Côte d'Ivoire

Le rythme de cette puissante composition sculpturale est créé grâce au contraste entre la forme carrée de ce grand masque zoomorphe, les grandes cornes recourbées et les narines prononcées arrondies. Les puissantes cornes émergent de chaque côté, dirigées l’une vers l’autre, les pointes se touchant presque. Le front bombé présente des scarifications verticales en son milieu et des sourcils profondément sculptés. Ce type d’yeux (localement appelés « yeux en cloche ») est caractéristique de la région de Wè : chacun est formé par une projection lenticulaire traversée par une profonde incision horizontale. La séparation entre les deux narines est très discrètement sculptée permettant ainsi d’agrandir les narines de chaque côté du masque. En dessous, une large bouche grande ouverte est garnie de tissu rouge et présente des dents en métal carrées. De petits trous en surface au niveau des cornes, des narines et des sourcils montrent que le masque était autrefois recouverts de pointes en laiton. Le dos de ce masque révèle deux trous circulaires percés au niveau des trous de nez, permettant au porteur de regarder vers le bas. Les masques zoomorphes du Wè sont très rares. Cet exemple est sans doute un des exemplaires les plus accomplis. Un masque du même type et de qualité comparable fut exposé à la Fondation Beyeler à Bâle en 2009 pendant l’exposition innovante Bildwelten. Afrika, Ozeanien und die Moderne  (Musée Rietberg, Zürich - #RAF.442).