Lot Essay
Ces chenets sont identiques à ceux livrés par Quentin-Claude Pitoin le 11 mai 1771, pour le prix de 2800 livres, pour la chambre à coucher de la comtesse de Provence, au château de Versailles. Dans le journal du garde-meuble, il est écrit :
Pitoin 11 May 1771 Livré par le Sr Pitoin
Pour servir dans la chambre coucher de Madame la Comtesse de Provence au château de Versailles
Un fort feu en vase et recouvrement de bronze doré d'or moulu de 20 pouces de profondeur. Le piédestal quarré orné sur la face d'un panneaux de mosaïques et au-dessus un médaillon avec deux branches de laurier qui tombent perpendiculairement, le vase posé dessus orné d'une tête de mascaron d'o sort de la bouche deux guirlandes de feuilles de laurier qui passent de chaque côté des piédestaux en forme de gaine orné de cannelures sur les faces, de feuilles d'eau et graines. Sur les piédestaux sont posés deux vases ornés de cannelures creuses et godrons avec anses, le tout terminé par des pommes des (!) La grille quatre branches avec pelle, pincettes et tenailles boutons doré (Archives Nationales, 0'3319, fol. 54, verso).
Le même modèle fut livré au garde-meuble en 1773 pour les appartements du comte d’Artois à Versailles (S. Eriksen, Early Neo-Classicism in France, London, 1974, p. 359, pl. 227).
En 1775, ce modèle se répandit lorsque Pitoin, doreur du Roi (mort en 1777), livra deux variantes très similaires, avec des guirlandes de vignes remplaçant celles de lauriers. L’une pour l’appartement du roi à Versailles, le 1er décembre 1775, l’autre pour le compte de Gaspard Moïse de Fontanieu, intendant et contrôleur général du Mobilier de la Couronne, chacune pour le prix démesuré de 6000 livres.
Il existe un modèle à recouvrement de cette paire de chenets au château de Versailles (inv. V 4478). Inventoriée au XIXe siècle au Mobilier national, elle porte une inscription « Dambrice ce 25 novembre 1775 ». D’abord considérée pour être la marque de la famille des marchand-merciers parisiens, la signature serait en réalité celle de Jean-Antoine Dambrire. Né en 1754, fils d’Antoine Dambrire, contrôleur de la maison du Roi et neveu du marchand-mercier Pierre-Joseph Mayeux, Dambrire aurait travaillé comme compagnon fondeur-ciseleur pour Pitoin. La signature serait plus logiquement interprétée comme celle d’un jeune artisan (Dambrire n’avait que 21 ans en 1775), plutôt que la marque d’un fondeur tentant d’établir la paternité d’un modèle.
A sa mort en 1777, Pitoin emploie les bronziers Louis-Gabriel Feloix, Nicolas Henry, Bernard Douet, Louis Agy et Nicolas France, qui ont pu participer à l’exécution de ce modèle.
Une paire de chenets comparables, avec de légères variantes, fut commandée par la duchesse d’Enville pour le salon du château de la Roche-Guyon vers 1770 (vendue chez Sotheby’s, Monaco, 6 décembre 1987, lot 105), et une autre paire dans la vente Bergeret, le 22 avril 1786, n°407.
Pitoin 11 May 1771 Livré par le Sr Pitoin
Pour servir dans la chambre coucher de Madame la Comtesse de Provence au château de Versailles
Un fort feu en vase et recouvrement de bronze doré d'or moulu de 20 pouces de profondeur. Le piédestal quarré orné sur la face d'un panneaux de mosaïques et au-dessus un médaillon avec deux branches de laurier qui tombent perpendiculairement, le vase posé dessus orné d'une tête de mascaron d'o sort de la bouche deux guirlandes de feuilles de laurier qui passent de chaque côté des piédestaux en forme de gaine orné de cannelures sur les faces, de feuilles d'eau et graines. Sur les piédestaux sont posés deux vases ornés de cannelures creuses et godrons avec anses, le tout terminé par des pommes des (!) La grille quatre branches avec pelle, pincettes et tenailles boutons doré (Archives Nationales, 0'3319, fol. 54, verso).
Le même modèle fut livré au garde-meuble en 1773 pour les appartements du comte d’Artois à Versailles (S. Eriksen, Early Neo-Classicism in France, London, 1974, p. 359, pl. 227).
En 1775, ce modèle se répandit lorsque Pitoin, doreur du Roi (mort en 1777), livra deux variantes très similaires, avec des guirlandes de vignes remplaçant celles de lauriers. L’une pour l’appartement du roi à Versailles, le 1er décembre 1775, l’autre pour le compte de Gaspard Moïse de Fontanieu, intendant et contrôleur général du Mobilier de la Couronne, chacune pour le prix démesuré de 6000 livres.
Il existe un modèle à recouvrement de cette paire de chenets au château de Versailles (inv. V 4478). Inventoriée au XIXe siècle au Mobilier national, elle porte une inscription « Dambrice ce 25 novembre 1775 ». D’abord considérée pour être la marque de la famille des marchand-merciers parisiens, la signature serait en réalité celle de Jean-Antoine Dambrire. Né en 1754, fils d’Antoine Dambrire, contrôleur de la maison du Roi et neveu du marchand-mercier Pierre-Joseph Mayeux, Dambrire aurait travaillé comme compagnon fondeur-ciseleur pour Pitoin. La signature serait plus logiquement interprétée comme celle d’un jeune artisan (Dambrire n’avait que 21 ans en 1775), plutôt que la marque d’un fondeur tentant d’établir la paternité d’un modèle.
A sa mort en 1777, Pitoin emploie les bronziers Louis-Gabriel Feloix, Nicolas Henry, Bernard Douet, Louis Agy et Nicolas France, qui ont pu participer à l’exécution de ce modèle.
Une paire de chenets comparables, avec de légères variantes, fut commandée par la duchesse d’Enville pour le salon du château de la Roche-Guyon vers 1770 (vendue chez Sotheby’s, Monaco, 6 décembre 1987, lot 105), et une autre paire dans la vente Bergeret, le 22 avril 1786, n°407.