Lot Essay
Cette belle commode est typique de la production de l’ébéniste parisien François Garnier, père du célèbre Pierre Garnier (maître en 1742), et a fait partie de la collection d’une éminente famille de juristes écossais depuis 1805.
FRANCOIS GARNIER
François Garnier (mort en 1760), maître ébéniste et marchand parisien, propriétaire d’une importante boutique rue du Faubourg Saint-Antoine, emploie de nombreux apprentis et compagnons pour concevoir des meubles de belle facture. L’attribution de cette commode à Garnier repose sur les spécificités stylistiques qui caractérisent son œuvre, et la présence de l’estampille « F.G. ». Le travail tardif de Garnier, de style Louis XV, se caractérise souvent par l’emploi d’une marqueterie à motifs géométriques, comme sur la présente commode. Ce motif de marqueterie se retrouve également sur une commode estampillée « F. GARNIER », illustrée dans C. Huchet de Quénetain, The origin of a Parisian dynasty of craftsmen and artists: François Garnier (d. 1760) maître menuisier- ébéniste, Furniture History Society, vol. XLVIII, 2012, p. 125, fig. 8.
La commode peut être datée du milieu du XVIIIe siècle, d’après ses formes et ses matériaux. La forme est plus rectiligne qu’une commode en tombeau et que les extravagants modèles rococo postérieurs, de formes curvilignes. Garnier exécuta de nombreuses commodes à deux tiroirs à traverse. La délimitation visible entre les deux tiroirs indique que cette commode serait antérieure à 1750. Christophe Huchet de Quénetain suggère qu’à partir de 1737 la façade des commodes est « divisée en trois panneaux verticaux délimités par des bronzes dorés », ce qui repousse la date d’exécution de cette commode à la période 1740-1750 (op. cit.).
Comme les meilleurs artisans de l’époque, Garnier emploie du chêne pour la structure de ses meubles, importé probablement d’Allemagne, avec un placage de bois exotiques, comme l’amarante et le bois de rose. L’amarante de Guyane française est fréquemment utilisée en ébénisterie tout au long du XVIIIe siècle, mais le bois de rose en placage est plus courant dans les années 1740. En effet, dans les années 1750, il est remplacé par du satiné comme fond pour la marqueterie.
Il y a eu quelques confusions à propos de l’estampille F.G. En effet, Garnier a sa propre estampille F. GARNIER, et certains de ses meubles sont marqués des deux estampilles. Cependant, son titre de « maître et marchand ébéniste » est significatif, dans la mesure où cela laisse à penser qu’il n’était pas dépendant de la clientèle des marchands, bien qu’il ait fourni les marchand-merciers Michel Héceguerre, Anjubaut et Nicolas Héricourt (ibid., pp. 117-118). Néanmoins, il est possible qu’il utilise l’estampille F.G. ainsi que F. GARNIER pour différencier les meubles provenant de son atelier de ceux qu’il vend en tant que marchand. Une commode en bois de violette portant l’estampille « F.G. », autrefois dans la collection du duc de Trévise, est mentionnée dans F. de Salverte, Les ébénistes du XVIIIe Siécle, Paris, 1953, p. 320.
Bien qu’il n’y ait pas de preuve permettant d’associer Garnier avec un fondeur, fondeur-doreur ou ciseleur-doreur, des bronzes quasiment identiques se retrouvent sur la commode estampillée F. GARNIER JME et F.G. JME (Vente Christie’s, Paris, 29 avril 2014, lot 96), et une autre commode en marqueterie de bois de violette, bois de rose et amarante estampillée trois fois F.G. et JME deux fois (Vente Christie’s, New York, 20 avril 2007, lot 400).
ALEXANDER MACONOCHIE, 2nd LORD MEADOWBANK (mort en 1861)
Alexander Maconochie, (puis Maconochie-Welwood), second Lord Meadowbank, avocat écossais, juge et homme politique, est le fils aîné de l’éminent juge Allen Maconochie, 1er Lord Meadowbank.
Par tradition familiale, Alexander Maconochie aurait acquis la commode lors du Grand Tour de 1805, probablement d’un atelier ou d’un antiquaire à Fontainebleau. Une autre possibilité serait que la commode ait été acquise par le père d’Alexander, Allan Maconochie, qui résida quelque temps en France, en 1768-69 et 1771-73.
