Lot Essay
Attribuées à André-Charles Boulle (1642-1732), ébéniste, ciseleur, doreur et sculpteur du Roi, ces consoles sont très proches d’un dessin à l’encre et au lavis réalisé vers 1700-1710 aujourd’hui conservé au musée des Arts décoratifs Paris (reproduit dans P. Verlet, Les ébénistes du XVIIIe siècle Français, Paris, 1963, p. 34, fg. 2). On retrouve par la suite ce modèle de console sur la planche n. 5 du répertoire gravé par Mariette vers 1725-1730 dans le répertoire Nouveaux Deisseins de meubles et ouvrages de bronze et de marqueterie inventés et gravés par André Charles Boulle.
Les consoles de ce modèle peuvent être divisées chronologiquement en trois groupes. Le premier est le plus important en nombre et inclut la présente paire. Ce groupe se distingue du fait qu’il est le plus proche du dessin original et qu’il inclut le masque de satyres sur les montants antérieurs. Citons en exemple une console, aujourd’hui conservée au Bayerische Nationalmuseum de Munich, qui a été répertoriée pour la première fois en 1769 dans la Résidence de Munich. Une paire a également été inventoriée pour la première fois après la Révolution dans l’hôtel de Noailles, résidence parisienne de Francis Egerton, 8e comte de Bridgwater (1756-1829). Cette paire faisait partie de la vente de la collection de Lord Brownlow chez Christie’s en 1923, puis en 2005 dans la vente de la collection Wildenstein (vente Christie’s, Londres, 14-15 décembre 2005, lot 10), et plus récemment (vente Christie’s, Londres, 9 juillet 2015, lot 130). Boulle sut s’attirer une riche clientèle et la marqueterie qu’il mit à l’honneur perdura durant tout le XVIIIe siècle. Ses oeuvres mêmes connurent un succès et furent collectionnées tant comme support de la collection qu’en tant qu’oeuvres à part entière.
Il collabore très certainement quelques années avec ses fls, puis laisse l’entière gestion de son atelier à ses descendants. Proftant du succès des modèles de leur père, ils continuent à produire, notamment des consoles à six pieds. La forme générale reste inchangée, mais de légères variations sont à noter et permettent de dater l’une de nos consoles vers 1740-1750. Cette datation est confrmée par la présence du C couronné sur plusieurs des bronzes dorés. Cette marque, est utilisée de 1745 à 1749 afn de préciser l’obtention
de l’autorisation de la vente de métaux incorporant du cuivre.
LES PAIRES DE CONSOLE BOULLE
Les catalogues de ventes du XVIIIe siècle présentent ces consoles en paires comme par exemple dans les importantes collections
Gaignat, Randon de Boisset, Duruet, Senozant, ou encore celles des ducs de Luynes et de Noailles. Occasionnellement des consoles de diférents modèles ont été présentées en paire. L’exemple du collectionneur Jean de Julienne permet d’imaginer un intérieur avec deux consoles de diférents types si l’on considère sa vente en 1767 et plus particulièrement les lots 1648 et 1649. La paire de la collection Wildenstein provenant de la collection du comte de Bridgwater semble avoir été assemblée au XVIIIe siècle. La présente paire de consoles a quant à elle été assemblée durant la seconde moitié du XIXe siècle. Le C couronné se retrouve en surmoulage sur la seconde console. Bien que le dessin des deux consoles soit très similaire, la construction de la seconde console est diférente en plusieurs points, dont la présence de trois tiroirs. Elle date de la seconde moitié du XIXe siècle. Le XIXe siècle connait également un intérêt pour le mobilier Boulle et des créations sont réalisées par des maisons qui se spécialisent très tôt dans ce style. Alors que certains comme Straubharth, Kolb ou Masson réinterprètent les modèles d’André-Charles Boulle, d’autres les copient à l’identique à l’instar de Winckelsen ou Befort.
CONSOLES BOULLE AVEC PLATEAUX DE MARBRE
La majorité des consoles de ce modèle est surmontée d’un plateau de marqueterie représentant Le Chariot triomphant ou La Cage
d’oiseau. Cependant, un nombre plus restreint possède des plateaux de marbre comme le présent modèle. La vente du célèbre marchand-mercier Claude-Francois Julliot indique sous le lot 714 une console de ce type couverte d’un marbre bleu turquin. Une paire provenant de la collection du Baron Fowley était quant à elle recouverte d’un marbre de Brocatelle d’Espagne (A. Theunissen,
Meubles et sièges, Paris, 1933, p.59, vente du 14 octobre 1919, lots 238 et 239).
