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拍品專文
«La poésie de Paul Eluard se lit comme elle se prononce. Il choisit d'être poète de l'amour et il le fut assurément, en toute liberté [.... ]
Paraissent en 1924, le Manifeste du Surréalisme d'André Breton, et le premier numéro de La Révolution surréaliste. D'emblée, il se met au service d'une activité aussi féérique qu'exaltante. [.... ] Dans cette atmosphère où coexistent la révolution et la poésie, le rêve et le scandale, l'amour et la violence, l'érotisme et l'humour, dans ce climat de subversion totale et de non-conformisme permanent, s'épanouiront les qualités de Paul Eluard à travers ses récits de rêves, ses poèmes, ses déclarations en prose sur la poésie de l'art. Sous cette seule lumière, elles trouveront leur raison d'être et prendront leur valeur et leur sens réels. Il participera à la formation d'une morale et d'une rigueur surréalistes. Cette rigueur provoqua bien des ruptures dont la plus brutale fut celle avec Aragon en 1932. Les différends des surréalistes avec les organisations politiques sur le plan culturel comme sur le plan de l'action révolutionnaire entraînèrent des dissensions intestines mais ne parvinrent qu'au bout d'un certain nombre d'années à disloquer ceux qui avaient été unis pour la défense d'une cause aussi intéressante que désintéressée. Jusqu'à ce que la deuxième guerre mondiale mette un terme à l'activité collective surréaliste, les œuvres et les actes de Paul Eluard l'illustrent avec éclat. Il signe des tracts en commun, il en publie lui-même, il prend position dans les querelles qui menacent l'avenir d'un groupe, à sa façon il en propage les mots d'ordre.»
G. Hugnet, Pleins et déliés. Souvenis et témoignages, 1926-1972, La Chapelle-sur-Loire, 1972, p. 382, 384-385.
Paraissent en 1924, le Manifeste du Surréalisme d'André Breton, et le premier numéro de La Révolution surréaliste. D'emblée, il se met au service d'une activité aussi féérique qu'exaltante. [.... ] Dans cette atmosphère où coexistent la révolution et la poésie, le rêve et le scandale, l'amour et la violence, l'érotisme et l'humour, dans ce climat de subversion totale et de non-conformisme permanent, s'épanouiront les qualités de Paul Eluard à travers ses récits de rêves, ses poèmes, ses déclarations en prose sur la poésie de l'art. Sous cette seule lumière, elles trouveront leur raison d'être et prendront leur valeur et leur sens réels. Il participera à la formation d'une morale et d'une rigueur surréalistes. Cette rigueur provoqua bien des ruptures dont la plus brutale fut celle avec Aragon en 1932. Les différends des surréalistes avec les organisations politiques sur le plan culturel comme sur le plan de l'action révolutionnaire entraînèrent des dissensions intestines mais ne parvinrent qu'au bout d'un certain nombre d'années à disloquer ceux qui avaient été unis pour la défense d'une cause aussi intéressante que désintéressée. Jusqu'à ce que la deuxième guerre mondiale mette un terme à l'activité collective surréaliste, les œuvres et les actes de Paul Eluard l'illustrent avec éclat. Il signe des tracts en commun, il en publie lui-même, il prend position dans les querelles qui menacent l'avenir d'un groupe, à sa façon il en propage les mots d'ordre.»
G. Hugnet, Pleins et déliés. Souvenis et témoignages, 1926-1972, La Chapelle-sur-Loire, 1972, p. 382, 384-385.