FRANCOIS GARNIER
François Garnier (mort en 1760), maître ébéniste et marchand parisien, propriétaire d’une importante boutique rue du Faubourg Saint-Antoine, emploie de nombreux apprentis et compagnons pour concevoir des meubles de belle facture. L’attribution de cette commode à Garnier repose sur les spécificités stylistiques qui caractérisent son œuvre, et la présence de l’estampille « F.G. ». Le travail tardif de Garnier, de style Louis XV, se caractérise souvent par l’emploi d’une marqueterie à motifs géométriques, comme sur la présente commode. Ce motif de marqueterie se retrouve également sur une commode estampillée « F. GARNIER », illustrée dans C. Huchet de Quénetain, The origin of a Parisian dynasty of craftsmen and artists: François Garnier (d. 1760) maître menuisier- ébéniste, Furniture History Society, vol. XLVIII, 2012, p. 125, fig. 8.
La commode peut être datée du milieu du XVIIIe siècle, d’après ses formes et ses matériaux. La forme est plus rectiligne qu’une commode en tombeau et que les extravagants modèles rococo postérieurs, de formes curvilignes. Garnier exécuta de nombreuses commodes à deux tiroirs à traverse. La délimitation visible entre les deux tiroirs indique que cette commode serait antérieure à 1750. Christophe Huchet de Quénetain suggère qu’à partir de 1737 la façade des commodes est « divisée en trois panneaux verticaux délimités par des bronzes dorés », ce qui repousse la date d’exécution de cette commode à la période 1740-1750 (op. cit.).
Comme les meilleurs artisans de l’époque, Garnier emploie du chêne pour la structure de ses meubles, importé probablement d’Allemagne, avec un placage de bois exotiques, comme l’amarante et le bois de rose. L’amarante de Guyane française est fréquemment utilisée en ébénisterie tout au long du XVIIIe siècle, mais le bois de rose en placage est plus courant dans les années 1740. En effet, dans les années 1750, il est remplacé par du satiné comme fond pour la marqueterie.
Il y a eu quelques confusions à propos de l’estampille F.G. En effet, Garnier a sa propre estampille F. GARNIER, et certains de ses meubles sont marqués des deux estampilles. Cependant, son titre de « maître et marchand ébéniste » est significatif, dans la mesure où cela laisse à penser qu’il n’était pas dépendant de la clientèle des marchands, bien qu’il ait fourni les marchand-merciers Michel Héceguerre, Anjubaut et Nicolas Héricourt (ibid., pp. 117-118). Néanmoins, il est possible qu’il utilise l’estampille F.G. ainsi que F. GARNIER pour différencier les meubles provenant de son atelier de ceux qu’il vend en tant que marchand. Une commode en bois de violette portant l’estampille « F.G. », autrefois dans la collection du duc de Trévise, est mentionnée dans F. de Salverte, Les ébénistes du XVIIIe Siécle, Paris, 1953, p. 320.
Bien qu’il n’y ait pas de preuve permettant d’associer Garnier avec un fondeur, fondeur-doreur ou ciseleur-doreur, des bronzes quasiment identiques se retrouvent sur la commode estampillée F. GARNIER JME et F.G. JME (Vente Christie’s, Paris, 29 avril 2014, lot 96), et une autre commode en marqueterie de bois de violette, bois de rose et amarante estampillée trois fois F.G. et JME deux fois (Vente Christie’s, New York, 20 avril 2007, lot 400).
ALEXANDER MACONOCHIE, 2nd LORD MEADOWBANK (mort en 1861)
Alexander Maconochie, (puis Maconochie-Welwood), second Lord Meadowbank, avocat écossais, juge et homme politique, est le fils aîné de l’éminent juge Allen Maconochie, 1er Lord Meadowbank.
Par tradition familiale, Alexander Maconochie aurait acquis la commode lors du Grand Tour de 1805, probablement d’un atelier ou d’un antiquaire à Fontainebleau. Une autre possibilité serait que la commode ait été acquise par le père d’Alexander, Allan Maconochie, qui résida quelque temps en France, en 1768-69 et 1771-73.