Les consoles de ce modèle peuvent être divisées chronologiquement en trois groupes. Le premier est le plus important en nombre et inclut la présente paire. Ce groupe se distingue du fait qu’il est le plus proche du dessin original et qu’il inclut le masque de satyres sur les montants antérieurs. Citons en exemple une console, aujourd’hui conservée au Bayerische Nationalmuseum de Munich, qui a été répertoriée pour la première fois en 1769 dans la Résidence de Munich. Une paire a également été inventoriée pour la première fois après la Révolution dans l’hôtel de Noailles, résidence parisienne de Francis Egerton, 8e comte de Bridgwater (1756-1829). Cette paire faisait partie de la vente de la collection de Lord Brownlow chez Christie’s en 1923, puis en 2005 dans la vente de la collection Wildenstein (vente Christie’s, Londres, 14-15 décembre 2005, lot 10), et plus récemment (vente Christie’s, Londres, 9 juillet 2015, lot 130). Boulle sut s’attirer une riche clientèle et la marqueterie qu’il mit à l’honneur perdura durant tout le XVIIIe siècle. Ses oeuvres mêmes connurent un succès et furent collectionnées tant comme support de la collection qu’en tant qu’oeuvres à part entière.
Il collabore très certainement quelques années avec ses fls, puis laisse l’entière gestion de son atelier à ses descendants. Proftant du succès des modèles de leur père, ils continuent à produire, notamment des consoles à six pieds. La forme générale reste inchangée, mais de légères variations sont à noter et permettent de dater l’une de nos consoles vers 1740-1750. Cette datation est confrmée par la présence du C couronné sur plusieurs des bronzes dorés. Cette marque, est utilisée de 1745 à 1749 afn de préciser l’obtention
de l’autorisation de la vente de métaux incorporant du cuivre.
LES PAIRES DE CONSOLE BOULLE
Les catalogues de ventes du XVIIIe siècle présentent ces consoles en paires comme par exemple dans les importantes collections
Gaignat, Randon de Boisset, Duruet, Senozant, ou encore celles des ducs de Luynes et de Noailles. Occasionnellement des consoles de diférents modèles ont été présentées en paire. L’exemple du collectionneur Jean de Julienne permet d’imaginer un intérieur avec deux consoles de diférents types si l’on considère sa vente en 1767 et plus particulièrement les lots 1648 et 1649. La paire de la collection Wildenstein provenant de la collection du comte de Bridgwater semble avoir été assemblée au XVIIIe siècle. La présente paire de consoles a quant à elle été assemblée durant la seconde moitié du XIXe siècle. Le C couronné se retrouve en surmoulage sur la seconde console. Bien que le dessin des deux consoles soit très similaire, la construction de la seconde console est diférente en plusieurs points, dont la présence de trois tiroirs. Elle date de la seconde moitié du XIXe siècle. Le XIXe siècle connait également un intérêt pour le mobilier Boulle et des créations sont réalisées par des maisons qui se spécialisent très tôt dans ce style. Alors que certains comme Straubharth, Kolb ou Masson réinterprètent les modèles d’André-Charles Boulle, d’autres les copient à l’identique à l’instar de Winckelsen ou Befort.
CONSOLES BOULLE AVEC PLATEAUX DE MARBRE
La majorité des consoles de ce modèle est surmontée d’un plateau de marqueterie représentant Le Chariot triomphant ou La Cage
d’oiseau. Cependant, un nombre plus restreint possède des plateaux de marbre comme le présent modèle. La vente du célèbre marchand-mercier Claude-Francois Julliot indique sous le lot 714 une console de ce type couverte d’un marbre bleu turquin. Une paire provenant de la collection du Baron Fowley était quant à elle recouverte d’un marbre de Brocatelle d’Espagne (A. Theunissen,
Meubles et sièges, Paris, 1933, p.59, vente du 14 octobre 1919, lots 238 et 239).