la Grande Catherine a déclaré au moment de la réception d’une paire de vases de Boulton qu’ « ils étaient supérieurs en tout aux français en tout respect ».
Même si les dessins de Boulton ne nous sont pas parvenus, il est quasiment certain qu’ils ont été initialement conçus comme faisant partie de la garniture de cheminée commandée en mars 1770 par la reine Charlotte, épouse de George III, pour sa chambre. En effet, le dessin original pourrait avoir été réalisé par l’architecte de la cour William Chambers et figuré parmi ses dessins de « various vases etc., to be executed in or molu [sic] by Mr Boulton for their Majesties » exposé à la Royal Academy la même année.
Une paire de vases aux sphinx figure dans les collections royales britanniques. Ils sont exposés sur la cheminée du salon privé de la Reine au château de Windsor aux côtés des King’s vases de Boulton faisant partie de la garniture de cheminée de la reine Charlotte de 1770. Les vases aux sphinx de Boulton des collections royales britanniques sont illustrés et commentés dans Nicholas Goodison, Matthew Boulton : Ormolu, Londres, 2002, pp. 350-353. Il existe également une autre paire conservée au Metropolitan Museum de New York (H. McCormick, H. Ottomeyer, Vasemania, New York, 2002, p. 102) et enfin une dernière paire dans H. Ottomeyer, P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, Vol. I, Munich, 1989, p. 202, fig. 3.15.4.
En 1765, Boulton se rend à Paris et admire le travail des bronziers. En 1768-1769, il créé un département spécialisé en bronze doré dans sa manufacture déjà renommée de Soho à Birmingham. Son succès est rapide, ses pièces luxueuses sont reconnues à travers tout le pays pour leur qualité tout en capitalisant sur la mode antique. Boulton s’inspire de nombreuses sources, mais il reste indéniable que la France reste sa principale inspiration. Sa manufacture devient vite incontournable et se construit une clientèle prestigieuse issue de l’aristocratie anglaise et plus largement européenne comme l’illustrent ses propos en 1771 « un pays n’est pas un marché suffisamment grand pour des marchandises qui peuvent être achetées par des personnes élégantes et fortunées, en effet, les commandes nationales seules ne rentabiliseraient pas les coûts de création d’un modèle original si je souhaite réaliser mes projets ». Malgré le déclin notable de la production de bronze doré de Boulton en 1778, ses méthodes de production et ses projets suscitent l’admiration et sont largement diffusés dans toute l’Europe ; rappelons que la Grande Catherine a déclaré au moment de la réception d’une paire de vases de Boulton qu’ « ils étaient supérieurs en tout aux français en tout respect ».